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Fouiller les élèves, une pratique néfaste

Les fouilles anti-drogue dans les école sont problèmatiquesCommuniqué de presse de la Cellule de Réflexion Ecole-Police du 15 mars 2024

La presse a largement fait écho à la descente de police effectuée ce lundi 11 mars à l’école spécialisée Les Forges de Ciney. Une vingtaine de policiers ont contrôlé l’ensemble des élèves avec des chiens-drogues de la police fédérale. Les chiens ont marqué l’arrêt devant dix élèves, mais aucune drogue n’a été découverte. L’école aurait-elle pu faire différemment et moins violent vis-à-vis de ses élèves ?

 

Deux cents élèves mis en rang, reniflés tour à tour par des chiens, leurs affaires inspectées, les suspects mis à l’écart et interrogés. Un déploiement policier digne d’une opération contre le grand banditisme ! Des fouilles collectives comme celles-ci sont pourtant contraire à la loi sur la fonction de police, selon les institutions actives en prévention. En effet, un policier ne peut fouiller une personne que s’il a des indices sérieux que cette personne précise a commis un délit, telle que la détention drogue. Ces indices doivent exister avant la fouille. Ce n’était de toute évidence pas le cas ici, où on peut difficilement imaginer que CHAQUE élève présentait de tels indices. Nous rappelons qu’aucune quantité de drogue n’a été découverte lundi dernier.

Une pratique anxiogène et problématique

Alors qu’est-ce qui a bien pu pousser l’école à faire appel aux forces de l’ordre pour fouiller tous les élèves et en stigmatiser dix « positifs » ? Son projet éducatif émet pourtant le souhait que « chaque élève puisse exprimer ses fragilités » pour que « leurs blocages et difficultés s’estompent grâce à une pédagogie de la réussite ». Loin de ces objectifs bienveillants, ce type d’opération violente laisse systématiquement des traces auprès des élèves. En effet, Infor Drogues & Addictions reçoit régulièrement des témoignages de parents faisant état de la détresse de leur enfant suite à une de ces interventions. Cela risque d’être d’autant plus vrai avec des élèves en situation de handicap (autisme, handicap mental léger à modéré, trouble du comportement et de l’apprentissage) et donc particulièrement fragiles. Cette opération aura probablement encore d’autres conséquences : diviser l’équipe éducative et impacter la confiance entre les enfants et leur école.

De nombreux effets négatifs pour une problématique très limitée :« une détention de drogue par un élève, il y a quelques mois » rapporte le commissaire responsable de l’opération, qui précise que cet élève avait déjà été exclu. Pour les intervenants spécialisés en prévention, la médiatisation de ces opérations a souvent pour but de redorer l’image de l’école. « Je trouve ça très problématique qu’une école se donne une bonne image au détriment du bien-être et de la sécurité de ses propres élèves » témoigne un intervenant d’Infor Drogues & Addictions.

D’autres solutions sont possibles

« Les directions d’écoles se sentent souvent impuissantes face aux situations de consommations », nous rapportent les spécialistes en prévention. « Dans notre expérience, elles ont tendance soit à fermer les yeux, soit à faire appel à la police. Ces deux réactions sont problématiques car elles mettent à mal les élèves. Nous proposons des accompagnements qui rendent leurs compétences éducatives aux enseignants et éducateurs. Cela leur permet d’agir de manière adéquate en fonction de différentes situations qu’ils sont amené à rencontrer. En effet, ne nous voilons pas la face, les consommations de drogues sont une réalité dans l’ensemble de la société ».

La consommation de drogue génère beaucoup d’inquiétude, en particulier lorsqu’elle concerne les jeunes. Cependant mélanger le rôle de la police et celui de l’école fait souvent plus de mal que de bien. Amener une école à agir en fonction de l’intérêt de l’élève, même quand il consomme une drogue, est un processus long mais nécessaire. C’est celui auquel s’attèlent les services spécialisés en prévention.

 

Contact pour ce dossier : Antoine Boucher, 02/227.52.65 / 0493 /17.96.36

Signataires : Infor Drogues & Addictions, La Fédération des Parents et des Associations de Parents de l’Enseignement Officiel (FAPEO), La Liaison Antiprohibitioniste et Prospective Jeunesse

Pour plus d’informations, consultez nos brochures en lien avec les opérations policières dans les écoles :

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Interventions policières « anti-drogues » dans les écoles : HALTE AU MARKETING SCOLAIRE !

