L’industrie publicitaire lobbie le Sénat

Sénat belgeLe Groupe porteur « Jeunes, alcool et société », dont fait partie Infor-Drogues, adhère et souhaite vous relayer le communiqué de presse de l’asbl Respire du 1er mars.

Ce mercredi 3 mars 2010, le Conseil de la publicité organise un séminaire au Sénat intitulé: «L’autorégulation en matière de publicité : tendances et enjeux ». Tous les orateurs font activement partie du lobby publicitaire ou de ses activités.

L’ASBL Respire dénonce cette opération de lobbying industriel au coeur même du Parlement Belge, demande aux élus de réagir et invite à la création d’un registre des lobbyistes des parlements et gouvernements belges. Le Conseil de la publicité « a pour but la promotion, la valorisation et la défense de la communicationpublicitaire et de sa liberté, facteur d’expansion économique. »2. Il défend des intérêts sectoriels privés, de court terme. Le lobby publicitaire exerce une influence constante sur le monde politique pour limiter autant que possible les décisions démocratiques contraignantes qui encadreraient son développement. Le lobby publicitaire plaide activement pour son « autorégulation » aux niveaux nationaux, européens et mondiaux.

L’autorégulation bancaire, symbolisée par le « code Lippens », a montré l’étendue du mensonge sur laquelle elle reposait en facilitant la crise financière de 2008. L’autorégulation publicitaire est tout autant une chimère ; elle vise à neutraliser la force de la loi pour mieux impacter les « cerveaux humains disponibles ». L’autorégulation, c’est demander au joueur d’une équipe de foot d’être également arbitre de la partie.L’autorégulation publicitaire est une insulte au principe de séparation des pouvoirs indispensable à la démocratie.

L’ASBL Respire :

• s’étonne qu’une telle initiative puisse avoir lieu au coeur même du Parlement et demande aux députés et sénateurs de défendre le bien commun, la démocratie, et non les profits d’une industrie particulièrement irresponsable,

• demande aux députés et sénateurs d’interpeller les hôtes de ce « séminaire » et de dénoncer lamascarade que représente « l’autorégulation publicitaire » qui accompagne systématiquement la dérégulation de la législation publicitaire. A l’instar d’initiatives européennes et des débats qui existent dans de nombreux Etats, il est nécessaire d’ouvrir une réflexion sur la mise en place d’un registre des lobbyistes des parlements et gouvernements belges. Un tel registre constitue une étape indispensable afin de garantir un encadrement et une transparence minimale des activités de lobbying en direction des instances de décision publique belges.

Contact: Jean Baptiste Godinot – 02/534 96 37

1. Orateurs : Marc Michils, Président du Conseil d’Administration, Conseil de la publicité, Fons Van Dyck, expert enmarketing et observateur des tendances, Aline Van den Broeck, lobby press officer, Test-Achats, Patrick DePelsmacker, professeur, Université d’Anvers, Olivier Gray, Directeur Général, European Avertising StandardsAlliance, Sandrine Sepul, directrice, Conseil de la Publicité, Piet Jaspaert, Président, Jury d’Ethique Publicitaire(JEP). Nota bene : Monsieur Patrick De Pelsmacker enseigne le marketing, Test-Achats fait partie du Jury d’EthiquePublicitaire (JEP).

2. http://www.conseildelapublicite.be

ASBL Respire – Av. Jean Volders n°43 – 1060 Bruxelles www.respire-asbl.be

Par ailleurs, le Groupe porteur « Jeunes, alcool et société » rappelle l’étude faite au sujet des pratiques commerciales, concernant plus spécifiquement le secteur alcool, relayée dans la brochure « Les publicitaires savent pourquoi » consultable en ligne à l’adresse suivante : www.jeunesetalcool.be/spip.php?rubrique21