Archive de l’étiquette consommation

[Infor Drogues & Addictions TV] Entretien avec Transit : Gate, salle de consommation à moindre risque

Entretien Infor Drogues Addictions Transit Gate salle de consommation à moindre risqueDes usagers y consomment des stupéfiants en toute sécurité, accompagnés par du personnel spécialisé et aucune drogue ne leur est fournie sur place. Ici, discrétion et écoute sont les mots d’ordres, pas d’obligation de cure… Gate, la salle de consommation à moindre risque bruxelloise a vu le jour en mai 2022, quatre ans après sa sa consœur liégeoise en 2018.

Nous nous sommes entretenus avec Bruno Valkeneers, chargé de Communication de l’ASBL Transit, une des associations grâce à laquelle la salle de consommation à moindre risque Gate a vu le jour. Il nous explique le fonctionnement d’un tel dispositif.

 

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[Dans la presse] Un vaccin pour arrêter la cocaïne, c’est possible ? (Bel RTL)

Un vaccin qui permettrait d’arrêter la consommation de cocaïne est actuellement développé au Brésil[1]. Visant à empêcher le produit d’agir sur le circuit de la récompense présent dans le cerveau, et donc d’apporter les effets positifs recherchés par les consommateur·rice·s, ce potentiel traitement suscite déjà beaucoup d’intérêt. Mais un vaccin peut-il vraiment être efficace s’il ne prend pas en compte les nombreux éléments qui entrent en jeu dans les cas de dépendances ?

C’est une des questions à laquelle nous avons répondu pour Bel RTL dans une interview que vous pouvez retrouver ci-dessous.

Car consommer des drogues, c’est avant tout chercher à remplir un besoin. Et être dépendant, c’est ne pas pouvoir adresser ce besoin autrement que via la consommation. Contrairement aux idées reçues, le produit ne possède pas de pouvoir absolu, rendant toustes les consommateur·rice·s accros. C’est la situation et le contexte dans lequel se trouve une personne à un moment donné qui fait la différence. C’est ainsi qu’une grande partie de celleux qui prennent des drogues ne sont pas dépendant·e·s de leur consommation, car iels ont par ailleurs d’autres moyens de remplir leurs besoins. Cela explique aussi le développement de dépendances comportementales que peuvent être les jeux vidéo, les jeux de hasard, le sexe, etc. Des cas dans lesquels aucun produit n’entre en jeu.

La nécessité d’être vulnérable

Avec la cocaïne, les consommateur·rice·s veulent généralement faire preuve d’une certaine force, se montrer performant·e·s ou plus sûr d’elleux. Iels sont souvent des travailleur·euse·s qui ont un métier physique et exigeant, dans lequel la cocaïne les aide à tenir le rythme. On peut donc comprendre que maintenir cette identité soit très important pour ces personnes. Un vaccin ou un autre traitement pourrait peut-être booster les chances d’arrêter certain·e·s. Mais il ne saurait remplacer la nécessité de travailler sur les raisons qui se cachent derrière les consommations. Un travail qui ne peut pas se faire simplement en bloquant quelques récepteurs neuronaux et en retirant le produit.

Pour espérer arrêter ou réduire leur consommation, les personnes qui le souhaitent doivent accepter d’interroger leur rapport avec cet aspect de leur identité ou de leurs émotions, avec le soutien de leurs proches si nécessaire, en mettant en place des alternatives plus viables, etc. Un processus très introspectif qui implique une grande vulnérabilité, et d’accepter de renoncer à un peu de cette « force » et de cette « assurance » tant recherchée. Et pour tout ça, il n’y a pas de vaccin, que du travail.

Si vous souhaitez parler de votre consommation ou de celle d’un de vos proches, n’hésitez pas à nous contacter par téléphone au 02/227.52.52, ou via notre permanence électronique.

 

[1] « Un vaccin contre l’addiction à la cocaïne ? Des recherches sont en cours au Brésil », Moustique, 28 octobre 2023.

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[Dans la presse] Les drogues sont-elle en pleine augmentation ? (BX1)

La consommation de drogues est elle en pleine explosion à Bruxelles, et en Belgique ? et qu'est-ce que cela veut dire pour les citoyens et les usagers ?

Depuis les opérations policières menées autour de la gare du Midi, les consommations de drogues et la précarité sont au cœur du discours politique et médiatique. Un sujet qui n’est pas prêt de nous quitter d’ici les prochaines élections. Au delà des opérations choc, quelle est réellement l’ampleur de l’usage de drogues chez nous, comment les interpréter, et que pourraient mettre en place les autorités pour les gérer au mieux ? BX1 a invité Infor-Drogues et Eurotox pour commenter la situation. Une intervention que vous pouvez retrouver ci-dessous en vidéo.

Si les autorités semblent se réveiller face aux problèmes d’insécurité et d’insalubrité de certains endroits de la capitale, leur approche répressive et de cosmétique urbaine ne sera qu’un répit temporaire. En effet, si le grand public a l’impression que la consommation de drogues illégales a augmenté, c’est avant tout à cause de plus de précarité. Depuis les crises successives de ces dernières années, un plus grand nombre de personnes mal logées se retrouve ainsi à consommer en public, dans les abris sommaires que constituent les gares, les stations de métro et leurs environs. Ce sont les conditions de vies précaires et difficiles, et la mise en marge de la société, qui poussent les gens à consommer des drogues. Elles ne sont pas la cause des problèmes, mais une façon de mieux supporter ces situations difficiles.

