Légalisation de la cigarette électronique

Vapotage autoriséLa Ministre de la Santé Maggie De Block vient enfin d’autoriser la cigarette électronique en Belgique. Nous disons « enfin » car cet appareil n’était pas encore réglementé malgré un usage largement répandu. Les appareils et produits inhalés ne pouvaient donc pas faire l’objet d’un contrôle de qualité.

La nicotine est aussi autorisée dans les e-cigarettes. Jusqu’à présent, l’inhalation de ce produit était interdite. Or, ce n’est pas la nicotine qui est dangereuse pour la santé, mais les goudrons qui, lorsqu’ils sont brûlés, sont responsables des cancers du poumon. En termes de santé publique, les autorités ont donc tout à gagner à favoriser le passage de la consommation de tabac vers la cigarette électronique. Cette dernière n’est pas cancérigène parce qu’elle ne brûle pas et ne contient pas de goudron.

Plusieurs mesures vont vers davantage de cohérence face au tabac :

  • Comme nous venons de le dire, d’abord l’autorisation de la nicotine. C’est essentiel, car il s’agit du produit dont les fumeurs recherchent l’effet. Sans nicotine, pas ou peu de fumeurs abandonneront leurs clopes. La nicotine est un stimulant et, à ce titre, elle est très utile pour certains en milieu professionnel, par exemple (lors des pauses).
  • La Ministre a décidé également de ne pas augmenter le prix par des accises sur le tabac. C’est logique puisque, d’une part, la cigarette électronique ne pose pas de problèmes de santé et, d’autre part, il s’agit aussi d’avoir un prix attractif pour favoriser l’abandon du tabac.
  • Enfin, la cigarette électronique pourra être largement vendue dans toute une série de commerces et pas seulement en pharmacies.

Malheureusement, nous devons également déplorer une mesure moins favorable : l’interdiction de ‘vapoter’ dans les lieux publics fermés et au travail. Pourquoi une telle restriction dès lors que la fumée [1] de l’e-cigarette n’est pas nocive ? De plus, le fonctionnement même du dispositif électronique délivre beaucoup moins de nicotine à la fois qu’une cigarette fumée. C’est la raison pour laquelle le vapoteur ‘tire’ plus longtemps. La quantité de nicotine inhalée en quelques minutes par un fumeur ne sera obtenue par un utilisateur de cigarette électronique qu’en une demi-heure [2]. Ainsi, au travail ces derniers devraient disposer d’une pause d’une demi-heure pour être à « égalité » avec les fumeurs. Ce que, vraisemblablement, peu d’employeurs leur accorderont. Dès lors, la substitution de la consommation de tabac sera beaucoup plus difficile.


[1] Il ne s’agit d’ailleurs à proprement parler pas de « fumée » mais de vapeur.
[2] A ce propos, voir l’intervention du docteur Jacques Le Houezec, tabacologue.