Ce mardi, de nombreux acteurs sociaux bruxellois appellent au rassemblement contre le numérique par défaut et pour que l’humain reste accessible à tous. Rendez-vous est donné demain mardi 6 décembre à 13h, place de L’Albertine.
Nous en parlons régulièrement, le numérique fait de plus en plus partie de notre quotidien. Si cela présente de nombreux avantages, la transition numérique peut aussi aboutir à des dérives et creuser les inégalités. A Bruxelles, une proposition d’ordonnance afin de faire du numérique le canal administratif par défaut sera prochainement discuté au parlement. Si elle était approuvée, les institutions régionales et communales Bruxelloises et leurs services seraient principalement accessible en ligne au travers de guichets numériques.
Une numérisation forcée qui ne plait pas aux acteurs sociaux bruxellois. En effet, ce principe de « numérique par défaut » ajouterait des barrières à l’accès pour de nombreuses personnes qui subissent la fracture numérique et n’ont pas les moyens ou la capacité d’avoir un accès régulier au outils digitaux nécessaire. Une disparition des guichets physiques déjà bien en marche qui, si elle est encore poussée par cette ordonnance, pourrait avoir des conséquences désastreuses pour les deux Bruxellois sur cinq et le Belge sur deux qui rencontre des difficultés avec le numérique. Bien évidemment, les personnes défavorisées socio-économiquement et culturellement, seraient les plus touchées, compliquant encore d’avantage l’accès à certains de leurs droits fondamentaux.
A delà de l’aspect administratif, c’est aussi en partie le lien humain qui est en jeu, et avec lui toute la complexité de la façon d’appréhender les cas particuliers de chaque citoyen qui fait appel à un de ces services.
Pour plus d’informations concernant le rassemblement du mardi 6 décembre, c’est par ici
Concernant la problématique de l’ordonnance « Bruxelles numérique », consultez la carte blanche du collectif d’associations et de professionnels bruxellois en cliquant sur ce lien.
Depuis quelques années, loot boxes et microtransactions sont devenues monnaie courante dans les jeux vidéo. Des mécaniques qui invitent les joueur·euses de tous âges à dépenser de l’argent dans leurs jeux préférés, parfois sans même savoir ce qu’iels obtiendront au final. Proche des jeux d’argents et de hasard, cette pratique plus que douteuse rapporte gros aux éditeurs de jeux vidéo, au détriment des joueurs.
De FIFA1 à Star Wars en passant par Fortnite, les loot boxes, ou coffres à butin en français, sont présents dans de nombreux jeux vidéo malgré la controverse qui les entoure depuis leur apparition. Sorte de pochette surprise, les loot boxes sont des avantages et améliorations qu’un·e joueur·euse peut acheter dans le jeu. Problème : impossible de savoir à l’avance ce que contiendront effectivement ces packs. C’est le hasard qui décide.
Afin d’obtenir ces boites, lea joueur·euse peut explorer méticuleusement le jeu, mais iel peut également les débloquer instantanément en dépensant son argent bien réel. Dans certains cas, il est même impossible de gagner la partie sans mettre la main au portefeuille. Cela fait partie de ce qu’on appelle les microtransactions, des achats de contenu supplémentaire à celui proposé dans le jeu de base. Des petites sommes qui peuvent vite s’accumuler et faire grimper l’addition. Les éditeurs l’ont bien compris et en profitent très largement. En 2020, les loot boxes ont à elles seules rapporté à l’industrie du jeu vidéo près de 15 milliards d’euro2.
Pour Infor-Drogues, tout comme l’OMS et l’ensemble du secteur toxicomanie, les jeux de hasard et les jeux vidéo comportent des risques d’addiction, au même titre que la consommation de drogues légales ou illégales. Rapprocher ces deux pratiques est donc particulièrement préoccupant. Car les jeux vidéo et coffres à butin jouent en effet sur un besoin fondamental de tout être humain : celui de valoriser son identité. Pour bon nombre d’adeptes, le jeu vidéo est un mode d’expression, une façon de montrer qui iels sont. C’est particulièrement vrai dans les jeux en ligne, ou lea joueur·euse est visible des autres. Pour être lea meilleur·e, avec le meilleur équipement, la meilleure équipe ou les meilleures statistiques, certain·es cèdent aux raccourcis que sont les loot boxes. A travers son succès virtuel, lae joueur·euse se sent valorisé·e. Une sensation qui peut facilement faire oublier le prix à payer pour l’obtenir.
Car les loot boxes sont extrêmement proches des jeux d’argent et de hasard. En effet, on parle bien ici de dépenser de l’argent pour avoir une chance de gain, sans savoir en quoi il consistera, ni quelles sont les chances d’obtenir un gain intéressant. Il peut y avoir du bon ou du mauvais, il peut aussi y avoir des doublons. Dans le cerveau des joueur·euses ce sont les mêmes systèmes de récompense qui s’activent, la même montée d’adrénaline et de dopamine qui se produit qu’au casino ou sur les sites de jeu en ligne.
