Les amphétamines sont des psycho-stimulants de synthèse. Leur structure chimique ressemble à celles des stimulants que le corps produit naturellement: les bioamines (adrénaline, noradrénaline, sérotonine, dopamine et hydroxytryptamine).
On parle de « speed » lorsqu’il s’agit d’amphétamines fabriquées dans les laboratoires clandestins.
La composition du speed est incertaine. Il se présente généralement sous la forme d’une poudre blanche, parfois rosée ou jaunâtre.
L’ancêtre des amphétamines est l’alcaloïde du ma-huang, une plante utilisée depuis des millénaires en Chine.
En 1895, on en extrait l’éphédrine qui sert de support pour la synthèse de la benzédrine, la première d’une longue série d’amphétamines. En vente libre dès 1930, les amphétamines connaissent un succès fulgurant. Leur pouvoir stimulant est utilisée pour combattre la fatigue, stimuler l’activité intellectuelle, lutter contre l’excès de poids… C’est après la seconde guerre mondiale qu’apparurent les premières intoxications.
Après-guerre, bien que les amphétamines ne soient plus en vente libre, travailleurs de force, sportifs, étudiants, ménagères, routiers, militaires, etc. continueront d’en user largement, jusqu’à aujourd’hui.
Actuellement, leur usage médical est limité au traitement de quelques maladies (narcolepsie et hyperactivité infantile). Vendues clandestinement, les amphétamines sont aujourd’hui consommées lors de sorties (boîtes, raves, festivals…), mais aussi en période d’examens, lors d’entraînements et de compétitions sportives, en cas d’intenses activités professionnelles…
Le speed peut être:
En fonction de la quantité et de la puissance du produit, les effets durent de 4 à 15 heures, parfois même 24 heures.
Les amphétamines réduisent le sommeil ou, souvent, l’empêchent totalement.
Les effets du produit dépendent non seulement de la dose, de la fréquence d’usage et du mode de consommation, mais également de l’individu, de son état psychique, de sa personnalité, de son humeur et de ses attentes vis-à-vis du produit. Celui-ci agit comme un amplificateur de l’humeur: il peut ainsi rendre une personne de bonne humeur et sûre d’elle ou, au contraire, angoissée et irritable.
Ci-dessous, nous distinguerons les effets prévisibles en fonction du type de consommation. Attention: les quantités citées dans les exemples ci-dessous doivent être considérées comme des ordres de grandeur car les effets dépendent de la puissance et du degré de pureté du produit, ainsi que des caractéristiques physiques et psychiques de chacun.
Attention, les effets recherchés peuvent être différents des effets psychotropes (effets sur le cerveau). Il s’agit alors de répondre à un ou des besoins fondamentaux plus importants à ressentir pour le consommateur que les effets psychotropes en eux-mêmes. Par exemple le besoin de transgression, de se montrer courageux, de faire groupe peuvent constituer des raisons de consommation d’un produit. Chaque produit a une image sociale comme par exemple l’héroïne et la morphine sont le même produit de base, mais le premier évoque plutôt la rupture, la révolte et la clandestinité alors que l’autre est davantage associé au soin et au monde médical. Cette image peut pousser une personne à consommer tel produit plutôt qu’un autre en fonction de son besoin. Notons que ce besoin est souvent inconscient.
a. Consommation occasionnelle de faibles doses*
>> Les effets à faible dose :
Consommation régulière de doses moyennes*
>> Les effets à doses moyennes et régulières :
Consommation massive*
>> Les effets à doses massives :
Certains consommateurs ressentent une envie intense de retrouver les effets des amphétamines. Ils ont le sentiment que, sans speed, ils ne seront pas capables de sortir, danser, étudier, travailler… On parle dans ce cas de dépendance psychologique.
La dépendance physique aux amphétamines est controversée: pour certains scientifiques, il n’existe pas de véritable dépendance comme c’est le cas avec les opiacés et l’alcool (« crise de manque »). C’est l’accumulation d’une fatigue extrême qui entraînerait malaises, épuisement, anxiété et dépression, après l’arrêt d’une consommation massive et/ou régulière.
Pour d’autres chercheurs, par contre, il y a une dépendance physique aux amphétamines. Elle se traduirait par un épuisement physique et une diminution des réserves de bioamines cérébrales (adrénaline, dopamine, sérotonine, …). C’est ce manque qui serait responsable d’un état dépressif grave, parfois accompagné de tentatives de suicide. Cette dépression se soigne par antidépresseurs. Reprendre du speed aggrave la situation.
En cas d’usage régulier d’amphétamines, une tolérance importante se développe rapidement. Pour retrouver les effets initialement recherchés, il est nécessaire d’augmenter les quantités et/ou la fréquence de consommation.
En plus des risques liés à une consommation régulière ou massive de speed, il faut signaler la « surchauffe » et la déshydratation. Les amphétamines ont tendance à augmenter la température du corps. Si une activité physique intense et prolongée accompagne cette prise, le risque d’hyperthermie s’accroît, surtout si la consommation a lieu dans un endroit surpeuplé et mal aéré (discothèque, par exemple). L’usager ne ressent plus la fatigue et se dépense sans se rendre compte que son corps souffre. S’il ne boit pas assez, il perd plus d’eau qu’il n’en absorbe. Il se déshydrate, transpire de moins en moins. Sa température corporelle augmente.
Le coup de chaleur (ou « surchauffe ») peut s’accompagner d’un accident cardiaque ou d’un épuisement (perte de connaissance, coma), parfois mortels.
Plusieurs signaux et symptômes annoncent le coup de chaleur:
La composition de la plupart des produits étant incertaine, les mélanges sont risqués car ils entraînent des effets imprévisibles et pas toujours agréables.
En cas de malaise suite à une prise d’amphétamines ou à un mélange, si la personne est consciente, amenez-la au calme, rassurez-la, aérez-la, offrez-lui de l’eau. Si la personne est inconsciente, appelez d’urgence les secours: formez le n°100 ou n°112 (service médical d’urgence – appel gratuit).
Décrivez la personne comme suit: est-elle consciente ou inconsciente, respire-t-elle ou non, son cœur bat-il ou non. Donnez l’adresse exacte (rue, n°, étage). L’état de la personne et le lieu de l’accident sont les deux seules informations nécessaires! Une fois le personnel médical sur place, signalez-lui les produits consommés; il est tenu au secret professionnel.
En intervenant rapidement, vous pouvez lui éviter des problèmes graves, peut-être même lui sauver la vie. Pensez-y ! Si l’accident a lieu dans un endroit privé, la police n’est pas autorisée à y pénétrer sans un mandat.
Centre anti-poison : 070 / 245 245
SOS médecins (à Bruxelles) : 02 / 513 02 02
Autres services de garde: 100
À qui en parler ?
Si vous voulez parler de drogue, aider un ami ou faire le point sur votre consommation:
Infor Drogues & Addictions : 02 / 227 52 52
Vous pouvez également consulter notre brochure de réduction des risques dédiée aux amphétamines
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Soyez vigilant qu’une infographie est à manipuler avec précaution dans un cadre aussi sujet aux présupposés que le sont les drogues. Tout ce qui fait suite ne sont que des généralités, et il convient de ne pas omettre que les effets recherchés et non recherchés peuvent être spécifiques et différenciés à chaque usager ou à chaque consommation ponctuelle.
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