Produit psychotrope (qui modifie les perceptions, l’état de conscience et les comportements) le plus consommé, l’alcool éthylique, ou éthanol, est la substance contenue dans les boissons alcoolisées. Il est obtenu par fermentation de fruits/céréales (ex : vin, bière, cidre…) ou par distillation (ex : spiritueux, eaux de vie…).
Consommé à petite dose, il détend et apporte une légère euphorie.
Une dose plus importante d’alcool désinhibe, procure une certaine excitation puis entraîne un engourdissement progressif du système nerveux (effet calmant), perturbant fortement les perceptions et ralentissant les réflexes.
L’hydromel, un vin de miel est la première boisson fermentée connue et est déjà consommée durant l’Antiquité par les Égyptiens et les Grecs. La découverte de la céramique 4000 ans avant J.C. permettra la conservation et donc la production d’alcool à une plus grande échelle.
À l’origine intégré aux pratiques religieuses , l’usage d’alcool est devenu au fil du temps social et festif.
Début XIXe siècle, la consommation d’alcool distillé se répand dans la société. C’est plus tard, lors de la révolution industrielle, qu’apparaît l’alcoolisme de masse. Aux États-Unis, la prohibition de l’alcool (1919-1933) entraîna la fabrication clandestine d’alcool souvent de mauvaise qualité et parfois très dangereux pour la santé. Par ailleurs, la prohibition est à l’origine du développement de la criminalité organisée (mafia).
Aujourd’hui, l’alcool est présent dans la vie quotidienne et lié à certains rituels sociaux. Il est consommé par un public de plus en plus jeune notamment sous forme d’alcopops. Ces boissons sont apparues récemment sur le marché et facilitent la consommation d’alcool puisqu’elles se boivent comme des limonades.
L’alcoolémie est le taux d’alcool pur contenu dans le sang. Elle s’exprime en grammes par litre de sang. En Belgique, il est interdit de conduire un véhicule avec une alcoolémie égale ou supérieure à 0,5 gr./litre de sang.
Pour une même quantité d’alcool consommé, l’alcoolémie varie fortement d’une personne à l’autre selon le sexe, le poids, la rapidité de consommation, la prise de repas, etc.
Peu digéré, l’alcool passe presque directement de l’estomac dans le sang qui le transporte dans toutes les parties du corps. L’alcoolémie atteint son maximum en moins de 1 h.
Quand on a bu plusieurs verres, il faut compter en moyenne plus d’une heure par verre pour ramener le taux d’alcoolémie à zéro.
1 verre standard = 8 à 12 gr d’alcool pur
Servis dans un établissement public, un verre de vin, une bière, une coupe de champagne, un porto, un whisky ou une limonade alcoolisée (alcopops) contiennent tous +/- la même quantité d’alcool pur. C’est ce qu’on appelle le verre standard.
a. Une grande partie de la population consomme de l’alcool en quantité modérée de façon occasionnelle ou régulière. On parle alors d’une consommation « sociale ».
b. Plus de 10% de la population adopte une consommation excessive en terme de santé. Bien que cela soit très variable d’une personne à l’autre, on considère généralement que la consommation peut devenir nocive pour la santé si elle dépasse 24 à 28 verres par semaine pour les hommes et 14 à 21 verres par semaine pour les femmes. Ces risques pour la santé sont souvent accompagnés de répercussions sociales, familiales et/ou professionnelles.
c. L’alcoolisme est caractérisé par la dépendance psychologique et/ou physique à l’alcool:
L’alcool modifie l’état de conscience (perception de soi et du monde extérieur) et le comportement.
Les effets de l’alcool dépendent fortement de la dose et de la fréquence de consommation mais également de l’individu, de son état physique et psychologique, de sa personnalité, de ses attentes et du contexte d’usage.
a. Consommé avec modération, l’effet immédiat de l’alcool est stimulant. Il désinhibe, procure un sentiment de confiance en soi et facilite le contact. Il est souvent associé à une idée de savoir-vivre, à la rencontre d’amis, à un bon repas, à la fête, etc. Un vin de bonne qualité consommé à petite dose (un verre par jour) aide à prévenir des maladies des artères, entre autres celles du cœur et du cerveau.
b. À plus forte dose, l’effet recherché est l’oubli et la perte de contrôle de soi.
c. Consommé à très forte dose, l’alcool fait souvent voir « double » et entraîne pertes d’équilibre, difficultés d’élocution et confusion mentale. La personne peut vomir et/ou finir par s’endormir.
À un stade d’alcoolisation plus élevé, le risque de coma éthylique est présent. Il s’agit d’une intoxication aiguë qui se traduit par une perte de conscience. Au stade ultime, le coma éthylique peut provoquer la mort par arrêt respiratoire. C’est assez rare mais cela peut survenir notamment lors de concours de boissons où l’on se met au défi de boire des quantités importantes en très peu de temps.
