La cocaïne est un psycho-stimulant, issu de la feuille de coca.
A partir d’une grande quantité de feuilles, on obtient de la pâte à coca.
Par un procédé chimique, on en extrait une poudre blanche : la cocaïne au goût légèrement amer, appelée chlorydrate de cocaïne (dite aussi neige, blanche, coke, coco).
En y ajoutant de l’ammoniaque ou du bicarbonate de soude et de l’eau, on obtient, après chauffage, une forme uniquement fumable de cocaïne. Elle se présente en petits cailloux. On l’appelle « crack » ou « freebase ». Aux États-Unis ou en France, on l’achète telle quelle dans la rue , tandis qu’en Belgique, les consommateurs le fabriquent directement à partir de la cocaïne.
Depuis des millénaires, la feuille de coca est utilisée par les populations des Andes à des fins religieuses, thérapeutiques ou sociales. D’autre part, elle renforce l’endurance et la résistance à l’altitude et diminue la faim.
En 1860, le principe actif de la feuille de coca est découvert : on le nomme tout naturellement “cocaïne”.
Dès 1870, on commercialise des boissons énergisantes contenant de la cocaïne par la macération des feuilles de coca (Vin Mariani et Coca-Cola). La cocaïne est également utilisée médicalement comme anesthésique local. Freud est le premier médecin à décrire son usage par voie nasale. Il le prescrit comme remède contre la dépression.
À la fin du XIXe siècle, les premiers cas de cocaïnomanies apparaissent, remettant en cause son usage thérapeutique. Depuis 1921, la cocaïne est interdite sauf pour usage médical (utilisation de cocaïne et de ses dérivés synthétiques en dentisterie et ophtalmologie). Elle continue d’être consommée clandestinement jusqu’à nos jours. Au gré des modes et des époques, son succès fluctue.
Traditionnellement considérée comme le « champagne » des drogues, la cocaïne connaît aujourd’hui un regain de popularité au sein de toutes les classes sociales.
Les effets du produit dépendent non seulement de la dose, de la fréquence d’usage et du mode de consommation, mais également de l’individu, de son état psychique, de sa personnalité, de son humeur et de ses attentes vis-à-vis du produit.
La cocaïne est généralement coupée à plusieurs reprises pour augmenter le volume commercial (amphétamines, anesthésiques locaux, sucres, bicarbonate de soude, aspirine, paracétamol, caféine…). Les effets décrits ci-dessous concernent la cocaïne non-coupée.
En cas de prise d’une grande quantité, même occasionnellement, les effets physiques s’accentuent jusqu’à devenir dangereux, les effets psychiques s’inversent. Ex : d’euphorique, l’usager peut devenir anxieux, irritable, « parano ». La consommation quotidienne de doses relativement élevées entraîne insomnie, anxiété, irritation, agressivité, impuissance et des réactions paranoïdes.
Les effets négatifs liés à ces types de consommation sont exposés au chapitre « les risques » .
Attention, les effets recherchés peuvent être différents des effets psychotropes (effets sur le cerveau). Il s’agit alors de répondre à un ou des besoins fondamentaux plus importants à ressentir pour le consommateur que les effets psychotropes en eux-mêmes. Par exemple le besoin de transgression, de se montrer courageux, de faire groupe peuvent constituer des raisons de consommation d’un produit. Chaque produit a une image sociale comme par exemple l’héroïne et la morphine sont le même produit de base, mais le premier évoque plutôt la rupture, la révolte et la clandestinité alors que l’autre est davantage associé au soin et au monde médical. Cette image peut pousser une personne à consommer tel produit plutôt qu’un autre en fonction de son besoin. Notons que ce besoin est souvent inconscient.
