Des idées reçues sur les drogues, il y en a en pagaille. Elles sont tellement ressassées que tout le monde les répète.
De notre point de vue, ces clichés qu’on a en tête empêchent de comprendre ce qui se passe dans la réalité et alimentent souvent la peur irrationnelle et l’impuissance.
Entre enfants et parents, par exemple, les idées peuvent souvent s’affronter ! « 35 idées reçues, le point de vue d’Infor-Drogues » : voilà le petit coup de pouce d’un mini-livre pour repérer et dialoguer autour de 35 de ces idées reçues.
Mais est-ce réaliste ? Il y aura toujours des personnes qui consommeront des « drogues », légales ou illégales, pour se stimuler ou se calmer, s’évader, se donner du plaisir, dans un but religieux ou spirituel, etc.
Il existera toujours des individus qui cultiveront, fabriqueront ou encore abuseront de drogues légales (médicaments, alcool) ou illégales.
Un monde sans drogue, c’est une illusion !
Des drogues, en fait, il en existe des tas. Illégales comme le cannabis ou l’héroïne ; légales comme l’alcool ou le tabac ; certaines sont hallucinogènes, d’autres stimulantes, certaines sont intégrées socialement comme les somnifères, d’autres sont plutôt signe de rébellion. Certaines sont plutôt consommées par des jeunes, d’autres par des moins jeunes…
Quand on parle de drogue, il est important de préciser de quoi on parle.
La drogue n’est pas une créature vivante. Elle ne peut pas, toute seule, vous tomber dessus, à votre insu.
En cas de problème avec une drogue, on aimerait bien pouvoir dire : « C’est la faute à la drogue ! ».
Quand on a des problèmes, on préfère ne pas en être responsable. « Ce n’est pas de ma faute si… ». On a tous utilisé ce genre d’argument un jour.
Les raisons de consommer des drogues peuvent être multiples. Liées à la personne mais souvent aussi à son environnement de vie. Les personnes consomment alors pour se sentir mieux, pour apaiser les tensions, pour faire face, pour oublier…. Bien sûr, consommer des drogues peut entraîner de nouvelles difficultés mais dans une famille ou ailleurs, la cause de « tous les problèmes » n’est jamais la drogue à elle toute seule.
Si chaque consommateur dealait et créait ainsi lui-même plusieurs nouveaux dealers et ainsi de suite, il n’y aurait très vite que des dealers sur l’ensemble de la planète.
Beaucoup de consommateurs de drogues ne revendent pas à d’autres. De plus, beaucoup de gens (même des jeunes) ne sont tout simplement pas intéressés d’acheter des drogues même si on leur en propose.
Les gens traitent certaines personnes de droguées quand celles-ci présentent une apparence qui correspond aux clichés qu’ils ont en tête. Ces clichés ne correspondent pas forcément à la réalité, même si on les retrouve souvent dans les films, les romans, les actualités, etc. D’autre part, rappelons que certaines personnes copient ces styles sans pour autant consommer de drogue.
Certains consommateurs de drogue recourent au mensonge et/ou au vol, par exemple pour se procurer leur produit. D’autres pas.
Différents problèmes (financiers, professionnels, relationnels…) peuvent aussi pousser certaines personnes à voler et à mentir, qu’elles consomment des drogues ou non.
Consommer des drogues ne conduit pas automatiquement au mensonge et au vol.
Pour la personne dépendante, le manque est douloureux et difficile à supporter. Comme la plupart des êtres humains confrontés à une grande souffrance ou une grande difficulté, ils n’en deviennent pas pour autant fous furieux comme se plaisent à nous le montrer beaucoup de films…
Beaucoup de choses provoquent le désir et la curiosité, surtout si elles sont cachées ou interdites. Le mystère et la fascination qui entourent les drogues peuvent pousser certaines personnes à avoir envie de les essayer.
Ne pas en parler peut augmenter la curiosité et l’envie.
Attention, d’une part le test d’urine n’est pas sûr à 100 %. D’autre part, et c’est plus important, s’il est imposé il peut être vécu comme un véritable manque de confiance et, par exemple, détériorer les relations entre les membres d’une famille.