Fouilles policières dans les écoles

« Mais pourquoi les écoles font-elles appel à la police en matière de drogues ? » C’est la question qu’Infor-drogues a demandé d’étudier à son stagiaire en sociologie de l’ULB Etienne Hanssens. Après avoir rencontré une bonne dizaine de directions d’établissements scolaires de tous types, il vient d’en livrer le résultat.

Tout d’abord, il est important de souligner qu’il s’agit là d’une vraie question. En effet, plusieurs études et/ou articles scientifiques ont des conclusions perplexes voire critiques quant à la pertinence des effets des interventions policières dans les écoles, que ces interventions soient du type « fouilles musclées avec chiens » ou du type « sensibilisation aux effets / rappel de la norme »[1].

En clair, selon ces études, ces interventions ne sont pas efficaces pour prévenir la délinquance et les autres comportements problématiques mais, de plus, elles comportent de nombreux effets négatifs comme la stigmatisation d’élèves déjà précaires. Autre effet mis en exergue : les interventions « éducatives », en se centrant sur la peur de la sanction et du casier judiciaire, empêchent paradoxalement que l’école s’empare de ces questions et mette en place une approche réellement éducative.

Alors que toutes les écoles reconnaissent la présence d’élèves consommateurs de cannabis, cela ne semblent paradoxalement pas trop les inquiéter car « c’est un phénomène de société » pour lequel l’école ne se sent d’aucune responsabilité. Bien sûr, « si la situation devient problématique, alors là oui on intervient ». Une question qui se pose d’emblée est d’identifier vers quels acteurs se tourner pour orienter les élèves consommateurs.

Par rapport aux interventions policières, le premier critère discriminant semble être le niveau socio-économique des élèves. Dans les écoles « pauvres », faire appel à la police semble inenvisageable car totalement contre-productif car cela amènerait une perte d’autorité et du lien de confiance. En effet, si éduquer c’est apprendre à vivre ensemble, il faut travailler le rapport aux autres, l’insertion dans les groupes et à l’école. Cela demande la construction d’un lien de confiance solide entre l’élève et l’école. Le respect des règles ne viendra que dans un second temps quand l’insertion aura eu lieu. Pour ces écoles, la consommation est le signe de quelque chose qui doit être travaillé en interne « il va pas bien, on va voir ce qui se passe. […] Ce n’est pas la police qui va régler le problème ». Ces écoles préfèrent agit en prévention par l’attention portée aux élèves.

Par contre, les écoles ayant un indice socio-économiques plus favorables sont davantage tentées par le recours à la police notamment en cas de flagrant délit. L’école se base en général sur des indices peu spécifiques comme les yeux rouges ou une attitude « nonchalante », parfois se sont des propos d’élèves entendus dans le rang… Néanmoins, un éventuel recours aux forces de l’ordre n’est presque jamais la première réponse de l’école. Si le dialogue avec l’élève est privilégié, il s’agit en fait souvent d’un rappel à l’ordre devant déboucher sur la contrition du fautif. Si le fait est jugé suffisamment grave, l’école applique alors une sanction d’exclusion dans le but de « lui faire prendre conscience de la gravité de ses actes ». Majoritairement, les écoles souhaitent que ce type de problème soit réglé en interne.   Ce qui effraye les responsables des écoles, c’est « la tache d’huile[2] », l’effet sur les autres élèves… et sur la réputation de l’école.

Au final, ce qui ressort des interviews c’est l’impression que les interventions policières sont demandées pour des questions essentiellement d’image. Image et réputation de l’école tout d’abord : en améliorant ou maintenant une image « safe » ou « tolérance zéro » vis-à-vis de la consommation. D’autre part, la police cherche également à améliorer son image à travers des opérations plus « soft » comme des rencontres d’élèves centrées sur la prévention des drogues. Certaines directions sont sensibles à ces arguments car elles considèrent tant l’école que la police comme des garants de l’autorité collective : « en miniature, c’est ce qu’on fait dans les écoles ».

