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Les addictions changent, Infor Drogues s’adapte

Les addictions changent, Infor-Drogues devient Infor Drogues et AddictionsInfor-Drogues devient Infor Drogues & Addictions. Qu’indique ce changement de patronyme ?

Aujourd’hui, les consommations de drogues existent toujours mais d’autres comportements se sont développés et méritent tout autant notre attention : les comportements appelés couramment addictions. Il s’agit de dépendance sans consommation de produit(s) : par exemple aux jeux video ou d’argent, au sport ou au shopping, mais aussi parfois des comportements très banalisés comme nettoyer le sol de sa maison, travailler beaucoup, se maquiller ou… tricoter. Il n’y a donc pas forcément de forte nocivité à une addiction.

Que se passe-t-il dans la société belge ?

Le fait est que ces comportements se développent. Au point qu’ils sont de plus en plus reconnus et pris en compte par les institutions de notre secteur, anciennement réservé aux « toxicomanes ». Ainsi, le nom de la fédération des institutions bruxelloise est passée de FEDITO à FEDA, Fédération des institutions en matière de Drogues & Addictions. Le changement est considérable : de l’exception, du marginal, le travail s’élargit à tous les publics. En effet, nombreux sont ceux qui ont été en difficulté passagère avec leur désir de suspendre une consommation ou d’arrêter un comportement devenu un peu trop envahissant. Bien que les données empiriques manquent, chacun a entendu parler de « comportement d’addiction » ou connait quelqu’un qui a ce type de « problème ».

Des cliniques spécialisées dans le traitement de ces comportements (addict au sexe, joueur pathologique, troubles liés à internet, etc.) fleurissent et doivent rapidement allonger leur file d’attente. En adaptant sa dénomination, l’asbl Infor Drogues & Addictions signale qu’elle répond à ces questions et propose ses services aux personnes qui en ont besoin. Les appels téléphoniques à « Infor-Drogues » concernant les addictions étaient peu présents car l’identification de l’un à l’autre manquait. De même, les professionnels faisant appel à notre service de prévention ne dévoilaient les problématiques d’addictions que dans un second temps, une fois le travail sur les consommations de drogues ou d’alcool entamé.

Comment Infor Drogues s’est-il adapté ?

Créé en 1971 par plusieurs organisations de la société civile (Infor-Jeunes, la Ligue des Familles, le Centre de planning de l’ULB, le Centre anti-poisons, etc.) Infor-Drogues a proposé une autre approche de la consommation de drogues. Il s’est agi de mettre la parole et le vécu des personnes concernées au centre plutôt que de les traiter comme des criminels ou comme des malades. Constatant les similitudes entre les produits légaux (alcool, tabac, médicaments) et illégaux, l’association répond à tous les consommateurs de psychotropes. L’approche s’est toujours voulue généraliste en s’adressant au plus grand nombre à travers nos trois services qui représentent des élargissements successifs du public : le service d’écoute et de consultation reçoit les consommateurs et leurs proches ; le service prévention travaille avec le milieu professionnel (écoles, centres d’hébergement, etc.) et le service communication s’adresse au grand public.

Le lien entre drogues et addictions ? Des réponses aux mêmes besoins

La question du ou des ressorts de l’addiction, avec ou sans drogues, restent largement méconnus dans le grand public. Les rendre accessibles à tout un chacun est la mission d’Infor Drogues & Addictions. Ces ressorts, ce sont les besoins remplis par les drogues et par les addictions : pour comprendre les comportements, il faut comprendre les besoins qui les motivent.
Chez Infor Drogues & Addictions, la définition de l’addiction (avec ou sans produit) est importante pour aider à la compréhension de ce qui se joue. Être « addict », ce n’est pas être pris par un produit ou un comportement mais n’avoir qu’une seule façon de satisfaire un besoin essentiel dans un contexte donné . Primo, cette définition insiste sur le fait que le comportement en question (ou le fait de consommer une drogue) satisfait un besoin et qu’il est la seule manière que la personne a trouvé pour le satisfaire. Secundo, ce besoin est lié à un contexte, c’est-à-dire à des relations humaines. Le travail peut alors commencer sur ces deux dimensions.

Le développement des addictions, un enjeu commercial

Comment gérer l’émotion d’un deuil ? devenir adulte ? prendre la parole en groupe ? déclarer sa flamme ? etc. De tels besoins sont un peu, beaucoup ou passionnément difficiles… selon les ressources de chacun. Le fait est que l’isolement social et la fragilisation des rapports sociaux rendent l’atteinte de ces besoins plus difficiles et donc favorisent le recours à une aide extérieure pour y parvenir. Cette aide extérieure n’étant plus sociale, elle est commerciale, monétarisée. Parallèlement à ce mouvement d’individualisation, les messages publicitaires de plus en plus présents vantent leurs produits comme réponses à nos besoins tout en normalisant et valorisant les comportements impulsifs totalement désinhibés.
Il n’est pas impossible que la conjonction de ces deux éléments soit de nature à une augmentation des comportements d’addictions.

