C’est quoi au juste le chemsex ?

ChemsexDepuis quelques années, un nombre de plus en plus important de demandes d’aide venant d’usagers de crystal meth sont adressées à Infor-Drogues, et ce, surtout en Région bruxelloise. Une consommation souvent associée au chemsex, une pratique à laquelle nous consacrons désormais une page sur notre site.

Contraction des termes anglais « chemical » (qui signifie littéralement « produit chimique » mais est aussi utilisé pour désigner des drogues) et « sex » (sexe), le chemsex désigne le fait de consommer des produits psychotropes pendant les activités sexuelles pour les rendre plus intenses et les prolonger.

Si le lien entre des consommations de drogues et les pratiques sexuelles ou festives n’est ni nouveau ni attaché à une seule communauté, cette pratique en particulier est surtout présente dans le milieu gay et bisexuel, ainsi que dans le cadre de la prostitution masculine. Les escorts, terme employé pour décrire cette activité, sont d’ailleurs souvent ceux qui procurent et vendent les produits consommés.

Depuis leur popularisation, les sites et applications de rencontres géolocalisés sont souvent utilisés pour chercher de potentiels partenaires adeptes du chemsex. Généralement pratiqués à deux ou à plusieurs, ces plans peuvent durer pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours dans certains cas. Il est également possible de pratiquer seul et/ou virtuellement via des caméras qui permettent de se regarder consommer l’un l’autre.

Les produits communément associés au chemsex sont la cocaïne, le GHB, la kétamine, le crystal meth (ou d’autres dérivés amphétaminiques comme la 3-MMC) et les poppers. Quand les substances sont administrées par injection, on parle alors de slamming. De cette manière, le plaisir et la désinhibition sont encore augmentés et permettent des pratiques plus « hard » et plus longues.

Nous sommes surpris par le jeune âge de certains usagers, et les risques associés à cette consommation attirent de plus en plus l’attention au sein de notre service de consultation ainsi que de notre permanence téléphonique. La pratique d’activités sexuelles combinées à la prise de substances stupéfiantes peut en effet entrainer une dépendance aux produits, mais aussi à la fréquence et au contexte du chemsex. En dehors de ce cadre et sans produit, l’excitation sexuelle peut en effet devenir difficile pour les usagers. Il n’est pourtant plus rare pour nous d’entendre mentionner cette pratique.