Le nom chimique de l’XTC (ecstasy) est MDMA (méthylène-dioxyméthylamphétamine), c’est-à-dire un dérivé d’amphétamines.
L’ecstasy se présente généralement sous forme de comprimés de différentes couleurs contenant une dose de substances psycho-actives fort variable.
Elle peut aussi se présenter sous forme de poudre ou de gélules, parfois vendues comme du « MDMA pur ». L’effet de l’ecstasy se situe entre l’effet stimulant et l’effet psychédélique (qui ouvre l’esprit sur une autre perception de soi et du monde).
Effets stimulants | |
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Amphétamine MDA MDMA (ecstasy) MDEA LSD | |
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Effets psychédéliques |
En Belgique, le MDMA est interdit depuis 1976. Sa production étant illégale, aucun contrôle de la qualité n’est possible. Vous ignorez dès lors ce que vous consommez réellement: MDMA, amphétamines, kétamine, caféine, etc. Des pilules composées de MDEA et de MDA sont aussi souvent vendues sous le nom d’ecstasy. De nouvelles molécules apparaissent sans cesse sur le marché (4MTA, PMA, etc.). Ces molécules ont des effets spécifiques et entraînent des risques particuliers pour la santé selon les usages. De manière générale, il est donc difficile de prévoir les effets de votre pilule puisque vous ignorez le dosage et les principes actifs présents dans celle-ci.
Produit | Dosage habituel | Durée d’action |
MDA | 50 mg. | 8 à 12 h. |
MDMA | 100 mg. | 4 à 6 h. |
MDEA | 135 mg. | 3 à 5 h. |
Le GHB aussi appelé (erronément) « ecstasy liquide »
Etant un anesthésique, le Gamma-hydroxybutyrate (GHB) n’a aucune parenté chimique avec l’XTC. Ses effets recherchés sont euphorisants, relaxants et aphrodisiaques. La limite est mince entre la dose « agréable » (1-2 g.) et la surdose (2-4 g.) qui entraîne vertiges, nausées, étourdissements, endormissement, voire au-delà (4-8 g.), perte de conscience et parfois coma. Soyez donc particulièrement attentif au dosage. Ne mélangez pas avec d’autres dépresseurs (alcool, benzos, opiacés) et les XTC.
Surnommé « drogue du viol », le GHB a mauvaise réputation alors que les cas sont plutôt rares. Il est vrai qu’il peut être versé à l’insu d’une personne dans sa boisson pour profiter de son état d’ivresse et abuser d’elle. Sous l’effet du GHB, il peut y avoir perte de mémoire des événements survenus (« trou noir »). Hormis son goût salé, il passe inaperçu car est inodore et incolore. Surveillez donc votre verre ou buvez directement à la bouteille. N’acceptez pas qu’un inconnu vous offre une boisson qui ne vient pas directement du bar. Veillez également sur vos amis et les personnes qui vous accompagnent.
L’ecstasy augmente la présence de sérotonine et de dopamine dans le cerveau. Ces neurotransmetteurs modifient notre humeur et notre comportement. L’émission de sérotonine provoque un effet euphorisant. La dopamine masque la douleur et a un effet stimulant.
L’ecstasy (MDMA) commence à agir de 20 à 60 minutes après la prise. Son effet maximal dure une à deux heures, pour ensuite décroître et cesser après environ 6 à 8 heures. L’action de l’ecstasy en termes de durée et d’intensité est variable d’une personne à l’autre.
La « descente » correspond à une diminution du taux de sérotonine et de dopamine. Il en résulte des effets parfois désagréables pouvant durer plusieurs jours, mais qui peuvent aussi être dus à la fatigue. Quelle que soit l’intensité des symptômes, il ne s’agit en aucun cas de crise de manque: le corps a simplement besoin de reconstituer ses réserves en sérotonine et en dopamine. Il ne sert donc à rien de reprendre de l’ecstasy. Les usagers d’XTC qui consomment chaque week-end et à forte dose développent souvent un état anxio-dépressif qui peut être expliqué par cette diminution en neurotransmetteurs stimulants (en particulier la dopamine).