Si des doutes existent, le mieux est d’en parler de façon franche avec la personne concernée.
Même si le test indique une consommation de drogue, il ne dit pas ce qu’il faut faire. Punir ? Dialoguer ? Soigner ? Fermer les yeux ?
Par contre, si le résultat est négatif cela veut-il dire qu’il ne faut rien faire ? Avant de recourir au test, la précaution la plus importante est de réfléchir à ce qu’on veut vraiment savoir. Le plus simple n’est-il pas d’en parler directement avec la personne concernée ?
Avec Bob au volant, les accidents de la route diminuent. Surtout le week-end au retour des sorties. C’est loin d’être négligeable. Mais le slogan sous-entend que « pour les autres, vous pouvez y aller, saoulez-vous ». Cette campagne renforce l’idée qu’il n’y a pas de fête sans consommation d’alcool. Elle incite, de façon détournée, à la consommation excessive.
Même s’il était possible d’un coup de baguette magique d’arrêter tous les dealers, les problèmes subsisteraient. En effet, ceux qui ont besoin ou envie de ces produits continueraient à en consommer en les fabricants eux-même ou en en les achetant à de nouveaux dealers.
Des tas de choses ne sont pas interdites et pourtant les parents ne les autorisent pas : passer des nuits blanches, boire des alcools forts, mentir…En matière d’éducation, il est important que les parents disent clairement ce qu’ils autorisent et ce qu’ils interdisent concernant les drogues légales ET illégales.
Le respect d’une règle familiale ne dépend pas de l’existence d’une loi.
S’il est vrai que de plus en plus de gens consomment ou ont consommé du cannabis, il est , par contre, faux de dire que « tout le monde en fume ». En belgique, en moyenne plus de six jeunes sur dix 1 de 15 à 24 ans, n’en ont jamais fumé. 69% selon Flash Eurobaromètre n° 158 – Young people and drugs (2004)
Le terme « drogue douce » est dangereux car tout usage de drogue comporte des risques. Si l’on veut évaluer la gravité de la situation, outre le produit, il faut tenir compte de la quantité, de la fréquence, du contexte de consommation ( seul, en groupe, dans la cours de récré, en prison, au boulot…), de l’humeur, etc.
Tout peut être grave. Ne pas savoir commencer sa journée sans fumer un joint est inquiétant, tout comme ne pas pouvoir affronter des difficultés sans boire quelques bières. A nouveau , ce n’est pas sur le produit qu’il faut se centrer mais sur l’usage qu’on en fait.
Les drogues sont définies comme des substances qui modifient l’état de conscience et/ou l’activité mentale et qui peuvent provoquer un dépendance physique et/ou psychique.
L’alcool correspond à cette définition et représente, avec le tavac et les tranquillisants, une des drogues les plus répandues dans la société; C’est une drogue mais qui est légale.
Toutes les bières contiennent de l’alcool même si le taux d’alcool est parfois faible. On ne s’en rend pas toujours compte mais, servis dans un établissement public, un verre de bière, une coupe de champagne, un verre de porto ou verre de whisky contiennent plus ou moins la même quantité d’alcool pur, c’est-à-dire 10 g.
C’est ce qu’on a appelé la « théorie de l’escalade »: le cannabis mènerait inévitablement à l’héroïne. Pourtant la réalité et les statistiques le prouvent, l’immense majorité des fumeurs de joints ne touchera jamais à l’héroïne.
Les drogues ne sont pas des produits magiques qui décident à la place de l’individu.
En fait, les statistiques montrent que la majorité des premières consommations de drogues sont le tabac et l’alcool. Ces consommations ne débouchent pas forcément sur la consommation d’autres drogues. La plupart des consommateurs d’héroïne ont donc « commencé » par le tabac et/ou l’alcool plutôt que par le cannabis.
