L’Etat : protecteur ou dealer ?
En période de crise économique, les jeux d’argent prospèrent. Cela peut paraître paradoxal mais ce phénomène est lié au besoin d’espérance. Actuellement dans nos sociétés occidentales, l’espoir collectif tel qu’il a pu être représenté par les luttes sociales ou même l’ascension par la scolarité n’existe (quasi) plus. Beaucoup se tournent donc vers les mirages des loteries, casinos et autres jeux d’argent.
Le succès de cette ‘industrie’ l’incite a de nouvelles exigences vis à vis des législations existantes. Ainsi pour accueillir le projet pharaonique EuroVegas (6 casinos, des hôtels, des golfs, etc.), l’Espagne semble prête à de nombreuses compromissions : une remise en cause non seulement des droits sociaux des travailleurs mais aussi de la protection de la population (et particulièrement des populations les plus fragiles comme les jeunes) envers les jeux d’argent. Ainsi les mineurs (!) pourraient jouer aux jeux d’argent. Les industriels du jeu demandent en outre l’abolition des « listes noires » (joueurs demandant à être interdits car ils ne contrôlent pas leur comportement). Mentionnons encore la fin des interdictions publicitaires, l’autorisation de prêts financiers par les casinos eux-mêmes et, pour rendre ce tableau encore plus inquiétant, la fin du monopole de l’Etat quant aux sanctions (càd que le casino pourra faire justice lui-même).
En période de crise, l’Etat doit protéger encore davantage les populations vis à vis des jeux, de l’alcool et du tabac. Et sûrement pas l’inverse !
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