Cette influence sur l’image de l’école semble l’explication majoritaire pour comprendre la persistance des interventions policières malgré les effets négatifs de ces dernières relevés par les articles scientifiques mais aussi par de nombreux acteurs scolaires. Pour Infor-Drogues, comme pour les autres intervenants regroupés au sein de la « Concertation Réflexion Ecole Police »[3], il est temps de cadrer davantage de telles interventions, voire de les interdire totalement. Halte au marketing scolaire sur le dos des élèves !

 

[1] Blais, E. (2008). L’effet des programmes policiers sur la délinquance en milieu scolaire : une synthèse systématique des études évaluatives. Revue Internationale de Criminologie et de Police Technique et Scientifique. 61. 321-344.

Merini, Corinne & Peretti, C.. (2002). Partenariat externe et prévention en matière de substances psychoactives : dans quelle position l’école met-elle ses partenaires ? Santé Publique, 14.

Wuilleumier, A. (2016). Chapitre 10. La police à l’école. Quelle réalité, pour quel pouvoir d’agir ? Dans :  É. Debarbieux, L’école face à la violence: Décrire, expliquer, agir (pp. 154-169). Paris: Armand Colin.

Ajoutons à ces références la brochure « Les fouilles policières ‘’anti-drogues’’ dans les écoles : il est urgent… d’arrêter », Infor-Drogues et La Ligue des Droits Humains, 2014. Cette publication décrit les effets contre-productifs de ces opérations et en interroge également l’aspect légal.

[2] Infor-Drogues n’a trouvé aucune étude validant cette théorie faisant du premier consommateur une sorte d’incitant automatique à d’autres consommateurs.

[3] Le groupe Concertation Réflexion Ecoles-Police Bruxelles est composé du Centre Bruxellois de Promotion de la Santé, du Délégué général aux droits de l’enfant, d’Infor-Drogues, de Prospective Jeunesse,  de la Liaison Antiprohibitioniste, de la Ligue des droits de l’Homme, du le Service Droit des Jeunes, de Bruxelles Laïque et du Fonds des Affections Respiratoires.

 

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[TV Infor-Drogues] Entretien avec le Service Droit des Jeunes de Bruxelles

Entretien SDJLa crise du Covid-19 a provoqué un énorme changement dans notre société, entrainant pour chacun des restrictions de libertés qui commencent seulement à être levées aujourd’hui. Relativement épargnés sur le plan de la santé physique, les jeunes ont par contre subi de plein fouet les règles d’isolement et de distanciation sociale, avec des conséquences désastreuses sur leurs besoins sociaux et identitaires, et donc sur leur santé mentale. Mais si la crise sanitaire a plus que jamais révélé le poids des restrictions sur la vie quotidienne, c’est toute une catégorie de public fragilisé, dont fait partie la jeunesse, qui subit depuis plusieurs années le glissement de notre société vers plus d’interdit et de sécuritaire, entrainant exclusion, peur et injustices.

Pour parler des nombreux liens entre jeunesse, droit et consommation de drogues légales ou illégales, nous recevons Christelle Trifaux, directrice du Service Droit des Jeunes de Bruxelles, un service d’information et d’accompagnement socio-juridique pour le jeune public.

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Les opérations « anti-drogues » dans les écoles : Inefficaces en prévention, angoissantes pour les élèves et anti-pédagogiques !

Les opérations 'anti-drogues' dans les écolesCommuniqué de presse du groupe Concertation Réflexion Ecoles-Police Bruxelles – CREPB, le 8 mai 2019

Les écoles sont-elles des plaques tournantes du trafic de drogues et les élèves de dangereux dealers ? A un point tel que les règlements, les autorités scolaires et les processus pédagogiques ne puissent rien y faire ? On pourrait le croire en se basant sur l’augmentation importante du nombre d’interventions policières anti-drogues dans les écoles[1] : de 64 en 2007 à près de 750 en 2017 !

