Archive de l’étiquette publicité

Une marque de bière partenaire officiel du site de la RTBF, section « sport moteur » !

Une marque de bière a élu domicile… sur les pages du site Internet du service public en « devenant le partenaire officiel du site de la RTBF, section sports moteurs »[1]!

Le mythe de « l’autorégulation publicitaire » montre à nouveau son caractère dangereux et mensonger. Le renforcement de la législation publicitaire et du contrôle de son application, notamment pour les boissons alcoolisées, est nécessaire.

*

Lorsqu’une marque de boisson alcoolisée fait l’éloge de la conduite sportive, une limite est franchie. Lorsque le service public se transforme en support publicitaire pour une marque de bière associée à la conduite sportive avec le slogan « Try if you can » [essaye si tu l’oses], la crédibilité des pouvoirs publics est à terre[2].

Après la décision de l’olivier d’ouvrir en grand les vannes publicitaires sur le service public, ce genre de dérapage incontrôlé était prévisible. La RTBF devenue « .be » se transforme en plate-forme de diffusion de messages commerciaux participant activement à la détérioration de la sécurité et de la santé publique. En effet, doit-on encore rappeler que l’alcool au volant reste une des principale cause d’accident de la route ?

Le rôle de la Ministre de tutelle Madame Laanan – qui outre le portefeuille de l’audiovisuel a acquis celui de la santé – est ici directement mis en cause.

Cette pratique particulièrement irresponsable (trois fenêtres publicitaires sur le site de la RTBF !) associe une bière forte à une conduite de compétition c’est à dire toujours à l’extrême limite des possibilités du pilote et de sa machine. Il s’agit d’une incitation scandaleuse à des comportements dangereux pour le consommateur et pour tous les usagers de la route. Cette campagne témoigne de dérives préoccupantes à plusieurs niveaux :

  • le financement publicitaire du service public audiovisuel pousse la RTBF à des pratiques irresponsables, radicalement opposées à ses missions de service public,
  • la réalité montre que l’autorégulation publicitaire ne fonctionne pas. C’est un alibi dangereux : ce genre de publicité est théoriquement interdit par la « convention Arnoldus » qui est le « code de bonne conduite publicitaire » en matière de boissons alcoolisées. L’incapacité de l’industrie publicitaire à se fixer des limites claires, acceptables et à les respecter doit mener au renforcement de la loi. « L’autorégulation » ne permet aucunement la protection des consommateurs et de la santé publique.
  • Il est nécessaire d’interdire la publicité pour l’alcool[3].
  • Un organe indépendant chargé du contrôle et de l’application de la loi encadrant les pratiques publicitaires, annoncé de longue date dans divers plans fédéraux, doit enfin être mis en place.

Contacts :
ASBL Respire : Jean Baptiste Godinot / 02 534 96 37 – www.respire-asbl.be
ASBL Infor-Drogues : Antoine Boucher / 02 227 52 65 – www.infordrogues.be

1 Go on sur la RTBF/ Anthony Martin
2 Sports moteur
3 Les publicitaires savent pourquoi

« Les publicitaires savent pourquoi »
Il est clair que la pub alcool est visible partout. Elle est tellement présente dans notre environnement quotidien qu’on ne la remarque plus. Elle a réussi à passer pour un élément du décor. Personne n’y échappe vraiment même si on est persuadé que « la pub ne m’influence pas ». Média-animation, le groupe-porteur  » Jeunes et alcool » et le CRIOC ont créé un document qui rend ce phénomène visible et qui permet, non seulement de le décoder mais en plus d’agir parfois concrètement. Chapeau ! Enfin, nous pouvons prendre en charge les personnes suivant une cure de désintoxication ou en traitement de substitution auprès d’un médecin. Pour plus de renseignements concernant les lieux résidentiels et hospitaliers de cure, n’hésitez pas à consulter notre site à la rubrique Aide, Coordonnées utiles. Un contact avec la permanence téléphonique ou électronique peut également être pris pour de plus amples informations.
ParInfor Drogues & Addictions

Jeunes, GSM et cannabis : quand la pub joue au dealer…

TMF-mobile

Une campagne de publicité vient d’être lancée pour convaincre les jeunes adolescents d’adhérer à l’offre de TMF Mobile [1].

Cette campagne, pour persuader leur cible, utilise un graphique qui n’est pas sans rappeler une feuille de cannabis, dont les feuilles sont faites de téléphones portables, accompagnée d’un slogan accrocheur « LEGALIZE IT ». Le CRIOC, Univers^santé et Infor-Drogues dénoncent cette publicité irresponsable et demandent, une nouvelle fois, que les pratiques publicitaires soient mieux encadrées.

