Archive de l’étiquette prévention

Notre service de prévention disparait à Bruxelles

Notre service de prévention disparait: subside rejeté!

Communiqué de presse du 03 avril 2023

Subventions bruxelloises en Promotion de la Santé 2023-2026

Stupéfaction pour l’association Infor-Drogues : le subside bruxellois qui leur permet depuis plus de 25 ans de travailler dans les écoles et autres institutions sur les questions de drogues et d’addictions vient de leur être supprimé. Quel avenir pour cette association pionnière dans l’accompagnement des personnes dépendantes ?

« On n’a jamais eu autant de travail sur le terrain, jamais eu autant de demandes d’aide. Le confinement et l’isolement social ont eu d’importantes répercussions sur les consommations, qu’il s’agisse d’alcool, de cannabis, de jeux en ligne ou d’antidépresseurs. Le mal-être est réel et l’écoute de cette souffrance est clairement insuffisante. » rapporte Sarah Uijt Den Boogard, intervenante en Promotion de la Santé pour l’association. Elle en veut pour preuve l’augmentation constante du nombre d’institutions qui font appel à Infor-Drogues : 75 en 2022.

De manière générale, c’est bien l’ensemble de cette petite équipe (ils sont cinq pour répondre aux demandes de Bruxelles et de Wallonie) qui est sous le choc. Depuis qu’ils en ont eu connaissance, et malgré les arguments de l’administration, ils ne comprennent pas que le cabinet Écolo de Barbara Trachte ait pris cette décision sans jamais leur demander le moindre complément d’information.

Infor-Drogues vient de fêter ses cinquante années d’existence. En Belgique, elle est pionnière dans l’accompagnement de tous les publics sur la thématique des drogues et des dépendances, et suit de près ses tendances et évolutions. Si l’ASBL est surtout connue pour son service d’écoute téléphonique et de consultation, elle développe également une offre pour les milieux de vie où interviennent des consommations (écoles, lieux d’hébergement, centres d’accueil, IPPJ, …). Dans ce cadre, de nombreuses institutions font appel à leur expertise. C’est ce service bruxellois dont le subside s’arrête.

« Le contexte actuel est difficile pour tout le monde et d’autant plus pour les personnes fragilisées qui ont tendance à se rabattre sur des addictions, faute de mieux. Infor-Drogues nous a permis de nous renforcer dans notre posture, de consolider notre cadre de réflexion tout en remettant la personne et ses besoins au centre de notre attention et de développer des alternatives à la consommation. L’équipe compétente qui nous accompagne nous permet de prendre du recul face à des situations difficiles à gérer en tant que professionnel.l.e.s et sur des questions qui nécessitent une réelle connaissance de la question complexe des addictions. » défend Benoit Gérard, directeur d’une institution d’inclusion sociale pour personnes en situation de handicap.

Depuis, Infor-Drogues reçoit de nombreux soutiens d’institutions accompagnées ou en accompagnement, car son action est vue comme pertinente, voire indispensable au vu de sa singularité, de sa capacité à renouer un dialogue et un lien entre les professionnels et les consommateurs en proie à des difficultés.

En effet, ID propose une action centrée sur les besoins essentiels des publics, au-delà de leurs consommations. En témoigne cette directrice d’institution : « En tant que travailleurs sociaux dans un centre d’accueil pour demandeurs de protection internationale, nous sommes régulièrement confrontés à des personnes sous influence de produit et/ou des comportements difficilement compatible avec une vie en collectivité. Les intervenants d’Infor-Drogues nous ont permis de changer de paire de lunettes avec une approche centrée sur l’identification des besoins qui se cachent derrière ces comportements. Leur approche est plurielle et s’adapte, au fond, à tous les contextes où l’être humain est présent. Leur approche ouvre un autre champ que celui bien trop présent dans notre société qui est de criminaliser, cacher, rejeter, les personnes qui en ont le plus besoin. »

