Des repères pour la prévention

Tout se passe dans la relation

Une relation solide est une condition de base absolue pour construire un lien de confiance.

Et pourquoi pas des drogues ?

La prévention ne se passe pas dans les grands discours et les démonstrations spectaculaires, elle se passe dans les relations, dans le quotidien.

La discrétion :

Face à des situations difficiles, la discrétion est une marque de respect pour les personnes concernées. Il ne sert à rien d’ajouter du drame au drame. En intervenant dans la discrétion, vous aurez plus de chance de préserver un climat positif et amical entre les personnes directement concernées (surtout s’il s’agit de solutions éducatives autres que l’exclusion définitive). Vous éviterez que la situation n’empoisonne toute la vie d’un groupe et surtout vous montrerez (lorsque nécessaire) que le système est suffisamment mâture et bien organisé pour faire face, dans le calme et la sobriété, à des situations délicates.


Les signes : comment reconnaît-on un « drogué » ?

« Drogué » : utilisé dans cette question classique, ce terme est, en fait, à bannir du langage. Au fil du temps, des images épouvantables ont été associées à ce mot (épave, déchéance, spirale infernale, trafic et deal, violence, overdose, mort) qui résonne comme une condamnation et est aussi utilisé comme une insulte. Imaginez l’impact que peut avoir ce terme sur un adolescent et son entourage, si vous le traitez de « drogué » alors que dans sa tête il est comme ses copains qui à l’occasion d’une sortie fument un joint. Après une déclaration aussi brutale, vous pouvez dire adieu à la relation de confiance et au dialogue avec lui.

Même un médecin, attentif, éprouvera des difficultés à repérer de l’extérieur si quelqu’un consomme une drogue. Il n’y a pas de signes précis et infaillibles, révélateurs de l’usage de drogues. Sauf, si vous êtes en présence de quelqu’un qui est visiblement sous l’influence d’un produit, et encore faudrait-il vous en assurer !

Si on ne peut se baser sur des signes « médicaux », extérieurs, il y a cependant d’autres types de signes qui peuvent indiquer qu’il se passe quelque chose : des changements dans l’attitude et le comportement habituel, des absences régulières, une baisse de la motivation, des prestations plus faibles, une perte d’intérêt, etc. Bien sûr, ces éléments auxquels vous êtes habitués peuvent signifier des tas d’autres choses et pas nécessairement un usage de drogues. Vous avez entièrement raison. De surcroît avec les adolescents qui sont à un âge de la vie où ils peuvent être perturbés par un tas de choses qui les envahissent et qu’ils ont difficile de maîtriser. Confondre un caractère difficile causé par une crise d’adolescence « classique » avec l’usage d’une drogue serait regrettable. Donc, il s’agit d’être prudent.

Pour l’alcool, il est encore assez facile de voir si quelqu’un dépasse ses limites. Par contre, pour les drogues illégales, les consommateurs ont tendance à cacher le plus longtemps possible leur consommation, ce qui est compréhensible. Cependant, on peut remarquer que certains jeunes se sentent soulagés lorsque leur secret est découvert. Ils peuvent alors faire part de leur situation, pour autant que l’adulte soit à leur écoute.


Les rumeurs et les soupçons

Si vous soupçonnez quelqu’un, il est important de réunir suffisamment d’éléments fiables avant d’entreprendre quelque chose. Mais, cela ne veut pas dire que vous devez jouer au détective et chercher des traces des drogues et des suspects ! Cette attitude ruinerait d’avance toute possibilité de dialogue et nuirait à la confiance nécessaire pour cela.

Si vous avez des soupçons, pensez aux « signes » dont nous avons parlé plus haut. Soyez attentif et observez.

Enfin, si vous avez de fortes présomptions, le plus simple et le plus efficace est d’en parler directement à l’intéressé.

Des rumeurs peuvent soudainement se mettre à circuler, mais méfiez-vous. Une rumeur n’est qu’une rumeur. Tant que vous ne disposez pas de preuves tangibles, ce n’est pas la vérité. Il vous faut donc être prudent et vérifier, point par point, qui a dit quoi et si tous ces éléments sont réels et vrais. Bien souvent, l’imagination et la panique dépassent la réalité des faits.