Trois affiches de prévention, trois publics, trois motivations

En créant ses nouvelles affiches de prévention, Infor Drogues & Addictions, a voulu mettre en avant des situations relativement courantes : un adolescent qui rencontre un échec scolaire, voire une relégation ; des adultes aux prises avec des achats peu contrôlés et enfin des personnes âgées qui consomment du tabac. L’idée est de déstigmatiser en montrant que tous les âges et tous les publics sont susceptibles d’être accro à un comportement. Les besoins auxquels vont répondre ces addictions sont soit identitaire (« J’ai besoin d’être valorisé, d’avoir une identité positive »), soit de gestion d’émotions (« Je dois me détendre, évacuer le stress,… ») ou le besoin de relations sociales (« Je fume pour avoir des liens »). Ce sont des besoins essentiels mais souvent inconscients, c’est-à-dire pas exprimés.

A travers cette campagne d’affiches, IDA s’adresse au grand public pour faire passer le message que les comportements de consommations de drogues ou d’addictions répondent TOUJOURS à un besoin. La volonté de l’association est que tout un chacun puisse donner du sens à un comportement généralement présenté comme insensé.

Besoin du produit ou produit qui comble un besoin ?

Comme les affiches le montrent, les motivations aux addictions sont fréquentes et, probablement, existeront toujours. Il ne s’agit donc pas de lutter contre de tels comportements (en les interdisant par exemple) mais de rendre conscient les motivations, les besoins qui les sous-tendent. Il faut dissocier le comportement du besoin sinon ils sont amalgamés. Tant que ce ou ces besoins resteront inconscient(s), la personne sera « prise », elle dira : « j’ai besoin de fumer, d’acheter ou de jouer au jeu video ». L’objectif de la campagne d’affiche est d’abord de poser l’hypothèse d’un besoin derrière le comportement.

Et après ?

Pour notre association le remède aux addictions, ce sont les RELATIONS. Dans notre société, il y a donc un changement de paradigme à effectuer pour aborder la thématique, aider les personnes en difficultés et prévenir ces comportements. Infor Drogues & Addictions souhaite que ces questions, au vu de leur importance dans l’ensemble de la population, soient l’objet d’un vrai et large débat démocratique. La santé, le social, l’éducation, mais aussi l’économie et donc la pollution sont concernés par nos manières de répondre à nos besoins essentiels.

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[Dans la presse] Un vaccin pour arrêter la cocaïne, c’est possible ? (Bel RTL)

Un vaccin qui permettrait d’arrêter la consommation de cocaïne est actuellement développé au Brésil[1]. Visant à empêcher le produit d’agir sur le circuit de la récompense présent dans le cerveau, et donc d’apporter les effets positifs recherchés par les consommateur·rice·s, ce potentiel traitement suscite déjà beaucoup d’intérêt. Mais un vaccin peut-il vraiment être efficace s’il ne prend pas en compte les nombreux éléments qui entrent en jeu dans les cas de dépendances ?

C’est une des questions à laquelle nous avons répondu pour Bel RTL dans une interview que vous pouvez retrouver ci-dessous.

Car consommer des drogues, c’est avant tout chercher à remplir un besoin. Et être dépendant, c’est ne pas pouvoir adresser ce besoin autrement que via la consommation. Contrairement aux idées reçues, le produit ne possède pas de pouvoir absolu, rendant toustes les consommateur·rice·s accros. C’est la situation et le contexte dans lequel se trouve une personne à un moment donné qui fait la différence. C’est ainsi qu’une grande partie de celleux qui prennent des drogues ne sont pas dépendant·e·s de leur consommation, car iels ont par ailleurs d’autres moyens de remplir leurs besoins. Cela explique aussi le développement de dépendances comportementales que peuvent être les jeux vidéo, les jeux de hasard, le sexe, etc. Des cas dans lesquels aucun produit n’entre en jeu.

La nécessité d’être vulnérable

Avec la cocaïne, les consommateur·rice·s veulent généralement faire preuve d’une certaine force, se montrer performant·e·s ou plus sûr d’elleux. Iels sont souvent des travailleur·euse·s qui ont un métier physique et exigeant, dans lequel la cocaïne les aide à tenir le rythme. On peut donc comprendre que maintenir cette identité soit très important pour ces personnes. Un vaccin ou un autre traitement pourrait peut-être booster les chances d’arrêter certain·e·s. Mais il ne saurait remplacer la nécessité de travailler sur les raisons qui se cachent derrière les consommations. Un travail qui ne peut pas se faire simplement en bloquant quelques récepteurs neuronaux et en retirant le produit.

