Archives de catégorie Actualités

En mille morceaux, une prévention relationnelle des consommations de psychotropes

En mille morceauxEn avril 2015, Nicolas Ancion et Infor-Drogues présentaient « En mille morceaux ». Un roman et un site internet destinés aux 15-17 ans. Aujourd’hui, ce projet se complète de pistes pédagogiques destinées aux enseignants du secondaire supérieur souhaitant travailler le roman dans leurs classes.

L’idée forte du projet est de confronter les adolescents à des personnages de fiction auxquels ils pourront s’identifier. À travers ces personnages, leurs parcours, leurs relations, leurs familles, leurs espoirs et leurs difficultés, le lecteur découvre comment chacun d’entre eux se débrouille : avec excès… ou pas. Le pari du livre est de faire découvrir les relations entre le personnage de fiction, son environnement et son comportement.

« Il nous semble particulièrement important de travailler la dimension éducative des consommations en faisant réfléchir à leur sens. Nous autres, humains, agissons bien souvent en fonction de nos relations c’est-à-dire de ce que nous voulons qu’ils pensent de nous, de la qualité des rapports que nous voulons avoir avec eux, etc. Dès lors, pour comprendre des comportements tels que la consommation de psychotropes (mot qui désigne les produits “qui donnent une direction à la pensée” c’est-à-dire les drogues légales et illégales), il nous faut réfléchir aux relations humaines » souligne Antoine Boucher, chargé du projet à Infor-Drogues.

Les pistes pédagogiques partent toutes du roman et des personnages de fiction pour que les élèves les utilisent sans devoir parler d’eux-mêmes. Parler et faire des liens leur procurera une connaissance ancrée dans la réalité, c’est-à-dire véritablement utile.

La brochure est diffusée gratuitement dans toutes les écoles secondaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour obtenir la brochure physique, un renseignement ou un accompagnement, le service de prévention d’Infor-Drogues est joignable au 02 227 52 61.

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Le cannabis synthétique, késako ?

Cannabis synthétiqueDe plus en plus, on entend parler de cette nouvelle substance, connue aussi sous le nom de Spice. Mais de quoi s’agit-il au juste ?

Le cannabis synthétique est une substance chimique fabriquée pour ses effets psychotropes plus ou moins similaires à ceux du THC. Le THC est la substance psychotrope principale de la plante cannabis. A ce titre, c’est le THC qui est interdit par la loi. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les producteurs de cannabis synthétique préfèrent fabriquer une autre substance. Si cette dernière n’est pas interdite, elle pourra être vendue comme « produit légal » et ne fera pas l’objet de détection lors des tests de police, d’embauche ou autre.

Le cannabis de synthèse est vendu sous la forme d’herbes ou de feuilles sur lesquelles on a pulvérisé le produit synthétique. Sa commercialisation se fait en général en petits sachets vendus sous le nom de Spice sensé être utilisé comme encens.
Quel est le cannabinoïde synthétique fabriqué ? Les producteurs ont le choix puisque les possibilités sont presque infinies. Chaque producteur peut produire une substance différente. En général, parce qu’elle est facile à fabriquer avec les produits à sa disposition (on parle de précurseurs). De toute façon, ils peuvent en changer en fonction de l’évolution de la loi (arrêter de fabriquer une substance devenue interdite). Du coup, le consommateur final ne sais jamais ce qu’il achète. Les effets peuvent parfois être très différents d’une substance à l’autre, voire difficilement contrôlables.
La pulvérisation du principe actif est souvent très aléatoire ce qui rend le dosage très difficile voire impossible pour le consommateur. Certains cannabis de synthèse sont vendus sous forme de poudre qui peut être incorporée directement dans la cigarette ou le joint. Mais la concentration en principe actif est souvent telle que le dosage reste très difficile.
La plante de cannabis produit +/- 80 cannabinoïdes différents. Chacun d’eux ayant des propriétés et des dosages différents. Quand la plante est fumée, ce sont donc toutes ces substances qui sont consommées simultanément. Par opposition, fumer du cannabis synthétique, c’est ne prendre qu’une seule substance. C’est important de le souligner car nous observons une fois de plus que la nature est bien faite. En effet, en fumant du cannabis naturel, tous les cannabinoïdes vont interagir entre eux et certains effets néfastes du THC vont être contrebalancés par les effets d’autres substances. Bien évidemment, les producteurs clandestins de cannabis synthétique ne s’amusent pas à fabriquer un produit aussi complexe. Cela à pour conséquence que des effets potentiellement délétères sur la santé mentale sont exacerbés.
En conclusion, le cannabis synthétique est très différent du cannabis naturel. Il n’a ni le même goût, ni les mêmes effets. Il est potentiellement plus dangereux car difficile à doser et comprenant une substance active parfois inconnue.
Le cannabis synthétique doit son existence à l’interdiction du cannabis naturel auquel il propose une alternative ‘légale’ même si cette dernière augmente le risque pour la santé.