Les effets décrits ci-dessous sont uniquement ceux provoqués par le MDMA. Nous ne connaissons pas encore tout à son sujet, notamment en ce qui concerne les effets à moyen et long terme. De plus, il est à noter que d’autres substances sont vendues comme étant de l’XTC.
Les effets de l’ecstasy dépendent du dosage en substances actives présentes dans le comprimé, mais aussi de la condition physique, de l’humeur et des attentes du consommateur, ainsi que de l’environnement dans lequel il se trouve au moment de la consommation.
L’ecstasy apporte la sensation d’être euphorique, alerte et insouciant. Le temps est vécu avec intensité et légèreté.
Certaines barrières personnelles tombent (désinhibition). On éprouve un sentiment de sympathie, d’ouverture à autrui. On se sent attiré par les autres et l’on ressent le besoin de communiquer avec eux dans une ambiance de confiance.
L’ecstasy développe également la sensualité, le désir de toucher ou d’être touché.
L’effet stimulant de l’ecstasy masque la fatigue, comme si elle avait disparu.
Attention, les effets recherchés peuvent être différents des effets psychotropes (effets sur le cerveau). Il s’agit alors de répondre à un ou des besoins fondamentaux plus importants à ressentir pour le consommateur que les effets psychotropes en eux-mêmes. Par exemple le besoin de transgression, de se montrer courageux, de faire groupe peuvent constituer des raisons de consommation d’un produit. Chaque produit a une image sociale comme par exemple l’héroïne et la morphine sont le même produit de base, mais le premier évoque plutôt la rupture, la révolte et la clandestinité alors que l’autre est davantage associé au soin et au monde médical. Cette image peut pousser une personne à consommer tel produit plutôt qu’un autre en fonction de son besoin. Notons que ce besoin est souvent inconscient.
L’effet le plus dangereux de l’ecstasy est qu’il dérègle le système thermique sans que la personne en ait conscience. L’ecstasy provoque une augmentation de la température du corps et de la pression sanguine. Cela peut parfois entraîner un « coup de chaleur ».
Le foie est sollicité, le taux de sucre diminue dans le sang, le rythme cardiaque s’accélère et les pupilles se dilatent.
Parfois, on ressent une certaine raideur dans la nuque, une sécheresse dans la bouche et dans la gorge (sensation de soif) et une contraction des muscles de la mâchoire. La coordination des mouvements est parfois difficile (+ tremblements de membres). Nausées et vomissements peuvent survenir.
Pour toutes ces raisons, l’usage d’ecstasy est déconseillé aux personnes souffrant de problèmes cardiaques, d’hypertension, d’insuffisance rénale, d’insuffisance respiratoire ou de diabète.
Enfin, abstenez-vous en cas de grossesse, car l’ecstasy, comme toutes les drogues, traverse la barrière placentaire et est susceptible d’entraîner des risques pour le fœtus.
La consommation d’XTC comporte certains risques à court et à long terme. Il existe encore beaucoup d’incertitude quant aux risques à long terme de l’usage de l’ecstasy.
Le principal danger de l’XTC est qu’il provoque un échauffement corporel excessif. La température corporelle s’élève d’autant plus que la consommation d’XTC s’effectue souvent dans un endroit surchauffé, mal aéré (ex.: boite de nuit). Sous l’effet de l’XTC, la personne risque de ne plus sentir la gêne qui accompagne cette hyperthermie : elle danse sans faire de pause, oublie de boire et se dépense sans se rendre compte de la fatigue physique dont souffre son corps.
