La contribution du secteur alcool au débat sur les soirées étudiantes ?
Le mois d’octobre est « à risques » pour les producteurs d’alcool. C’est le mois des baptêmes étudiants et celui des 24 heures vélo de Louvain-la-Neuve (qui commencent mercredi 16 octobre). Cette année 2013 est même une très mauvaise cuvée avec deux accidents très graves, l’un à Liège et l’autre à LLN.
Les médias ont donc fait place à de nombreux débats (comme ici ou ici) et/ou interpellations à propos des étudiants, de leurs soirées, des baptêmes et inévitablement de la place que l’alcool y occupe. Que peuvent faire les pouvoirs publics, les étudiants eux-mêmes, les parents ? Echantillons d’articles ici, ici, ici ou encore ici.
Dans un tel contexte, le lobby alcool s’est-il senti obligé de prendre, lui aussi, la parole ? En tout cas, il le fait avec son mode d’expression privilégié : le message publicitaire. Voici donc la contribution du plus important producteur d’alcool fort au débat : une pub présente dans nos rues en ce milieu du mois d’octobre :
Cette publicité est l’adaptation en français d’une campagne précédemment existante en anglais et qui utilisait trois visuels :
La société DIAGEO, qui possède les marques de whisky présentes sur l’affiche, a donc conservé (en la recadrant et en la modifiant légèrement) l’image la plus connotée « american high school ». Le code vestimentaire de la jeune fille y renvoie directement. On peut, par exemple, faire un rapprochement immédiat avec le personnage de Serena Van Der Woodsen de la série bien connue des adolescents, Gossip Girl :
L’adaptation de cette campagne anglo-saxonne en français a été visiblement rédigée dans une grande précipitation : slogan minimaliste, site internet bricolé à la va-vite et très peu convivial :
La liberté laissée aux producteurs d’alcool est celle de contrer les débats, les messages préventifs grâce aux campagnes publicitaires, même improvisées. Vite, vite, une jolie jeune fille, un air de défi et un grand verre de whisky. L’alcool gagne à tous les coups : moins de débats, plus de ventes. Ce pouvoir cynique, pendant combien de temps le leur laissera-t-on encore ?
Infor-Drogues et les onze membres de « Jeunes Alcool & Société » interpellent le pouvoir politique depuis plusieurs années quant à la nécessité absolue d’interdire la publicité pour l’alcool. Combien de temps et d’excès faudra-t-il attendre ?