Pourtant, aujourd’hui, au vu de l’arrêt de la subvention de l’association à Bruxelles, de nombreuses institutions s’inquiètent quant à la poursuite (ou du démarrage) du travail avec Infor-Drogues. « Nous ne pouvons rien leur promettre à ce stade, nous sommes toujours dans l’attente d’une rencontre avec la Ministre Trachte », déclare Rocco Vitali, directeur de l’institution. Il poursuit : « Perdre un subside menace parfois tout l’équilibre d’une association comme la nôtre, tant nous sommes parfois obligés de jongler avec les subsides pour arriver à boucler le budget. Aujourd’hui, nous ne savons même pas comment nous allons payer les préavis ! »

A ce jour, l’ASBL poursuit tant bien que mal son travail d’accompagnement auprès de ses publics. Mais jusqu’à quand ? La balle est dans le camp de la ministre.

Contact pour la presse :

  • Antoine Boucher 02 227 52 65 / 0493 17 96 36
  • Fanny Bétermier 02 227 52 56 / 0496 67 35 61 / fanny.betermier@infordrogues.be
ParInfor Drogues & Addictions

[TV Infor-Drogues] Avec Thomas Gaon, construire des nouveaux repères à l’ère de la transition numérique

Transition numériqueAujourd’hui, il y a entre six et sept écrans dans chaque foyer, et le télétravail est plus que jamais une réalité. De plus en plus présents dans nos vies, et en particulier dans celles des plus jeunes, les mondes numériques et les jeux vidéos offrent de nombreuses possibilités, aussi bien en matière de relation, que de divertissement, d’emploi, etc. Mais comme tout comportement, chaque pratique peut vouloir dire différentes choses pour différents individus et peut commencer à prendre plus de place. Comme toute nouveauté technologique, elle peut susciter la crainte de ceux qui ne la connaissent pas.

Qu’est ce qui pousse certains à autant s’investir dans le virtuel ? Comment savoir quand et s’il prend trop de place, ou juste assez ? Est-ce que ce que vous pensez savoir de ces espaces et ses pratiques est faux ? Comment s’adapter à ces nouvelles pratiques et construire ensemble de nouveaux repères où la société prend en compte cette transition numérique ? Thomas Gaon, Psychologue clinicien à l’hôpital Marmottan à Paris, en discute avec Sarah Uijt Den Bogaard, formatrice au sein de notre service prévention.

 

ParInfor Drogues & Addictions

Interventions policières « anti-drogues » dans les écoles : HALTE AU MARKETING SCOLAIRE !

Fouilles policières dans les écoles

« Mais pourquoi les écoles font-elles appel à la police en matière de drogues ? » C’est la question qu’Infor-drogues a demandé d’étudier à son stagiaire en sociologie de l’ULB Etienne Hanssens. Après avoir rencontré une bonne dizaine de directions d’établissements scolaires de tous types, il vient d’en livrer le résultat.

Tout d’abord, il est important de souligner qu’il s’agit là d’une vraie question. En effet, plusieurs études et/ou articles scientifiques ont des conclusions perplexes voire critiques quant à la pertinence des effets des interventions policières dans les écoles, que ces interventions soient du type « fouilles musclées avec chiens » ou du type « sensibilisation aux effets / rappel de la norme »[1].

En clair, selon ces études, ces interventions ne sont pas efficaces pour prévenir la délinquance et les autres comportements problématiques mais, de plus, elles comportent de nombreux effets négatifs comme la stigmatisation d’élèves déjà précaires. Autre effet mis en exergue : les interventions « éducatives », en se centrant sur la peur de la sanction et du casier judiciaire, empêchent paradoxalement que l’école s’empare de ces questions et mette en place une approche réellement éducative.

Alors que toutes les écoles reconnaissent la présence d’élèves consommateurs de cannabis, cela ne semblent paradoxalement pas trop les inquiéter car « c’est un phénomène de société » pour lequel l’école ne se sent d’aucune responsabilité. Bien sûr, « si la situation devient problématique, alors là oui on intervient ». Une question qui se pose d’emblée est d’identifier vers quels acteurs se tourner pour orienter les élèves consommateurs.