La transpiration permet au corps de garder sa température constante. Lorsqu’on transpire beaucoup et qu’on ne boit pas, le corps perd plus d’eau qu’il n’en absorbe. On transpire de moins en moins et on se déshydrate. C’est ce qu’on appelle le « coup de chaleur ». Celui-ci peut s’accompagner d’un accident cardiaque ou d’un épuisement (perte de connaissance, coma). Cette déshydratation peut être mortelle.
Plusieurs signes et symptômes apparaissent et annoncent le coup de chaleur.
Quand un ou plusieurs de ces symptômes apparaissent, la meilleure réaction est d’arrêter de danser. Il est conseillé de boire fréquemment de l’eau en petites quantités, de se rafraîchir (prendre l’air, s’asperger la nuque d’eau froide, etc.). Mais mieux vaut appliquer ces conseils avant même que ces symptômes n’apparaissent !
Il peut arriver que l’on soit submergé par la « montée ». La personne se sent dépassée, surtout si c’est sa première expérience. La modification de la conscience peut aller jusqu’à une perte de contact avec la réalité. Cet effet spécifique des substances psychédéliques peut plaire ou déplaire. L’essentiel est de l’accepter et de l’accompagner. On peut comparer cette expérience à celle que vivrait une personne prise dans un tourbillon marin: vouloir résister au tourbillon la conduirait à la noyade, mais si elle garde son sang-froid et se laisse conduire jusqu’au fond des eaux, elle pourra en sortir et remonter à la surface de l’eau. Bien souvent, une « bonne » expérience passe par l’acceptation et l’accompagnement de ce qui survient. La peur est l’ennemie principale des « bonnes » expériences psychédéliques.
En cas d’usage fréquent ou chronique d’XTC, vous pouvez souffrir de :
Il est donc fortement déconseillé de consommer de l’XTC plusieurs jours d’affilée. De même, abstenez-vous en cas de dépression ou d’angoisse.
Des études scientifiques ont montré qu’un usage répété d’ecstasy vide momentanément les réservoirs de sérotonine et de dopamine, ce qui se traduit en dépression de l’humeur : à la suite de sa consommation, l’usager peut se sentir abattu ou déprimé. Il s’agit du contrecoup de la consommation et de la fatigue et non pas d’un état de manque. Reprendre une pilule ne fait que postposer le problème et risque même de rendre la descente plus désagréable encore.
À moyen et à long terme, nous ne savons pas actuellement si les taux de sérotonine et dopamine reviennent à leur niveau normal et, si oui, en combien de temps.
On ne connaît donc pas l’impact sur la santé mentale et physique des consommateurs.
Dépendance psychologique
Certains consommateurs ressentent une envie intense de retrouver les effets de l’XTC. Ils ont le sentiment qu’ils ne seront plus capables de sortir, danser, communiquer, s’amuser…sans consommer. On parle, dans ce cas, de dépendance psychologique.
Dépendance physique
Pour certains scientifiques, il n’y a pas de dépendance physique à l’XTC, même en cas d’usage prolongé. En effet, l’arrêt brusque n’entraîne pas de crise de manque (crampes, vomissement, douleurs musculaires, convulsions), comme c’est le cas avec les opiacés ou l’alcool. Pour d’autres scientifiques, la dépression et l’épuisement consécutifs à une consommation massive prolongée sont bien les signes d’une dépendance physique.
Tolérance
L’effet psychédélique diminue rapidement si les prises sont rapprochées. La tentation est alors grande d’augmenter les quantités dans le but de ressentir les effets vécus lors des premières prises d’XTC. Cela s’avère inutile dans la mesure où l’effet psychédélique se dissout et disparaît complètement pour faire place à l’effet stimulant seul. Après un arrêt de quelque temps, l’ecstasy retrouve son potentiel d’action initial. Une consommation occasionnelle raisonnable réduit considérablement les risques et assure le vécu des effets attendus.
Dans de rares cas, il existe une intolérance (sorte d’allergie) à la MDMA susceptible d’entraîner la mort même lors d’une seule prise d’XTC. Cette intolérance provoque une hyperthermie maligne (élévation incontrôlable de la température du corps) ou des hépatites fulminantes (destruction brutale du foie).