1. Voie orale
Ce mode de consommation est très rare et pourtant c’est celui qui occasionne le moins de dépendance. En effet, lorsque la cocaïne présentée sous forme de poudre est dissoute dans de l’eau, l’effet ressenti est moins important car celle-ci entre progressivement dans le sang (+/- 4 heures) et il s’estompe après plusieurs heures. Un tel mode d’ingestion est très « médicamenteux » et est dépourvu de rituel (une préparation) ce qui explique son faible potentiel attractif et addictif. Par contre, l’ingestion d’une grande quantité de cocaïne par voie orale peut aussi provoquer la mort par overdose. Les personnes qui transportent la cocaïne dans leur estomac (les « body packers ») courent ce risque si l’enveloppe se rompt.
La cocaïne contenue dans la feuille de coca s’ingère également par voie orale : les consommateurs de coca introduisent les feuilles dans leur bouche et les mâchent jusqu’à l’obtention d’une boulette qu’ils sucent pendant environ 30 minutes avant de recracher le résidu. Cette pratique n’est courante que dans les lieux géographiques où la feuille de coca est cultivée.
2. Le sniffing
Le « sniffing » est la pratique la plus courante ; la cocaïne entre directement dans le sang puisqu’elle est absorbée par les muqueuses nasales. L’effet ressenti se produit en 2 ou 3 minutes et la durée d’action se situe entre 30 et 60 minutes.Le potentiel addictif est beaucoup plus élevé car, dans ce cas :
3. Le free-basing ou cracking
La cocaïne peut également être fumée. C’est la technique du « free basing » : la cocaïne est cuite avec du bicarbonate de soude ou de l’ammoniaque. De cette façon, le sel de cocaïne libère la base libre à 98°C sous forme de petits cristaux blanchâtres, c’est ce que l’on appelle du « Crack ».
En Europe, ce mode de consommation est devenu beaucoup plus courant depuis quelques années. Notons que cette préparation artisanale est appelée « cocaïne free base » ou encore « cocaïne purifiée » mais les usagers, Belges notamment, la désignent rarement comme étant du crack ! Et pourtant il s’agit bien de cela. Le Crack vendu aux USA est préalablement préparé par les revendeurs et ils utilisent exactement la même technique.
Donc « free base » = « coke purifiée » = « crack »
Le potentiel addictif est maximum :
Remarque : La cocaïne peut également être fumée dans une cigarette. Le filtre est remplacé avec un bout de carton enroulé (à la façon d’un joint) et la cocaïne est aspirée afin qu’elle se répartisse dans le tabac. Les « crackers » commencent parfois leur journée de cette façon afin de combattre la fatigue consécutive à la consommation de crack.
4. La cocaïne injectée
La cocaïne peut également être injectée en I.V. Ce mode de consommation n’est pas aussi répandu que le sniffing ou le free basing. Il est surtout pratiqué par les « polytoxicomanes ». L’association héroïne + cocaïne est très appréciée par certains (« speed-ball »).Le potentiel addictif est également très important
Que la cocaïne soit avalée, bue, fumée, injectée ou sniffée, elle entre directement dans le sang et provoque un effet immédiat. Cet effet immédiat est appelé « RUSH » mais son action est de courte durée. Après le RUSH vient la descente qu’on appelle aussi « CRASH » : l’usager peut s’effondrer avec une sensation de fatigue, d’apathie et d’abattement. Une fois que ces modes de consommation se chronifient, le scénario est souvent le même : la cocaïne procure un bien-être éphémère qui laisse place aussitôt après à une sensation pénible, de sorte que l’usager aura tendance à en reprendre pour éviter le malaise.
IL FAUT RETENIR QUE LA COCAÏNE NE PROCURE PAS DE L’ÉNERGIE SUPPLÉMENTAIRE À NOTRE ORGANISME. AU CONTRAIRE, LA COCAÏNE STIMULE LE CERVEAU POUR QU’IL LIBÈRE PLUS D’ÉNERGIE QUE D’HABITUDE. SI LA CONSOMMATION EST RÉPÉTÉE, L’ORGANISME S’ÉPUISE.
Euphorie, bien être, facilitation relationnelle, multiplication des idées, réflexes aiguisés.
CRASH : Fatigue, sentiments dépressifs et angoisses pendant 24-48 heures.