Pour en savoir plus :

http://www.emcdda.europa.eu/publications/drug-profiles/synthetic-cannabinoids/fr
http://www.chanvre-info.ch/info/fr/Cannabis-de-synthese-attention.html

 

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Les pistes de l’OCDE pour réduire les coûts liés à la consommation d’alcool

Qu’est-ce qui bloque ?

OCDEEn cette période d’austérité budgétaire particulièrement dure, chaque euro compte ! On attend donc du gouvernement qu’il suive les recommandations du rapport de l’OCDE « montrant clairement que des politiques, même coûteuses, de prévention de l’alcoolisme sont rentables à long terme ». Ce rapport préconise notamment que l’action publique prévoie une réglementation plus stricte des campagnes de publicité pour l’alcool ainsi qu’un renforcement des investissements en faveur de la sensibilisation des jeunes. En effet, l’OCDE pointe l’augmentation de la consommation d’alcool chez les jeunes et chez les femmes.
A présent, écoutons les pistes évoquées par Marisol Touraine, ministre française de la Santé :

Donc, en terme de réduction de l’incitation à boire (et à boire trop) d’alcool, la ministre propose de s’attaquer aux T-shirts et aux protections de téléphones portables « qui rendent l’alcool sympathique ».
En France, et bien plus encore en Belgique , il y a donc une sorte d’impossible à nommer la publicité comme « quelque chose qui rend l’alcool sympathique ». Pour rappel, le gouvernement belge avait déjà cédé à la pression des lobbys brassicole et alcoolier qui avaient fait capoter le Plan fédéral Alcool 2014-2018 qui se proposait de clarifier, entre autres, l’actuelle législation relative à la vente d’alcool aux mineurs et sa publicité, jugée floue et incomplète.

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« En mille morceaux » un roman et un site internet pour les 15-17 ans

En mille morceauxPour les parents et les éducateurs au sens large, les adolescents d’aujourd’hui ont parfois, souvent, passionnément… des comportements excessifs : trop d’internet, de Facebook, de jeux, d’alcool, de cannabis, etc.

C’est vrai que ces différents objets sont très présents et parfois bien difficiles à gérer, même par les adultes. Infor-Drogues a demandé à Nicolas Ancion d’écrire un roman pour les 15-17 ans qui décrirait les vies croisées de quelques jeunes de notre époque.

À travers leurs parcours, leurs relations, leurs familles, leurs espoirs et leurs difficultés, on découvre comment chacun d’entre eux se débrouille : avec excès… ou pas. Le site internet enmillemorceaux.be prolonge cette logique en proposant de nouvelles situations avec lesquelles le lecteur ou l’internaute pourra construire des relations entre le personnage de fiction, son environnement et son comportement. En effet, pour agir sur des comportements, il est important d’en comprendre le sens.

Ce projet constitue la suite logique de l’outil « J’arrête quand je veux ! » centré sur l’utilisation des jeux vidéo et destiné aux enfants de fin de primaire. « Avec le roman J’arrête quand je veux ! et le site internet (www.jarretequandjeveux.org), on a vraiment senti qu’on touchait un sujet très actuel et qu’on répondait à une demande de beaucoup d’instituteurs » rappelle Antoine Boucher, porteur du projet pour Infor-Drogues. Nicolas Ancion, déjà lui, avait su capter les lecteurs avec l’histoire de Théo, un « grand » de 12 ans qui découvre un jeu vidéo auquel il ne résistera pas… Le site internet proposait des pistes pour les enfants, les parents et les instituteurs. « Le succès fut tel qu’on a naturellement eu envie de poursuivre la collaboration avec Nicolas, mais en visant cette fois un public adolescent avec une thématique qui leur parle » ajoute Antoine Boucher.

Des thématiques multiples et une difficulté à se dire

« J’ai visité plusieurs classes d’adolescents pour tenter de découvrir l’objet ou la prise de risque autour duquel bâtir mon roman » se souvient Nicolas Ancion. « Mais, très vite, je me suis rendu compte que je ne pourrais pas baser mon intrigue sur un objet unique. Les jeunes de cet âge-là ont des pratiques beaucoup plus diverses qu’en primaire. Déjà entre garçons et filles, c’est très différent. » ajoute-il. En mille morceaux présente donc plusieurs personnages sans vraiment de héros principal. Cela permet de diversifier les situations, les contextes et donc les prises de risques.