Pour espérer arrêter ou réduire leur consommation, les personnes qui le souhaitent doivent accepter d’interroger leur rapport avec cet aspect de leur identité ou de leurs émotions, avec le soutien de leurs proches si nécessaire, en mettant en place des alternatives plus viables, etc. Un processus très introspectif qui implique une grande vulnérabilité, et d’accepter de renoncer à un peu de cette « force » et de cette « assurance » tant recherchée. Et pour tout ça, il n’y a pas de vaccin, que du travail.

Si vous souhaitez parler de votre consommation ou de celle d’un de vos proches, n’hésitez pas à nous contacter par téléphone au 02/227.52.52, ou via notre permanence électronique.

 

[1] « Un vaccin contre l’addiction à la cocaïne ? Des recherches sont en cours au Brésil », Moustique, 28 octobre 2023.

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Jeux d’argent : les limites de l’auto-exclusion

Jeux d'argent: les limites de l'auto-exclusionEn décembre dernier, Le Soir dressait le portrait des personnes qui s’adonnaient aux jeux d’argent et ont décidé de s’en exclure. Car depuis 2004, les joueurs qui le désirent ont la possibilité de s’inscrire sur la plateforme EPIS pour s’auto-exclure des casinos, sites de paris sportifs ou salles de machines à sous. Cet outil, même s’il présente une certaine utilité, reste marqué par de sérieuses limites :

  • Ce processus d’auto-exclusion intervient relativement tard dans le parcours du joueur. Ce dernier a souvent déjà dépassé plusieurs étapes ayant des conséquences financières et/ou sociales importantes ;
  • Ce processus n’entraîne pas d’aide extérieure. Même si cette aide est reconnue comme indispensable, elle n’est pas (encore) proposée au joueur s’inscrivant sur EPIS. Du coup, ce dernier est laissé tout seul face aux multiples tentations de jeux en dehors de ceux dont il s’est exclu (jeux clandestins notamment) ;
  • En lien avec le point précédent, la plate-forme n’entraîne pas de réflexion de fond sur la ou les raisons à la source du comportement de jeu. Sans un travail sur la FONCTION du jeu dans la vie de la personne, l’arrêt sera difficile, car le vide laissé par l’absence de jeu ne pourra être comblé. Par contre, si la fonction a été conscientisée, le manque pourra être comblé.

En conclusion, Infor-Drogues plaide pour une approche globale des comportements d’addiction (drogues légales et illégales, jeux d’argent ou autres) par un accompagnement, mais aussi une éducation pour tous·tes abordant les besoins essentiels qui régissent ces comportements : notre besoin d’identité positive, notre besoin de gérer nos émotions (en avoir davantage, en avoir moins, en fonction du contexte).

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Dans certains jeux vidéo, des jeux d’argent et de hasard à portée de tous

Les loot boxes, des jeux de hasard cachés dans des jeux vidéo ?Depuis quelques années, loot boxes et microtransactions sont devenues monnaie courante dans les jeux vidéo. Des mécaniques qui invitent les joueur·euses de tous âges à dépenser de l’argent dans leurs jeux préférés, parfois sans même savoir ce qu’iels obtiendront au final. Proche des jeux d’argents et de hasard, cette pratique plus que douteuse rapporte gros aux éditeurs de jeux vidéo, au détriment des joueurs.

De FIFA1 à Star Wars en passant par Fortnite, les loot boxes, ou coffres à butin en français, sont présents dans de nombreux jeux vidéo malgré la controverse qui les entoure depuis leur apparition. Sorte de pochette surprise, les loot boxes sont des avantages et améliorations qu’un·e joueur·euse peut acheter dans le jeu. Problème : impossible de savoir à l’avance ce que contiendront effectivement ces packs. C’est le hasard qui décide.

Afin d’obtenir ces boites, lea joueur·euse peut explorer méticuleusement le jeu, mais iel peut également les débloquer instantanément en dépensant son argent bien réel. Dans certains cas, il est même impossible de gagner la partie sans mettre la main au portefeuille. Cela fait partie de ce qu’on appelle les microtransactions, des achats de contenu supplémentaire à celui proposé dans le jeu de base. Des petites sommes qui peuvent vite s’accumuler et faire grimper l’addition. Les éditeurs l’ont bien compris et en profitent très largement. En 2020, les loot boxes ont à elles seules rapporté à l’industrie du jeu vidéo près de 15 milliards d’euro2.