RUSH : Euphorie moins marquée et plus brève, agitation, anxiété, sentiment de persécution, illusions sensorielles multiples et parfois amnésie et comportements violents.
CRASH : Épisodes dépressifs et anxieux souvent liés à l’épuisement des réserves de dopamine (neurotransmetteur stimulant libéré naturellement par le cerveau). Risque d’attaque de panique (crise d’angoisse intense et imprévisible).
Lorsque la cocaïne est fumée ou injectée, l’usager a toujours tendance à en consommer en plus grande quantité.
RUSH : Stimulation extrêmement intense mais très brève.
CRASH : Fatigue importante, humeur dépressive persistante, anxiété et délires paranoïaques.
Chez les usagers chroniques de cocaïne, on ne distingue plus réellement rush et crash car ils se confondent. On note des hallucinations visuelles, auditives, olfactives et cutanées ainsi que des délires paranoïdes. Une consommation abusive de cocaïne donne donc lieu à une précipitation dans la pathologie psychiatrique.
Les symptômes de la dépendance à la cocaïne sont principalement psychologiques :
Le syndrome d’abstinence se caractérise par différents symptômes :
Il ne faut pas confondre le « crash » avec le sevrage:
Le crash, c’est plutôt une chute de l’humeur et de l’énergie, une quête du produit et une anxiété majeur. L’usager a parfois recours à l’alcool ou à des tranquilisants pour diminuer les effets négatifs de cette descente. Cet état peut durer de 1 à 5 jours.
Le sevrage consiste en un syndrome amotivationnel plus prononcé : diminution des activités, fatigue chronique, dépression majeure avec parfois idées suicidaires. Cet état apparaît 2 à 4 jours après la dernière consommation et peut durer des mois si l’usager ne se fait pas aider.
On reconnaît explicitement une tolérance à la cocaïne dans le sens où un usage prolongé provoque à la fois une diminution des effets recherchés et une augmentation des effets non désirés (dépression, anxiété et paranoïa). Signalons qu’il existe une tolérance croisée entre cocaïne et amphétamines ! En d’autres mots usager utilisant des amphétamines développera une tolérance rapide à la cocaïne.
La dopamine est un neurotransmetteur libéré naturellement par le cerveau. Nous avons tous besoin de ce neurotransmetteur pour se sentir en forme, éveillé, alerte, concentré, etc. Bref, la dopamine est un psychostimulant naturel.
Lorsque le cerveau libère trop de dopamine, il en récupère l’excès par un mécanisme naturel appelé « re-uptake » (récupération). La cocaïne agit sur le cerveau en bloquant cette fonction de récupération. Résultat : il y a bien plus de dopamine que prévu et l’organisme est donc « surstimulé » par l’excès de dopamine. Ce blocage est artificiel et « trompe » alors le cerveau : c’est ainsi qu’il se met à produire de nouveaux récepteurs pour accueillir l’excès de dopamine. Cette multiplication neuronale a des conséquences majeures : vu qu’il y a plus de récepteurs à activer, il faut alors augmenter les doses de cocaïne pour ressentir les effets attendus. À l’inverse, lorsque l’usager a consommé beaucoup de cocaïne et qu’il arrête subitement (abstinence), les récepteurs restent vides et les neurones dopaminergiques ne parviennent plus à libérer de la dopamine en quantité suffisante (les réserves étant épuisées).
Au point de vue cardiaque, un usage excessif et prolongé de la cocaïne peut provoquer des complications telles que :
Au point de vue neurologique :
Au point de vue psychologique :
Autres :
Certains problèmes relationnels et sociaux découlent d’une forte dépendance à la cocaïne. L’usager qui gérait sa consommation peut tout à coup « déraper » sans s’en rendre compte. Lorsque la cocaïne commence à prendre une place centrale dans sa vie, l’usager risque des problèmes financiers graves (endettement, argent du mois « flambé » en quelques jours, …) ainsi que des difficultés relationnelles importantes (famille, conjoint, amis, employeur…).
