Archives de catégorie Actualités

Le gouvernement français refuse de débattre de la législation cannabis

France

Infor-Drogues regrette qu’un débat d’une telle importance soit écarté d’un revers de la main.

En 2007 déjà, nous évoquions que tout débat à propos du cannabis avait disparu des médias. Nous en analysions les causes ainsi que les conséquences possibles, qui se trouvent vérifiées aujourd’hui.

ParInfor Drogues & Addictions

La scientologie à la porte de nos écoles

Porte

Depuis quelques mois circulent de petites brochures intitulées « La vérité sur [le cannabis, l’Ectasy, le crack…] » éditées par www.nonaladrogue.org et prétendant informer sur les dangers des drogues. Ces pseudo-outils de prévention ne sont pas ce qu’ils semblent être. (Lire l’article)

Cet article a été publié dans la revue de la Fédération des Associations de Parents de l’Enseignement Officiel « Trialogue » n°67 (septembre 2012). Nous le reproduisons avec son aimable autorisation.

ParInfor Drogues & Addictions

Comment réduire la surconsommation d’alcool ?

Bière surnage

Serait-ce dû aux prochaines élections communales ? Toujours est-il que ces deux dernières semaines ont vu nos hommes (et femmes) politiques faire assaut de propositions sur le sujet. Par exemple, interdire la consommation d’alcool sur la voie publique après 22 heures ; mettre à l’amende toute ivresse passé le cap de 10 heures du soir ; interdire la vente d’alcool après 22 heures ; réprimer davantage l’ivresse en en faisant une incivilité punissable par les communes.

La cause de la surconsommation d’alcool dans de nombreux discours politiques est claire: il s’agit de l’impunité. En effet malgré les interdits (de l’ivresse, des incivilités, de la vente d’alcool aux mineurs), les ivrognes – jeunes ou adultes – bénéficieraient de l’impunité. Si on parvenait à les punir, ils arrêteraient de (sur)consommer.


Cette politique, sans réflexion plus large, est selon nous malheureusement vouée à l’échec.

Tout d’abord, parce qu’elle laisse penser que la sanction réduirait (ou supprimerait ?) la consommation d’alcool visant l’ivresse. Les Etats-Unis ont cru cela, ils ont été jusqu’à interdire l’alcool (comme une drogue). Cela n’a pas empêché les surconsommations et cela a créé encore plus de problèmes de santé publique et une criminalité galopante. En Belgique aussi, le discours politique actuel explique l’échec de l’interdit par le manque d’interdit et/ou de sanction ! A ce train-là, on risque donc très vite de se retrouver avec des sanctions de plus en plus lourdes et/ou de plus en plus fréquentes.

Notre seconde objection à cette politique entièrement axée sur la sanction est fondamentale : une fois de plus, le politique ne s’intéresse pas aux motivations, aux raisons qu’ont les citoyens de boire de façon excessive. Si l’effet d’une consommation modérée est une désinhibition qui, par exemple, peut aider à créer du lien relationnel, l’effet d’une consommation immodérée est l’ivresse c’est à dire la perte de contrôle de soi. La question à se poser est collective : pourquoi ce besoin existe-t-il ? Qu’est-ce qui crée ce besoin d’ivresse, de perte de contrôle ?

Concernant l’alcool, une récente étude publiée dans le British Medical Journal (BMJ) montre qu’un des facteur déterminant une consommation excessive est la vue de consommation d’alcool via les médias. Les adolescents exposés à des films « alcoolisés » boivent plus d’alcool. De cela découle que :

– l’excès de boisson n’a pas que des causes individuelles ;
– nous sommes inconscients de notre manipulation par des médias cyniques.

Par conséquent, si nos hommes et femmes politiques veulent réellement limiter les consommations excessives d’alcool, ils doivent d’abord interdire le placement de produits alcoolisés dans les films et, a fortiori, la publicité pour l’alcool. Il s’agit d’une mesure à prendre sans tarder, nous le répétons depuis longtemps. Toutefois, l’interdiction de la publicité alcool ne règlera évidemment pas tout les problèmes, il faut également s’atteler à la délicate question des motivations via une politique de prévention et de promotion de la santé ambitieuse et généraliste. Ce n’est qu’en accompagnement à ces politiques-là que les sanctions (vers les vendeurs qui ne respectent pas la loi, autant que vers les personnes en état d’ivresse) pourront trouver une efficacité.

ParInfor Drogues & Addictions

Les assuétudes des jeunes, émission RTL +

Infor-Drogues et un psychiatre de Saint-Luc étaient invités à répondre aux questions des téléspectateurs à l’émission RTL + de ce 26 septembre 2012.

Si vous n’apercevez pas d’encadrement vidéo ci-dessus, il est probable que votre navigateur empêche son affichage (si vous avez installé l’extension Adblock sous Firefox par exemple).
Nous vous invitons dans ce cas à visionner la vidéo via ce lien.
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Plus qu’on fume du cannabis, plus qu’on devient con !

Idiot

C’est, en résumé, le résultat d’une étude scientifique américaine qui vient de paraître et qui fait grand bruit médiatique (voir ici, ici, ici ou, entre autres, encore ici). Elle démontre la baisse de quotient intellectuel (QI) chez les fumeurs réguliers de cannabis à l’adolescence.

Le cannabis est régulièrement l’objet d’études scientifiques et il est d’ailleurs intéressant de remarquer que seules les études en sa défaveur méritent une telle couverture médiatique. C’est comme cela depuis longtemps et notre article « Le cannabis dans les médias : un phénomène de société en quête d’objectivité et de débats » pourra être utilement relu dans ce cadre.

Pour en revenir à l’étude sur les rapports cannabis / QI, il n’est peut-être pas inutile de se demander comment celui-ci est mesuré. Les questions reflètent en général une manière de penser et d’utiliser un langage très scolaire, très « habituel », très normé… Or, et ce n’est sans doute pas contradictoire avec l’étude, de nombreux consommateurs de cannabis nous disent fumer ce produit pour se sentir autrement, pour se détendre, mais aussi, justement, pour « réfléchir autrement », pour créer d’autres associations d’idées. Donc, même sans certitude absolue que le cannabis produirait de tels effets, ce qui semble intéressant à relever c’est qu’il existe d’autres façons de réfléchir que celle mesurée par les tests de QI. Il n’est pas impossible que les consommateurs de cannabis les utilisent davantage. D’où un biais possible dans l’étude.

D’autre part, une baisse de QI ne signifie nullement « un cerveau abîmé ». Aucune étude n’a démontré que le cannabis détruisait les cellules du cerveau ou les empêchait de fonctionner. Par contre, chez certaines personnes prédisposées, une consommation abusive de cannabis peut aggraver un certain nombre de troubles comme l’anxiété, la panique, la dépression,…

Enfin, comment en parler avec les jeunes consommateurs ? Seront-ils sensibles à ce nouvel argument scientifique ? Et bien, il y a beaucoup de chance pour que les arguments à propos de leur santé ne les touchent guère. L’âge adulte, c’est loin, et la prévention par la peur cela ne fonctionne pas. En fait, la consommation de cannabis est souvent liée à l’image qu’on veut donner de soi-même. Dès lors, ne faudrait-il pas plutôt changer radicalement l’image du cannabis en tant que produit dangereux (donc héroïque) plutôt que de sans cesse la renforcer et, de ce fait, en promouvoir paradoxalement l’usage ?

ParInfor Drogues & Addictions

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