Le 29 avril dernier, dans l’entité de La Louvière, un bus en route pour un voyage scolaire a fait l’objet d’une « opération coup de poing » organisée par la police. Après avoir été escorté jusque dans un hangar le bus et ses occupants ont été fouillés dans le but de découvrir la présence de stupéfiants. L’opération s’est soldée par un échec, aucune drogue n’a été saisie[2]. Comme pour les nombreuses autres opérations de cette ampleur, la taille du dispositif policier déployé impressionne. La méthode, ses effets, ses résultats posent questions en termes d’efficacité, de proportionnalité et d’impact sur les projets pédagogiques des écoles. Quand la police saisit de la drogue, il s’agit souvent de quelques grammes de cannabis[3]. A titre d’exemple une autre opération policière menée à Frameries et à Hornu a mobilisé 29 policiers, 4 chiens pour 6h30 d’opérations. 872 navetteurs de 24 bus du TEC ont été passés au flair des chiens renifleurs. Bilan : 13,15 gr de marijuana, 1,48 gr de résine et 0,4 gr d’ecstasy[4] ont été découverts.

L’usage de drogues dans notre société contemporaine est une réalité qui mérite la plus grande des attentions. Mais, au regard des quantités de drogues saisies, très faibles voire inexistantes, il apparaît clairement que les écoles ne sont pas confrontées à des consommations massives, ni à des trafics de grande ampleur. Des enquêtes de prévalence de la consommation menées en milieu scolaire et dans la population générale confirme cette réalité en mettant en évidence une stagnation, voire une diminution des usages de drogue(s) parmi les jeunes scolarisés[5]. Ce constat semble davantage justifier une approche préventive, telle prônée par la CREPB, plutôt que répressive pour appréhender la consommation de drogues.

Pour les associations spécialisées en prévention, comme Infor-Drogues, « il est plus que temps d’arrêter de croire que faire peur est préventif » soutient Antoine Boucher, responsable de la communication de l’association. Il poursuit : « en fait, c’est inefficace et même parfois incitateur. Si la peur fonctionnait, il n’y aurait aucun fumeur grâce au message fumer tue. Donc la prévention, est un peu plus complexe. » Pour d’autres intervenants comme la Ligue des Droits humains, le service Droit des Jeunes, la Liaison Antiprohibitionniste ou le Délégué général aux droits de l’enfant, les fouilles « préventives » dans les écoles sont totalement illégales[6]. « La police ne peut fouiller une personne que sur base d’indices préalables à cette fouille. A fortiori un mineur. Or, ces fouilles sont bien souvent arbitraires car aléatoires en vertu de rumeurs ou d’accords préalables entre l’école et la zone de police. Cette illégalité doit cesser ! » affirme Sarah Fautré, la permanente de l’ASBL Liaison Antiprohibitionniste qui reçoit fréquemment des appels de parents.

Les opérations policières entraînent encore d’autres conséquences négatives sur les élèves et les équipes pédagogiques. Les élèves pourraient connaître des formes de traumatismes amplifiées car les pratiques policières s’exercent de manière arbitraires et dans un lieu dont la mission est la protection de l’enfant. La relation de confiance entre l’établissement scolaire et ses élèves risque d’être fortement détériorée, parfois pour de longues années. Quant aux équipes pédagogiques (enseignants et éducateurs), elles se divisent fréquemment sur cette question entre ceux qui y voient une démission fondamentale de leur rôle éducatif, et ceux qui pensent y recevoir un renforcement de leur autorité auprès des élèves. Antoine Boucher : « Infor-Drogues est souvent appelé dans des écoles qui ont vécu une ou plusieurs opérations policières parfois même plusieurs années auparavant. Les divisions et incompréhensions sont souvent encore bien présentes ».

Afin d’aider concrètement les écoles face à cette question difficile, les associations actives au sein de la Concertation Réflexion École – Police Bruxelles (CREPB[7]) ont proposé un projet de circulaire à la Ministre de l’Enseignement obligatoire. Il s’agissait de clarifier les rôles de chacun afin que l’école conserve ses fonctions d’éducation et de prévention, de manière clairement distincte des fonctions de contrôle et de répression, du ressort de la police. Mais aussi de préciser ce qu’est la prévention des assuétudes, comment l’intégrer dans le R.O.I. et comment la sanction éducative peut avoir du sens. Les associations regrettent que la Ministre n’ait pas donné suite à ce travail.  « A nos yeux l’augmentation des interventions policières est d’abord le signe d’un désarroi croissant au sein des écoles.  Il est donc primordial de renforcer le volet éducatif pour y faire face, plutôt que le volet répressif qui n’a jamais donné beaucoup de résultats auprès des jeunes.  » résume Begonia Montilla du Centre Bruxellois de Promotion de la Santé (CBPS).

