Schumi, la métastase de Bob

Schumi, la métastase de BobEn ce début avril 2008, les abribus de Bruxelles se sont parés d’un apparent civisme «responsable». Bacardi et Schumacher nous conseillent « si vous sortez ce soir, prenez un taxi ». C’est sympa, on n’y aurait pas pensé tout seul. Après les campagnes « Bob » initiées par les producteurs de bière, voici la campagne « Schumi », initiée par un producteur d’alcool fort. Leur point commun : pas de sortie sans alcool (1), beaucoup d’alcool. Votre unique responsabilité étant tantôt de désigner un Bob, tantôt de payer un taxi.

L’affiche s’adresse à nous en anglais, c’est plus classe. D’ailleurs, on est entre gens branchés, ça se voit du premier coup d’œil. Ici pas de bière populaire, ni de slogan macho, encore moins de déhanchés lascifs, rien que du haut de gamme : alcool blanc ou cocktails délicats savourés entre gens riches et responsables. Alors pourquoi une telle affiche aux arrêts de bus au lieu des pages en papier glacés des magazines de luxe ?

« L’alcool fort c’est ce qu’on boit, nous les champions » voilà la confidence adressée au petit peuple, « et d’ailleurs plusieurs verres plutôt bien remplis… ». Le but de ce type de campagne est de fixer le véritable enjeu d’identification sur la consommation d’alcool. Prendre un taxi, n’est qu’un conseil et n’est absolument pas mis en valeur puisque l’image du taxi est totalement absente et sa référence faite dans un anglais compliqué pour le commun des mortels.

Bref, cette campagne est une preuve supplémentaire que la « responsabilité » de l’industrie reste bel et bien de vendre ses produits. Même quand elle prétend, de manière hypocrite, le contraire…

 

(1) Cela s’applique aussi à l’industrie du tabac