La publicité et les jeunes

Comme tout le monde le sait, les jeunes sont particulièrement sensibles à la publicité. Aujourd’hui, en matière de publicité et de marketing, se sont développées de nouvelles pratiques commerciales agressives et ciblées. Ce constat avait déjà été fait dans le dossier « Les publicitaires savent pourquoi. Les jeunes, cibles des publicités pour l’alcool » [2]

Aujourd’hui, pour vendre un produit, la publicité doit proposer des « contenus » qui frappent, qui émeuvent, qui touchent.

Pour toucher et sensibiliser les jeunes adolescents, les publicitaires n’ont pas hésité à mettre en avant, la consommation du cannabis et à se positionner pour sa légalisation. Il s’agit d’une pratique publicitaire presque systématique : pour valoriser son produit, il faut l’enrober d’un appel à la transgression. Transgression de la politesse, de la propreté, de l’autorité parentale et, dans ce cas-ci, de la loi pénale. [3]

Le cannabis et les jeunes

Soyons clair. Notre rôle n’est pas de mettre le cannabis sur le banc des accusés mais bien les publicitaires qui n’hésitent pas à en faire un argument commercial pour la vente de leurs produits.

Que le cannabis soit dangereux ou pas, qu’il doive être légalisé ou pas, sont des questions dont il peut être logiquement et raisonnablement débattu. Cependant, le fait qu’il s’agisse d’une substance psychoactive et interdite est un fait incontesté. A ce titre, que celle-ci soit utilisée comme argument de vente est inacceptable, d’autant plus quand le message est adressé aux plus jeunes.

En agissant de la sorte, les publicitaires font indirectement la promotion du cannabis et, plus largement, incitent l’adolescent à se croire obligé de transgresser pour exister. Or, d’une part, le cannabis, quelle que soit l’opinion portée sur sa dangerosité, est un produit tentant pour les jeunes, curieux d’essayer de nouvelles expériences et, d’autre part, les messages d’incitation à la transgression ne devraient pas être autorisé, surtout à destination des adolescents.

Gardons-nous de diaboliser mais soyons attentifs à une banalisation de la consommation de cannabis chez les jeunes, qui fait fi de l’énorme travail de prévention, d’information et de sensibilisation effectué sur les substances psychoactives par les professionnels de la santé. Si certaines personnes peuvent avoir une consommation responsable et modérée, on ne peut occulter les problèmes que ces drogues peuvent occasionner chez d’autres.

La promotion de la santé publique et du vivre ensemble ne devrait pas pouvoir être altérée et dénigrée par des industriels qui mettent en valeur, pour leurs profits immédiats, des produits et des comportements illégaux.

Rappels importants

La culture, l’importation, la vente, l’offre en vente et la détention de cannabis restent toujours interdites dans tous les cas.

Le CRIOC, Univers santé et Infor-Drogues souhaitent, à l’appui de ce nouvel exemple, réitérer une nouvelle fois la nécessité d’encadrer et de réguler plus fortement la publicité par une législation plus précise et contraignante, et par la création d’un Observatoire de la Publicité, outil de dialogue et de concertation à vocation scientifique. Un tel outil permettrait de développer une véritable éthique publicitaire qui soit en adéquation avec les concepts de responsabilité sociétale des entreprises et de développement durable.

  • Le CRIOC, Alexis Moerenhout (Consumer & Public Affairs Counsellor) Tél 02/547 06 33
  • Univers santé, Martin de Duve (Directeur). Tél : 010/473374 – GSM : 0478/206377
  • Infor-Drogues, Antoine Boucher (Responsable Communication). Tél : 02/2275265

[1] Proximus a récemment hérité de l’offre jeune TMF Mobile de Base. Les 285.000 clients concernés « appartiennent » toujours à Base, qui les a déjà migrés vers sa nouvelle offre Jim Mobile. Les nouveaux partenaires, quant à eux, se doivent donc de déployer des efforts relativement importants pour convaincre ces 285.000 clients de les suivre.

[2] Les dossiers de l’éducation aux médias n°3, Media Animations, 2007: Les publicitaires savent pourquoi – Les jeunes, cibles des publicités pour l’alcool (Télécharger au format pdf). Coécrit par le groupe porteur « Les jeunes et l’alcool », qui mène en Communauté française réflexions et actions pour une consommation plus responsable et moins risquée d’alcool par les jeunes et qui réunit les associations suivantes; Fédération des centres de jeunes en milieu populaire – Fédération des Etudiant(e)s Francophones – Groupe RAPID – Infor-Drogues – Jeunesse et Santé – Ligue des Familles – Latitude Jeunes – Prospective Jeunesse – Univers santé.

[3] Ce n’est évidemment pas le premier cas du genre. Pour rappel, Infor-Drogues avait dénoncé dès septembre 2004 le même usage de la cocaïne.

Voir aussi :
{module 55}

Enregistrer

Enregistrer

ParInfor Drogues & Addictions

Pin It on Pinterest