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Contact pour la CREPB : Antoine Boucher, Infor-Drogues, 02 227 52 65 – 0493 17 96 36.

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[1] Par exemple : « La drogue très présente dans les écoles en Belgique : la police a dû intervenir près de 750 fois en 2017, soit 4 fois par jour », Sudinfo.be, le 26/09/2018. A titre de comparaison, le ministre de l’Intérieur recensait 157 opérations de ce type en 2012 contre 64 en 2007 (cité dans « opérations anti-drogues à l’école », Le soir, 16 mars 2013).

[2] Comme le relate la page Facebook de la police de La Louvière.

[3] En 2013, le Ministre de l’Intérieur avait mentionné une moyenne de 2,3 gr de substance illégale par opération.

[4] Cité par « Des policiers dans les écoles pour lutter contre la drogue » Sudinfo.be le 25/03/2019.

[5] Voir à cet égard le rapport 2017 de l’asbl Eurotox.

[6] Cfr la brochure « Les fouilles anti-drogues dans les écoles, il est urgent d’arrêter » édité par la Ligue des Droits Humains et Infor-Drogues.

[7]Ligue des Droits Humains, Infor-Drogues, Délégué général aux droits de l’enfant,  FARES, Liaison antiprohibitionniste, Centre Bruxellois de Promotion de la Santé, Transit ASBL ,Prospective Jeunesse, Service Droit des Jeunes .

 

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L’école doit-elle organiser des contrôles anti-drogues ?

panneauecoleLa question des contrôles anti-drogues dans les écoles reprend aujourd’hui du poil de la bête (si l’on peut dire) en France via la nouvelle Présidente de la Région Ile-de-France, Madame Valérie Pécresse.

Selon Infor-Drogues et d’autres associations regroupées au sein de la Concertation Réflexion Écoles-Police, quelques éléments importants ne doivent pas être perdus de vue…

  1. Les drogues sont, en général, peu présentes dans les écoles, en tout cas en Belgique. À cet égard, selon le Ministère de l’Intérieur lui-même, les résultats des opérations policières « coup-de-poing » avec chiens-drogues et fouilles ne saisissent en moyenne que 2 grammes de cannabis par opération. Notre analyse relative à ces opérations.
  2. A contrario, faire passer des tests-drogues n’empêchera rien, bien au contraire. Un peu comme le mythe de la « prison sans drogue ». D’une part, la focalisation des adultes sur la drogue va exciter certains adolescents à en consommer pour une image de rebelle, de caïd et d’autre part, il sera facile de ne pas se faire prendre en consommant des produits non-détectés comme par exemple du cannabis synthétique. Le problème étant que le cannabis synthétique est plus dangereux pour la santé que le cannabis naturel. Plus d’informations à propos du cannabis synthétique.
  3. Avec de tels tests et l’illusion de contrôle qu’ils procurent, l’éducation à cette thématique sera encore plus difficile. Or, c’est bien à un criant déficit éducatif à la question des consommation de drogues (légales et illégales) que nos jeunes sont confrontés. Plutôt que se mettre la tête dans le sable en faisant comme si on pouvait l’empêcher, il faut apprendre aux jeunes à comprendre plutôt qu’à subir. À ce titre, Infor-Drogues propose des pistes de solution exemplatives et des directeurs d’école témoignent d’autres pratiques intéressantes (page 18).
  4. Au final, les tests drogues ne vont servir selon nous qu’à punir et ne proposent rien de positif. Ils vont briser la nécessaire confiance entre l’école et ses élèves car leur mise en oeuvre part du principe que la parole et le comportement des élèves sont problématiques et doivent, à ce titre, être contrôlés. Ainsi, un élément essentiel pour favoriser la réussite scolaire sera atteint : la faculté d’identification à son école. Bref, si cette mesure se présente parfois comme une protection des plus faibles, elle sera au final répressive et excluante pour ces publics fragiles. Elle sera aussi antipédagogique pour tous les acteurs scolaires. L’école n’a rien a y gagner.
ParInfor Drogues & Addictions

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