La surdose – dose excessive et dangereuse, voire mortelle) – varie fortement selon la résistance et le poids de l’individu. Elle dépend du mode d’administration ainsi que de la pureté du produit. (peut être mis en exergue).
La dose mortelle est de l’ordre de 1,3 gr. de cocaïne pure par voie orale en une seule prise . Par injection elle est de 700 à 800 mg. Pour d’autres, la surdose peut survenir après la prise d’1/2 de gr. Dans les cas très rares d’allergie à la cocaïne, des réactions toxiques peuvent apparaître à des doses aussi basses que 20 mgr. (1/50 gr.).
La surdose se traduit par :
En sniff :
En fumant (crack ou free base) :
En injection intraveineuse :
Pour ceux qui consomment de la freebase ou crack :
En dehors du mélange cocaïne-cannabis, les mélanges comportent toujours des risques accrus.
cocaïne + alcool:
Très souvent utilisé pour éviter les effets secondaires de la cocaïne et de la « descente », ce mélange augmente la déshydratation et élimine la sensation d’ivresse produite par l’alcool. Se sentant moins ivre, l’usager aura tendance à boire davantage. Combinaison qui, si elle est excessive, peut être très toxique car elle augmente les risques d’overdose, d’infarctus (crise cardiaque) et de problèmes hépatiques (du foie).
cocaïne + héroïne:
Le « speed ball » est la prise simultanée de ces deux produits: il provoque une sensation intense d’euphorie suivie d’une période de bien-être mais peut entraîner une augmentation des doses.
Certains usagers prennent de l’héroïne pour adoucir les sensations pénibles liées à la descente de cocaïne (déprime, anxiété, irritabilité, …). Cette pratique augmente le risque de devenir également dépendant d’héroïne.
cocaïne + benzo (Valium, Temesta, Rohypnol…)
Certains usagers prennent des tranquilisants pour atténuer les effets de la descente de cocaïne. L’atténuation réciproque de leurs effets, entraîne le risque de prendre trop de cocaïne et de benzos en même temps.
cocaïne + amphétamines et/ou XTC
Cette combinaison accentue les effets de stimulation du système nerveux central. De ce fait, les dangers propres à la cocaïne, aux amphés et à l’extasy s’additionnent cumulant ainsi les risques de surchauffe, déshydratation, problèmes cardiaques). D’ou l’importance de boire de l’eau régulièrement et en petite quantité.
cocaïne + cannabis
Cette combinaison est moins dangereuse que les mélanges précédents.
Le haschisch est souvent pris en descente de cocaïne pour ses effets apaisants qui atténuent les effets négatifs de la cocaïne (irritabilité, angoisse, anxiété).
Chez certaines personnes, il peut y avoir un cumul d’effets indésirables tels que crise d’angoisse, panique (sensations schizo-paranoïdes).
Vous pouvez également consulter notre brochure de réduction des risques dédiée à la cocaïne
Infor Drogues & Addictions a conçu pour vous une synthèse graphique relative au produit.
Soyez vigilant qu’une infographie est à manipuler avec précaution dans un cadre aussi sujet aux présupposés que le sont les drogues. Tout ce qui fait suite ne sont que des généralités, et il convient de ne pas omettre que les effets recherchés et non recherchés peuvent être spécifiques et différenciés à chaque usager ou à chaque consommation ponctuelle.
Permanence téléphonique
02 227.52.52
Lundi à mercredi : 9h - 21h
Jeudi : 13h - 21h
Vendredi : 9h - 17h
Samedi : 10h - 14h
Service prévention
02 227.52.61
Du lundi au vendredi de 9h à 17h.
Voir toutes nos interventions médiatiques
Voir toutes nos publications
Infor Drogues & Addictions est agréée par la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale (COCOF) comme service actif en matière de toxicomanie, subventionnée par la COCOF comme acteur de promotion de la santé et agréée par la Région wallonne en qualité d’opérateur en promotion de la santé