Par rapport aux interventions policières, le premier critère discriminant semble être le niveau socio-économique des élèves. Dans les écoles « pauvres », faire appel à la police semble inenvisageable car totalement contre-productif car cela amènerait une perte d’autorité et du lien de confiance. En effet, si éduquer c’est apprendre à vivre ensemble, il faut travailler le rapport aux autres, l’insertion dans les groupes et à l’école. Cela demande la construction d’un lien de confiance solide entre l’élève et l’école. Le respect des règles ne viendra que dans un second temps quand l’insertion aura eu lieu. Pour ces écoles, la consommation est le signe de quelque chose qui doit être travaillé en interne « il va pas bien, on va voir ce qui se passe. […] Ce n’est pas la police qui va régler le problème ». Ces écoles préfèrent agit en prévention par l’attention portée aux élèves.

Par contre, les écoles ayant un indice socio-économiques plus favorables sont davantage tentées par le recours à la police notamment en cas de flagrant délit. L’école se base en général sur des indices peu spécifiques comme les yeux rouges ou une attitude « nonchalante », parfois se sont des propos d’élèves entendus dans le rang… Néanmoins, un éventuel recours aux forces de l’ordre n’est presque jamais la première réponse de l’école. Si le dialogue avec l’élève est privilégié, il s’agit en fait souvent d’un rappel à l’ordre devant déboucher sur la contrition du fautif. Si le fait est jugé suffisamment grave, l’école applique alors une sanction d’exclusion dans le but de « lui faire prendre conscience de la gravité de ses actes ». Majoritairement, les écoles souhaitent que ce type de problème soit réglé en interne.   Ce qui effraye les responsables des écoles, c’est « la tache d’huile[2] », l’effet sur les autres élèves… et sur la réputation de l’école.

Au final, ce qui ressort des interviews c’est l’impression que les interventions policières sont demandées pour des questions essentiellement d’image. Image et réputation de l’école tout d’abord : en améliorant ou maintenant une image « safe » ou « tolérance zéro » vis-à-vis de la consommation. D’autre part, la police cherche également à améliorer son image à travers des opérations plus « soft » comme des rencontres d’élèves centrées sur la prévention des drogues. Certaines directions sont sensibles à ces arguments car elles considèrent tant l’école que la police comme des garants de l’autorité collective : « en miniature, c’est ce qu’on fait dans les écoles ».

Cette influence sur l’image de l’école semble l’explication majoritaire pour comprendre la persistance des interventions policières malgré les effets négatifs de ces dernières relevés par les articles scientifiques mais aussi par de nombreux acteurs scolaires. Pour Infor-Drogues, comme pour les autres intervenants regroupés au sein de la « Concertation Réflexion Ecole Police »[3], il est temps de cadrer davantage de telles interventions, voire de les interdire totalement. Halte au marketing scolaire sur le dos des élèves !

 

[1] Blais, E. (2008). L’effet des programmes policiers sur la délinquance en milieu scolaire : une synthèse systématique des études évaluatives. Revue Internationale de Criminologie et de Police Technique et Scientifique. 61. 321-344.

Merini, Corinne & Peretti, C.. (2002). Partenariat externe et prévention en matière de substances psychoactives : dans quelle position l’école met-elle ses partenaires ? Santé Publique, 14.

Wuilleumier, A. (2016). Chapitre 10. La police à l’école. Quelle réalité, pour quel pouvoir d’agir ? Dans :  É. Debarbieux, L’école face à la violence: Décrire, expliquer, agir (pp. 154-169). Paris: Armand Colin.

Ajoutons à ces références la brochure « Les fouilles policières ‘’anti-drogues’’ dans les écoles : il est urgent… d’arrêter », Infor-Drogues et La Ligue des Droits Humains, 2014. Cette publication décrit les effets contre-productifs de ces opérations et en interroge également l’aspect légal.