Pour Infor-Drogues, tout comme l’OMS et l’ensemble du secteur toxicomanie, les jeux de hasard et les jeux vidéo comportent des risques d’addiction, au même titre que la consommation de drogues légales ou illégales. Rapprocher ces deux pratiques est donc particulièrement préoccupant. Car les jeux vidéo et coffres à butin jouent en effet sur un besoin fondamental de tout être humain : celui de valoriser son identité. Pour bon nombre d’adeptes, le jeu vidéo est un mode d’expression, une façon de montrer qui iels sont. C’est particulièrement vrai dans les jeux en ligne, ou lea joueur·euse est visible des autres. Pour être lea meilleur·e, avec le meilleur équipement, la meilleure équipe ou les meilleures statistiques, certain·es cèdent aux raccourcis que sont les loot boxes. A travers son succès virtuel, lae joueur·euse se sent valorisé·e. Une sensation qui peut facilement faire oublier le prix à payer pour l’obtenir.

Car les loot boxes sont extrêmement proches des jeux d’argent et de hasard. En effet, on parle bien ici de dépenser de l’argent pour avoir une chance de gain, sans savoir en quoi il consistera, ni quelles sont les chances d’obtenir un gain intéressant. Il peut y avoir du bon ou du mauvais, il peut aussi y avoir des doublons. Dans le cerveau des joueur·euses ce sont les mêmes systèmes de récompense qui s’activent, la même montée d’adrénaline et de dopamine qui se produit qu’au casino ou sur les sites de jeu en ligne.

Des connexions cérébrales qui se font aussi chez les joueur·euses les plus jeunes. Pourtant actuellement, aucune restriction d’accès n’est mise en place pour protéger les mineurs. Une facilité d’accès qui peut avoir de lourdes conséquences. Selon une étude de Sheldon Evans, professeur de droit à l’université St. John de New-York3, les plus jeunes ont davantage de difficultés à se représenter la valeur réelle des sommes qu’iels dépensent dans ces jeux. De l’argent qu’iels tendent à dépenser en plus grande quantité et de plus en plus tôt. De leur côté, les éditeurs de jeux vidéo encouragent ces pratiques en rendant ce contenu plus attirant.

Bien que, même parmi les adaptes des jeux vidéo, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer cette pratique, il est peu probable qu’elle disparaisse tant qu’elle rapportera autant d’argent. Face à ce constat, certains Etats tentent de prendre les choses en main. Ainsi en Belgique et aux Pays-Bas, les loot boxes sont interdites depuis plusieurs années4, mais cette interdiction est très difficile à faire respecter5. Quelques titres se sont bien pliés à l’exigence en retirant la mécanique visée pour certains, ou en ne mettant simplement pas le jeu en vente dans les pays concernés. Mais d’autres n’hésitent pas à braver l’interdit et sont disponibles sans aucune restriction ni avertissement. Pour les entreprises qui produisent ces titres, les profits générés par les loot boxes est simplement bien supérieur à l’éventuelle amende qu’ils encourent. Entre le profit et le bien-être des joueurs, le choix est visiblement vite fait.

 

1 Jules « Cael » Seigneur, FIFA 23 : pourquoi vous ne devez pas céder aux lootboxes, La Crème du Gaming (web), octobre 2022.

2 Maxime Pernet, « Loot boxes » dans les jeux vidéo : où en est leur régulation en France ?, Le Monde (web), juin 2022.

3 Sheldon Evans, Pandora’s Loot Box, St. John’s Legal Studies Research Paper No. 20-0015, George Washington Law Review, novembre 2020.

4 Jeux vidéo: la fin des « loot boxes » pour les joueurs belges, RTBF (web), février 2019

5 Interdiction des loot boxes en Belgique, pas vraiment appliqué selon une étude…, La Crème du Gaming (web), aout 2022.

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[TV Infor-Drogues] Entretien avec le Smes : un logement pour tous, sans condition

Entretien avec le Smes: un logement pour tousDepuis plus de 10 ans maintenant, le projet Housing First du Smes permet aux personnes sans-abris de sortir de la rue en leur proposant directement un logement. Si le principe de réinsertion par l’habitat est largement adopté et populaire dans de nombreux pays, les structures qui le proposent exigent la plupart du temps que les bénéficiaires soient abstinents, motivés, répondent à certains critères sociaux, etc. Des conditions qui empêche de nombreuses personnes au profil plus lourd d’intégrer un programme qui peut drastiquement améliorer leur qualité de vie.

Malgré les doutes, les peurs et les questions du secteur social-santé, le Smes mène avec succès un projet Housing First ouvert à tous, sans condition ni jugement, avec leurs consommations, leurs problèmes de santé mentale et leur bagage, qui donne à tous ceux qui le souhaitent une chance de commencer une nouvelle vie.

Pour discuter de l’inconditionnalité de l’aide et des obstacle rencontrés par l’innovation sociale, nous recevons Muriel Allart, coordinatrice du projet Housing First du Smes.

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