L’état de la personne et le lieu de l’accident sont les deux seules informations nécessaires! Une fois le personnel médical sur place, signalez-lui les produits consommés; il est tenu au secret professionnel.
n°100 = urgence médicale
n°101 = police
n°112 = urgence médicale + police
XTC+Alcool
Ce mélange, bien que très courant, est déconseillé. L’XTC masque l’ivresse due à l’alcool: une fois l’effet de l’XTC estompé, l’ivresse peut survenir brutalement. C’est particulièrement dangereux, en fin de soirée, lorsque vous reprenez le volant (perception faussée, diminution des réflexes, endormissement…). De plus, ce mélange contribue fortement à la déshydratation et à la surcharge du foie.
Enfin, la consommation d’alcool diminue la perception des signaux d’alarme qui annoncent le coup de chaleur (douleurs musculaires, etc.).
XTC + Cannabis
Le cannabis renforce l’effet psychédélique de l’XTC. Certains usagers prennent du cannabis en « descente » d’XTC. Les risques ne seraient pas plus importants que ceux qui sont propres à chaque produit (pas de cumul des risques).
XTC + boissons excitantes
On trouve actuellement des boissons à haute concentration de caféine et/ou de guarana (plante stimulante), appelées « smart drinks » (par exemple Red Bull, Virus, …). Elles sont souvent consommées sous forme de cocktails alcoolisés. L’association de boissons énergisantes avec de l’XTC augmente la nervosité générale, le stress et le risque de troubles cardiaques.
XTC + stimulants (amphétamines, speed, cocaïne…)
En accentuant l’effet stimulant de l’XTC, cette combinaison est très risquée : elle augmente la toxicité de l’ecstasy, accentue le phénomène de surchauffe et le risque d’hyperthermie. Ce mélange augmente également le risque de troubles cardiaques.
XTC + LSD (acide / trip / micro-pointe)
L’effet est imprévisible. La probabilité de perdre contact avec la réalité (bad trip, dépersonnalisation, hallucinations) est augmentée.
XTC + antidépresseurs
L’usage d’XTC est à proscrire en cas de prise d’antidépresseurs de type IMAO (Niamid®, Aurorix®, Iproclozide®). Associés à l’XTC, ils peuvent produire une grave crise d’hypertension.
On ne connaît pas les risques propres à l’association d’XTC et d’autres antidépresseurs.
XTC + produits dépresseurs
(Héroïne, méthadone, …ou Rohypnol®, Valium®, Xanax®…)
Ces substances ont tendance à neutraliser l’effet stimulant de l’XTC. Elles sont donc principalement consommées en descente. Attention à la dépendance rapide qu’entraînent tous ces produits!
XTC + Viagra
Cette combinaison est à déconseiller en raison des troubles cardiaques qu’elle peut occasionner. Par ailleurs, le danger réside dans l’oubli du préservatif: dans le feu de l’action, les personnes qui associent drogues et viagra ont plus souvent des relations non ou mal protégées. A cela s’ajoute le risque plus grand d’irritation des muqueuses en cas de relations sexuelles prolongées dans le temps.
Il existe des cas connus où l’utilisation d’XTC a entraîné la mort. Les décès attribués à l’XTC sont généralement survenus à la suite de mélanges de différentes substances (principalement l’alcool). Par ailleurs, d’autres produits qui ne sont pas de la MDMA (mais la confusion existe) peuvent entraîner la mort en cas de surdosage (PMA, GHB, …).
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Soyez vigilant qu’une infographie est à manipuler avec précaution dans un cadre aussi sujet aux présupposés que le sont les drogues. Tout ce qui fait suite ne sont que des généralités, et il convient de ne pas omettre que les effets recherchés et non recherchés peuvent être spécifiques et différenciés à chaque usager ou à chaque consommation ponctuelle.
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