[2] Infor-Drogues n’a trouvé aucune étude validant cette théorie faisant du premier consommateur une sorte d’incitant automatique à d’autres consommateurs.

[3] Le groupe Concertation Réflexion Ecoles-Police Bruxelles est composé du Centre Bruxellois de Promotion de la Santé, du Délégué général aux droits de l’enfant, d’Infor-Drogues, de Prospective Jeunesse,  de la Liaison Antiprohibitioniste, de la Ligue des droits de l’Homme, du le Service Droit des Jeunes, de Bruxelles Laïque et du Fonds des Affections Respiratoires.

 

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Agir en prévention des assuétudes, une campagne en parle…

« Assuétudes: les services spécialisés vous aident à intervenir auprès de vos publics ». Tel est le message principal de la campagne Agir en prévention que lance un collectif d’associations afin de sensibiliser les professionnel.le.s à leur rôle en   tant qu’acteurs.rices de prévention.

Quand la question des assuétudes vient sur la table et, en corollaire, celle de la prévention, d’autres questions sous-jacentes jaillissent dans le chef de celles et ceux qui l’abordent dans le cadre de leur travail. Suis-je légitime pour parler des dépendances avec les personnes que je rencontre ? Comment en parler ? Quel regard porter sur leurs comportements à risques ? Et surtout comment les accompagner ?

En tant que professionnel.le.s en contact avec des publics (jeunes et/ou adultes), il est légitime de se poser ces questions. Il est même indispensable. Car les travailleur.euse.s de la santé, du social et de l’éducation sont les premier.ère.s acteur.rice.s de la prévention des assuétudes.

Pour sensibiliser à cette évidence une campagne est née. Son objectif : rappeler la place prioritaire que devrait occuper la dimension prévention en matière d’assuétudes et de santé dans nos pratiques professionnelles.

Se former pour mieux prévenir

A travers la campagne Agir en prévention, les services spécialisés en assuétudes tentent de rappeler l’offre de formation et d’accompagnement (entre autres) qui existe pour soutenir les professionnel.le.s désireux.euses de renforcer leurs compétences en la matière.

Le site web agirenprevention.be propose un répertoire des services spécialisés dans la prévention des assuétudes en promotion de la santé, actifs sur l’ensemble du territoire de la Belgique francophone.

On y retrouvera également une série de ressources permettant d’aller plus loin dans l’appropriation des notions de prévention des assuétudes et de promotion de la santé.

Des webinaires pour partager les expériences de terrain

Agir en prévention, c’est un site web, une vidéo et surtout une série de webinaires programmés tout au long de l’année 2022 pour partager les bonnes pratiques en matière de prévention des assuétudes au sein de différents secteurs (santé mentale, insertion socioprofessionnelle, aide à la jeunesse, aide sociale, jeunesse, etc)

Découvrez l’agenda des webinaires sur : https://agirenprevention.be/webinaires/

Pour en savoir plus : www.agirenprevention.be

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[TV Infor-Drogues] Entretien avec Nicolas Ancion, auteur et intervenant dans les écoles

TV Infor-Drogues: Entretien avec Nicolas AncionSi les enfants ne consomment pas de drogues, ce n’est pas pour autant qu’ils ne s’interrogent pas ou ne sont pas confrontés à certains comportements qui s’y rapportent. C’est pour coller à cette réalité qu’Infor-Drogues a collaboré avec avec un auteur jeunesse afin de leur proposer des livres et supports pédagogiques qui traitent ces sujets de manière adaptée à leur tranche d’âge.

C’est ainsi que sont nés les livres J’arrête quand je veux et En mille morceaux il y a près de 10 ans, et qu’ils continuent à être mis au programme de nombreuses classes de primaire et de secondaire. Leur auteur, Nicolas Ancion, était avec nous afin de discuter de ces romans – qui abordent le sujet des dépendances – et de ses nombreuses interventions auprès des jeunes qui les lisent.

 

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