Des connexions cérébrales qui se font aussi chez les joueur·euses les plus jeunes. Pourtant actuellement, aucune restriction d’accès n’est mise en place pour protéger les mineurs. Une facilité d’accès qui peut avoir de lourdes conséquences. Selon une étude de Sheldon Evans, professeur de droit à l’université St. John de New-York3, les plus jeunes ont davantage de difficultés à se représenter la valeur réelle des sommes qu’iels dépensent dans ces jeux. De l’argent qu’iels tendent à dépenser en plus grande quantité et de plus en plus tôt. De leur côté, les éditeurs de jeux vidéo encouragent ces pratiques en rendant ce contenu plus attirant.
Bien que, même parmi les adaptes des jeux vidéo, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer cette pratique, il est peu probable qu’elle disparaisse tant qu’elle rapportera autant d’argent. Face à ce constat, certains Etats tentent de prendre les choses en main. Ainsi en Belgique et aux Pays-Bas, les loot boxes sont interdites depuis plusieurs années4, mais cette interdiction est très difficile à faire respecter5. Quelques titres se sont bien pliés à l’exigence en retirant la mécanique visée pour certains, ou en ne mettant simplement pas le jeu en vente dans les pays concernés. Mais d’autres n’hésitent pas à braver l’interdit et sont disponibles sans aucune restriction ni avertissement. Pour les entreprises qui produisent ces titres, les profits générés par les loot boxes est simplement bien supérieur à l’éventuelle amende qu’ils encourent. Entre le profit et le bien-être des joueurs, le choix est visiblement vite fait.
1 Jules « Cael » Seigneur, FIFA 23 : pourquoi vous ne devez pas céder aux lootboxes, La Crème du Gaming (web), octobre 2022.
2 Maxime Pernet, « Loot boxes » dans les jeux vidéo : où en est leur régulation en France ?, Le Monde (web), juin 2022.
3 Sheldon Evans, Pandora’s Loot Box, St. John’s Legal Studies Research Paper No. 20-0015, George Washington Law Review, novembre 2020.
4 Jeux vidéo: la fin des « loot boxes » pour les joueurs belges, RTBF (web), février 2019
5 Interdiction des loot boxes en Belgique, pas vraiment appliqué selon une étude…, La Crème du Gaming (web), aout 2022.
Aujourd’hui, il y a entre six et sept écrans dans chaque foyer, et le télétravail est plus que jamais une réalité. De plus en plus présents dans nos vies, et en particulier dans celles des plus jeunes, les mondes numériques et les jeux vidéos offrent de nombreuses possibilités, aussi bien en matière de relation, que de divertissement, d’emploi, etc. Mais comme tout comportement, chaque pratique peut vouloir dire différentes choses pour différents individus et peut commencer à prendre plus de place. Comme toute nouveauté technologique, elle peut susciter la crainte de ceux qui ne la connaissent pas.
Qu’est ce qui pousse certains à autant s’investir dans le virtuel ? Comment savoir quand et s’il prend trop de place, ou juste assez ? Est-ce que ce que vous pensez savoir de ces espaces et ses pratiques est faux ? Comment s’adapter à ces nouvelles pratiques et construire ensemble de nouveaux repères où la société prend en compte cette transition numérique ? Thomas Gaon, Psychologue clinicien à l’hôpital Marmottan à Paris, en discute avec Sarah Uijt Den Bogaard, formatrice au sein de notre service prévention.
Depuis plusieurs années, le numérique fait partie intégrante de notre quotidien. Vie sociale, finances, santé, voyages, scolarité, etc, de plus en plus d’aspects de nos vies sont numérisés, sans qu’on sache toujours bien pourquoi et dans quel but. C’est pourtant à chaque fois une toute nouvelle relation qui se noue. Une relation sécurisée avec une machine qui prend alors la place d’une relation organique qu’on pouvait auparavant avoir avec une autre personne. Mais avec cette nouvelle relation, vient tout un nouveau jeu d’attentes et de comportements, sur lesquels il n’y a que peu de moyens de marquer son accord, et encore moins de compromettre.
Une transition vers le numérique et ses codes qui n’a pas épargné notre secteur social-santé et qui, si elle vient avec des avantages non négligeables, comporte aussi des risques, qui pourraient concerner note service permanence. Pour en parler, ainsi que de l’avenir du secteur de l’aide et des soins à l’aire du numérique, nous recevons Mark Hunyadi, professeur de philosophie sociale, morale et politique à l’Université catholique de Louvain, auteur et membre des Comités éthiques d’Orange (France) et INRAE-CIRAD-IFREMER-IRD.
Ce n’est pas très bien, mais c’est bien connu : les humains adorent inventer des histoires et répandre des rumeurs ! À la fin des années 80, une légende urbaine se propage, selon laquelle des tatouages décalcomanies contenant du LSD mortel pour les enfants circuleraient dans les écoles. Dans cette histoire, absolument tout est faux. À l’époque, Infor-Drogues avait connu une vague de demandes et de questions par rapport à un phénomène qui n’a jamais eu lieu. Invité dans l’émission L’Histoire continue sur La Première, notre chargé de communication Antoine Boucher revient sur cette angoisse autour des drogues, alors que l’actualité est dominée par des déclarations d’attaques à l’aiguille. Inquiétude légitime, symptôme de conservatisme patriarcal ou légende urbaine ? C’est la question sur laquelle se penche cet épisode de l’Histoire continue, à écouter ci-dessous.