« J’ai aussi été confronté à de lourds silences. C’est un âge où il est assez difficile d’évoquer certains comportements personnels, surtout en groupe » ajoute l’auteur. Face à ce constat, Infor-Drogues a dès lors privilégié un outil qui pourra être utilisé de façon individuelle. Antoine Boucher explique :« Nous n’avions pas envie de mettre des enseignants dans une situation difficile en leur proposant des activités de discussions collectives sur des sujets difficiles. »

Que proposer aux élèves ?

Il poursuit : « Le site pourra être utilisé par des enseignants du cours de français pour travailler la compréhension à la lecture ou les caractéristiques des personnages. Le site donne des clés supplémentaires, va plus loin que le roman par exemple en sondant directement le visiteur. » En mille morceaux propose en fait un modèle de prévention assez éloigné des romans habituellement lus pour « faire de la prévention en classe ». « A Infor-Drogues, nous entendons très régulièrement des jeunes (ou des moins jeunes) nous parler de romans tels L’herbe bleue ou Moi, Christiane F. 13 ans droguée, prostituée qu’ils ont dû lire à l’école. Ces romans veulent faire peur en présentant une réalité très effrayante. Mais la réalité décrite dans ces romans est très éloignée de celle de la grande majorité des jeunes. Ils ne peuvent que très difficilement se mettre à la place des personnages pour comprendre leurs comportements. Dès lors, la vertu préventive est très faible selon nous. »

Comprendre l’effet et la motivation, est-ce préventif ou incitatif ?

A travers les personnages et leurs prises de risques, En mille morceaux va tenter de faire comprendre que les motivations sont plus souvent relationnelles (pour faire plaisir, pour séduire, pour faire partie du groupe, pour paraître ceci ou cela, etc.). Dans notre société habituée à ne parler des drogues qu’en termes de conséquence négatives sur la santé, tout autre discours est parfois présenté comme « banalisant » voire « incitant ». Est-ce vrai ?

« J’ai écrit En mille morceaux pour aider les lecteurs à prendre du recul et à se poser des questions, explique Nicolas Ancion. Pour moi, à partir du moment où on se pose des questions, c’est déjà gagné ! » Même si cela peut paraître difficile à croire, la plupart de nos comportements ne sont pas le fruit d’une décision consciente et raisonnée qui aurait longuement pesé le pour et le contre. Si un humain est « pris » par un comportement qu’il répète, c’est souvent qu’il n’a pas conscience de la motivation profonde de ce comportement. Infor-Drogues entend de nombreux témoignages de personnes ne comprenant pas leur prise de produit. De nombreux fumeurs n’ont, par exemple, pas du tout conscience qu’ils commencent à fumer pour paraître plus âgés. Cette influence inconsciente est par contre très maîtrisée par les publicités.

Ainsi, un axe essentiel de la prévention sera de faire prendre conscience des motivations liées aux consommations de drogues, d’alcool ou aux prises de risques. Toute la difficulté est que cela doit être découvert par le public lui-même ! Le dire de façon extérieure est presque toujours invalidé par le sujet. C’est ici que l’utilisation de personnages de fiction attachants et proches auxquels le public peut s’identifier peut se révéler une piste très intéressante.


Ci-après, vous trouverez une vidéo de présentation du roman dans l’émission Livrés à domicile, diffusée sur la Une en mai 2015 :

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La santé ou les profits de Philip Morris ?

Sumo VS enfantLe Géant des cigarettes Philip Morris a porté plainte contre l’Uruguay pour avoir adopté l’une des meilleures lois anti-tabac au monde.

Philip Morris International, dont le siège est à Lausanne, a lancé une action judiciaire contre l’Uruguay devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi), un tribunal d’arbitrage qui dépend de la Banque mondiale.

Les accords bilatéraux de protection des investissements, comme justement celui prévu par le traité de libre-échange transatlantique (Tafta) en cours de négociation, permettent de placer sur un pied d’égalité les firmes internationales et les États souverains.

C’est une perspective terrifiante: une multinationale, dont les produits sont mortels, aurait le pouvoir de faire abroger des lois qui protègent la santé publique. Ainsi, une victoire de Philip Morris établirait un inacceptable précédent pour le monde entier.

Une pétition de l’ONG Avaaz est en ligne pour protéger notre santé et notre démocratie de l’avidité des multinationales.

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