Ce n’est donc pas en criminalisant davantage et en déplacent ces personnes que les problèmes seront réglés, mais en misant sur des actions contre la précarité. Un meilleur accès au logement, à l’accueil, au travail et une meilleure insertion dans la société en général, sont les seules pistes qui pourrait améliorer durablement la situation. Des actions certes moins sensationnelles, mais certainement plus efficaces sur le long terme, qu’il n’appartient qu’aux politiques de mettre en place.

 

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[Dans la presse] Binge drinking, pré-soirées : qu’en est-il de la consommation d’alcool chez les jeunes en Belgique ? (RTBF)

consommation d'alcool chez les jeunes

Bien que le binge drinking ne soit plus un nouveau phénomène [1], cette pratique liée à la consommation d’alcool continue d’inquiéter. Une pratique qui consiste à boire en un court laps de temps une quantité importante d’alcool et reste largement associée à la jeunesse.

Une association de thèmes qui continue à générer beaucoup d’angoisse et d’incompréhension pour les parents et les professionnels qui travaillent auprès des jeunes. Un sujet à propos duquel la RTBF nous a récemment consulté, dans un article disponible via ce lien.

[1] Nous en recensons les premières mentions dans la presse belge en 2005.

 

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[Dans la presse] La xylazine est-elle arrivée en Belgique ? (Bel RTL)

La xylaxine est-elle arrivée en Belgique ? Alors que sa présence sur le territoire Belge n’est pas encore confirmée, la xylazine provoque déjà l’émoi dans la presse. C’est la vidéo d’un homme filmé dans la rue et présentant une gestuelle inhabituelle qui a lancé la rumeur. Il n’en fallait pas plus pour s’alarmer de l’arrivée de la « Drogue du Zombie » en Belgique. Un traitement médiatique qui ne fait rien pour contribuer à l’information, la réduction des risques ou la déconstruction des stéréotypes qui entourent la consommation de drogues illégales. C’est pourquoi Infor-Drogues a répondu aux questions de Bel RTL Soir dans une interview que vous pouvez retrouver ci dessous.

 

Des consommations plus visibles

Si cette vidéo fait tant parler d’elle, c’est justement parce qu’elle à pu être filmée dans la rue. Des scènes de ce type semblent en effet être plus souvent observées, amenant beaucoup à croire que les consommations de drogues sont plus nombreuses qu’avant. En réalité, ce ne sont pas ces comportements qui ont augmenté, mais plutôt leur visibilité. Depuis les crises successives de ces dernières années, la précarité et le mal-être sont en augmentation constante. Des circonstances qui font que de plus en plus de personnes se retrouvent mal ou pas logées. Pour faire face à ces conditions de vie difficiles, certain·e·s se tournent vers les drogues légales ou illégales, par exemple pour gérer les émotions intenses liées à leur situation. A défaut d’avoir un endroit privé et sûr à disposition, ces usages ont lieu dans la rue.

Plutôt que se préoccuper de la présence d’un produit ou l’autre sur notre territoire, c’est donc de l’augmentation de la précarité et de la stigmatisation qu’il faut s’inquiéter. Or, face aux consommations, les autorités répondent encore quasi systématiquement par la criminalisation. Une solution qui n’en est pas une, puisqu’elle ne fait qu’augmenter les problèmes des personnes qui vivent déjà dans des situations difficiles, ce qui peut encore renforcer le besoin se tourner vers les drogues. Ainsi le serpent se mord la queue, et le système se nourrit de ce qu’il crée lui-même.

La fiction et la réalité

Face aux images, l’emballement est d’autant plus absurde qu’il est impossible de lier un comportement à une drogue en se basant sur une simple vidéo. Les images en question pourraient en effet avoir des explications différentes. Une vidéo n’est pas un rapport toxicologique. De nombreuses autres drogues légales ou illégales pourraient expliquer ce comportement. Il pourrait aussi s’agir de l’expression d’un trouble psychologique. La vérité est que nous n’avons aucun moyen de le savoir. La personne concernée ne saurait peut-être même pas lever le mystère.

C’est l’un des effets de la prohibition : une drogue illégale, on ne sait pas ce qu’il y a dedans. Pas de cadre de fabrication, pas de contrôle de qualité, aucune certitude sur le dosage. A tout moment, les réseaux qui contrôlent la vente de ces produits peuvent décider de faire des économies en les coupant avec d’autres produits moins cher, tout cela à l’insu de l’usager·ère. Un procédé et une absence de normes qui peuvent avoir des effets désastreux sur la santé publique. La xylazine peut en effet provoquer des abcès internes plus compliqués à détecter, et ne dispose pas d’un antidote en cas de surdose[1].

Alors que les États-Unis s’inquiètent de la propagation rapide de ce produit, la solution se trouve déjà dans le passé. Au XXe siècle, la prohibition de l’alcool a fait naître et proliférer les mafias, qui fabriquaient et distribuaient illégalement de l’alcool de mauvaise qualité. Face à l’explosion de la criminalité et des problèmes de santé engendrés par l’alcool frelaté, l’État à fait marche arrière, optant plutôt pour une production et une vente légale, contrôlée et encadrée. Une solution qui avait à l’époque réglé bien des problèmes pour cette drogue en particulier. Un siècle plus tard, il est plus que temps que les États se décident à tenter une nouvelle fois l’expérience.

 

[1] Xylazine, la drogue «zombie» qui crée des plaies jamais vues, Thomas Messias, Slate, mars 2023

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