Attention, les effets recherchés peuvent être différents des effets psychotropes (effets sur le cerveau). Il s’agit alors de répondre à un ou des besoins fondamentaux plus importants à ressentir pour le consommateur que les effets psychotropes en eux-mêmes. Par exemple le besoin de transgression, de se montrer courageux, de faire groupe peuvent constituer des raisons de consommation d’un produit. Chaque produit a une image sociale comme par exemple l’héroïne et la morphine sont le même produit de base, mais le premier évoque plutôt la rupture, la révolte et la clandestinité alors que l’autre est davantage associé au soin et au monde médical. Cette image peut pousser une personne à consommer tel produit plutôt qu’un autre en fonction de son besoin. Notons que ce besoin est souvent inconscient.
La consommation excessive d’alcool sur une longue période de temps peut avoir des effets négatifs sur le ménage et la famille, le travail, le groupe d’amis, etc. Elle peut entraîner une exclusion tant familiale que professionnelle (absentéisme et perte d’emploi).
L’alcool est normalement éliminé par le foie. En cas de dose excessive et répétée, le foie ne peut plus faire face. À long terme, l’alcool attaque alors le foie, le cerveau, le pancréas, les nerfs périphériques et les voies digestives et respiratoires hautes. Ces destructions se réalisent sur 10 ou 20 ans de consommation excessive. La toxicité survient avec des quantités plus faibles chez la femme.
Malgré sa bonne réputation, l’alcool est donc très toxique. Il surpasse la plupart des drogues illicites en terme de toxicité.
Pour plus d’informations, consultez votre médecin.
En cas d’usage régulier d’alcool, le consommateur doit progressivement boire plus d’alcool pour ressentir les mêmes effets.
Elle se manifeste par l’incapacité de se sentir bien sans boire de l’alcool. La consommation devient alors une habitude ou une nécessité. La dépendance psychologique concerne beaucoup plus de personnes que la dépendance physique. Elle est également plus longue et plus difficile à traiter. Ce traitement nécessite le plus souvent un encadrement psychosocial (entretiens, groupes d’entraide, etc.).
Le corps s’est habitué à l’alcool au point d’en avoir besoin pour fonctionner. Quand il en est privé, le corps souffre de manque et présente des symptômes de sevrage tels que : tremblements des mains, accélération du rythme cardiaque, nausées ou vomissements, transpiration, crise d’épilepsie, insomnie, hallucinations (visions d’animaux).
Ces syndromes – inquiétants si ils ne sont pas traités – peuvent être soulagés efficacement avec l’aide d’un professionnel.
On conseille la modération, sinon l’abstinence totale d’alcool pendant la grossesse.
En cas de consommation régulière d’alcool pendant la grossesse (2 à 3 verres par jour), le bébé peut présenter un « syndrome alcoolo-foetal » (handicap mental irréversible).
L’alcool passe également dans le lait maternel. Si vous désirez boire pendant l’allaitement, faites-le en petite quantité et de manière peu fréquente.
Lire à ce propos la fiche relative à la grossesse et la consommation de drogues.
Rappel : Chacun réagit différemment à l’alcool selon son sexe, sa corpulence, son état de santé physique et mental, sa tolérance et le contexte. Ce qui suit devra donc être personnalisé.
L’organisme des jeunes, des enfants et des personnes qui n’ont pas/plus l’habitude de consommer est plus vulnérable face à l’alcool. Certaines personnes ont par ailleurs un organisme qui ne tolère pas du tout l’alcool. Ces dernières peuvent, avec de très petites quantités, avoir des réactions démesurées voire de folie (ivresse pathologique).
Il existe des situations particulières où il vaut mieux ne pas boire d’alcool du tout :
Il n’y a pas de risque pour la santé si vous ne dépassez pas :
Toutefois, la réaction du corps à l’alcool est fortement modifiée s’il y a, avant, pendant ou après prise de drogues ou de médicaments. Dans ces cas de figure, les chiffres précités ne sont plus significatifs.
Si vous envisagez de boire à l’extérieur de chez vous, il est conseillé de :
Lorsque vous consommez, il est conseillé de :
Suite à votre consommation d’alcool :
Si vous buvez régulièrement, il est conseillé de prendre des suppléments de vitamines B et C pour compenser les carences dues à l’alcool. Cet apport vitaminé augmente la résistance aux infections de l’organisme affaibli (C), aide le foie à faire face à sa surcharge de travail (B6) et nourrit le système nerveux périphérique (B12).
Pour connaître votre degré de liberté par rapport à l’alcool, posez-vous les questions suivantes :
Notre site Stop ou encore vous offre d’évaluer votre rapport à l’alcool.
Si vous ne vous sentez plus tout à fait libre par rapport à votre consommation et que vous voulez y remédier, n’hésitez pas à faire appel à un service d’aide ou à votre médecin. Ils sont là pour ça.
Si vous voulez parler d’alcool ou de drogue, aider un ami ou faire le point sur votre consommation, contactez la permanence téléphonique au 02/227 52 52.
L’association alcool – médicaments et/ou drogues augmente toujours les risques. Certaines combinaisons sont cependant plus dangereuses que d’autres.
Vous pouvez également consulter notre brochure de réduction des risques dédiée à l’alcool
Permanence téléphonique
02 227.52.52
Lundi à mercredi : 9h - 21h
Jeudi : 13h - 21h
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