Autrefois la cocaïne était médiatiquement réputée pour être fort utilisée par certaines personnalités du show-business. Elle bébéficie d’une image « clean » car elle ne s’injecte pas. Aujourd’hui, la chute des prix est telle que ce produit est devenu « tendance » auprès d’un public de plus en plus large. La cocaïne n’est plus une drogue de riche.
Aussi étrange que cela paraisse, la prison est un des endroits où il y a le plus de trafic de drogues. Les détenus, même ceux qui n’étaient pas consommateurs, sont tentés d’en consommer afin de supporter les conditions difficiles de la vie carcérale.
Pour aider quelqu’un à arrêter, il est préférable de lui proposer une structure adaptée et un suivi personnalisé.
Les différents enquêtes, dont celle réalisées en 2001 par lInstitut de Santé Publique sur le cannabis et l’ecstasy/amphétamines, démontrent le contraire. Ainsi, la grande majorité (80% pour le cannabis et près de 92% pour l’ecstasy) de ceux qui ont essayé ce ou ces produits en consomment moins d’une fois par mois ou ont arrêté. Cette réalité vaut pour les autres drogues.
Si, pour certaines drogues (alcool, héroïne,..), une désintoxication est nécessaire pour arrêter la dépendance physique, elle n’est qu’un des éléments du traitement. En effet, la désintoxication n’annule pas l’envie de consommer une drogue. Cette envie est la dépendance psychologique, beaucoup plus difficile à réduire car elle a souvent de profondes racines qui peuvent être d’ordre personnel, professionnel, familial, social…
Il n’est pas facile de sortir de la toxicomanie et la rechute signifie souvent que des difficultés importantes restent à résoudre.
L’essentiel c’est de ne pas perdre espoir, d’y croire et de se faire épauler pour y arriver. La majorité des toxicomanes fait plusieurs rechutes avant de s’en sortir. Rien n’est jamais « foutu ».
L’histoire nous apprend que les drogues ont étés interdites pour des raisons politiques et économiques : protection des « drogues » locales comme le vin par exemple , interdiction de la marijuana pour expluser les mexicains hors des USA au début du XXe siècle…
Si les drogues étaient interdites en raison de leur dangerosité pour la santé, alors l’alcool et le tabac devraient aussi être interdits.
La loi interdit tous les stupéfiants même aux mineurs. En cas d’infraction, la police transmet un PV au Tribunal de la jeunesse.
Dans le cas du cannabis, sa possession par un mineur est réprimée par la police alors qu’elle peut être tolorée dans certaines circonstances pour un majeur.
Le cannabis est toujours un produit illégal en Belgique. Il est interdit d’en posséder, même 3 grammes.
S’ils sont en possession de moins de trois grammes, les consommateurs (non vendeurs) de cannabis de 18 ans et plus peuvent, dans certaines circonstances, ne pas être poursuivis.
Toutefois ces circonstances ne sont pas claires et cela peut induire en erreur beaucoup de gens.
La légalisation n’empêchera pas un certain marché noir, tout comme il en existe pour l’alcool, les vêtements de marque ou n’importe quel autre bien de consommation. Cependant, la légalisation permettrait un contrôle des prix et casserait le monopole des maffias.
De plus, rendre un produit légal permet de contrôler sa qualité, de réglementer sa vente, sa production, sa distribution, de fixer l’âge autorisé…
Légaliser un produit ne veut pas dire le mettre à la disposition de n’importe qui, n’importe où, n’importe comment. Au contraire, comme pour les médicaments par exemple, l’État pourrait établir des lieux de vente spécialisé soumis à des règles particulières.
La loi, très répressive, n’empêche pas un grand nombre de personnes (y compris parmi les plus faibles) de prendre des drogues. Pire, elle les renvoie vers les milieux délinquants et vers des produits souvent frelatés. Les plus fragiles sont les premiers à en pâtir.
La loi ne protège pas les plus faibles.
Nous ne sommes pas là pour lutter contre les drogues et les drogués, nous sommes là pour informer, accueillir et aider les personnes en difficultés avec les drogues… mais aussi réfléchir et débattre avec toutes les personnes intéressées par la question des drogues.
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