L’hortensia, ça se fume?
Gros émoi médiatique ces jours-ci. Des jeunes allemands (du coté de la Bavière) fumeraient de l’hortensia à la place du cannabis ! Cette plante serait toxique à « forte dose » selon certains médecins.
À Infor-Drogues, on ne connaît malheureusement pas les effets potentiellement psychotropes (sur le cerveau) et toxiques de toutes les plantes que certains auraient envie de fumer à la place (ou pas) du cannabis. Il y en a trop. De même pour tous les produits industriels que nos magasins proposent en libre service et qui sont occasionnellement utilisés comme substitut (ou pas) des drogues. Il existe des milliers de produits de ce genre : essences, solvants, colles, ether, vernis, plastiques, etc. Rappelons le célèbre cas du Tipp-ex par exemple.
Un phénomène de substitution d’un produit illégal (donc cher) par un produit légal (pas cher, facile à trouver et sans risques légaux) existe. Même si le produit légal est beaucoup plus dangereux. Ainsi, pour certains consommateurs l’hortensia peut remplacer le cannabis et le GBL (un solvant très toxique) remplacera le GHB. La logique de l’interdiction systématique des produits au nom de la santé publique ne devient-elle pas un serpent qui se mord la queue ?
Le discours social sur les drogues avec son cortège d’avertissements, de drames, d’interdits a pour résultat de d’accorder un énorme pouvoir à ces produits, encore bien plus important que leurs effets réels. Comme ce type de discours est tenu dans une société qui sur-valorise les sensations et particulièrement les sensations fortes et immédiates, la puissance des drogues (interdites ou pas) sera inévitablement attractive pour certains. En toute logique, cela aboutira a l’interdiction de nouvelles substances, etcetera, etcetera.
Pour sortir de ce véritable cercle vicieux, ne faudrait-il pas changer radicalement de stratégie préventive ? Enfin miser sur l’éducation et l’émancipation des jeunes plutôt que sur leur soumission à des règles et des contrôles de plus en plus permanents ? Partir des questions telles que « que faire de sa vie ? », « que se joue-t-il quand on prend des drogues (alcool compris) ? ».