Archive annuelle 4 mars 2016

Légalisation de la cigarette électronique

Vapotage autoriséLa Ministre de la Santé Maggie De Block vient enfin d’autoriser la cigarette électronique en Belgique. Nous disons « enfin » car cet appareil n’était pas encore réglementé malgré un usage largement répandu. Les appareils et produits inhalés ne pouvaient donc pas faire l’objet d’un contrôle de qualité.

La nicotine est aussi autorisée dans les e-cigarettes. Jusqu’à présent, l’inhalation de ce produit était interdite. Or, ce n’est pas la nicotine qui est dangereuse pour la santé, mais les goudrons qui, lorsqu’ils sont brûlés, sont responsables des cancers du poumon. En termes de santé publique, les autorités ont donc tout à gagner à favoriser le passage de la consommation de tabac vers la cigarette électronique. Cette dernière n’est pas cancérigène parce qu’elle ne brûle pas et ne contient pas de goudron.

Plusieurs mesures vont vers davantage de cohérence face au tabac :

  • Comme nous venons de le dire, d’abord l’autorisation de la nicotine. C’est essentiel, car il s’agit du produit dont les fumeurs recherchent l’effet. Sans nicotine, pas ou peu de fumeurs abandonneront leurs clopes. La nicotine est un stimulant et, à ce titre, elle est très utile pour certains en milieu professionnel, par exemple (lors des pauses).
  • La Ministre a décidé également de ne pas augmenter le prix par des accises sur le tabac. C’est logique puisque, d’une part, la cigarette électronique ne pose pas de problèmes de santé et, d’autre part, il s’agit aussi d’avoir un prix attractif pour favoriser l’abandon du tabac.
  • Enfin, la cigarette électronique pourra être largement vendue dans toute une série de commerces et pas seulement en pharmacies.

Malheureusement, nous devons également déplorer une mesure moins favorable : l’interdiction de ‘vapoter’ dans les lieux publics fermés et au travail. Pourquoi une telle restriction dès lors que la fumée [1] de l’e-cigarette n’est pas nocive ? De plus, le fonctionnement même du dispositif électronique délivre beaucoup moins de nicotine à la fois qu’une cigarette fumée. C’est la raison pour laquelle le vapoteur ‘tire’ plus longtemps. La quantité de nicotine inhalée en quelques minutes par un fumeur ne sera obtenue par un utilisateur de cigarette électronique qu’en une demi-heure [2]. Ainsi, au travail ces derniers devraient disposer d’une pause d’une demi-heure pour être à « égalité » avec les fumeurs. Ce que, vraisemblablement, peu d’employeurs leur accorderont. Dès lors, la substitution de la consommation de tabac sera beaucoup plus difficile.


[1] Il ne s’agit d’ailleurs à proprement parler pas de « fumée » mais de vapeur.
[2] A ce propos, voir l’intervention du docteur Jacques Le Houezec, tabacologue.

ParInfor Drogues & Addictions

Zéro alcool pour les jeunes conducteurs : une mesure discriminatoire ?

Boire et conduireInfor-Drogues, ainsi que les autres associations du groupe Jeunes, Alcool & Société sont inquiets du risque de discrimination envers les jeunes contenu dans le projet de la Ministre de la mobilité, Jacqueline Galant, qui consiste à faire baisser le taux d’alcool permis pour les conducteurs novices de 0,5 à 0,2 g/litre de sang.

Ce projet se base sur une étude réalisée par l’IBSR intitulée « Abaissement du taux d’alcool autorisé pour les conducteurs novices et les conducteurs de grands véhicules : 0,2‰. »

Deux aspects retiennent notre attention quant à une possible discrimination envers les jeunes.

Les autorités, avant de prendre une mesure aussi discriminatoire que celle envisagée, ont-elles mis en œuvre tout ce qui est en leur pouvoir pour ne pas discriminer une catégorie de la population ? A cet égard, l’étude affirme que la cause principale de la surreprésentation des jeunes conducteurs dans les accidents est l’inexpérience. Il semble donc logique que les premières mesures à prendre par les autorités publiques se doivent de renforcer l’expérience du jeune conducteur y compris durant la nuit puisque les chiffres tendent à démontrer une vulnérabilité plus importante à ce moment-là. Ainsi, une enquête de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), menée conjointement avec la Conférence Européenne des Ministres des Transports, va également dans ce sens, affirmant qu’une solide expérience de la route et une longue pratique de la conduite accompagnée sont des facteurs incontestables de réduction des risques. S’il est recommandé de consacrer au moins 50 heures à la conduite accompagnée avant l’obtention du permis, en Suède par exemple, l’expérience a montré qu’en augmentant cette durée à 120 heures (entre 5000 et 7000 kilomètres), on peut réduire d’environ 40 % le nombre d’accidents enregistrés dans les deux années suivant l’obtention du permis. Ensuite, les institutions membres du groupe « Jeunes, Alcool & Société » déplorent la façon de gérer le risque « alcool et conduite ». Si l’étude de l’IBSR démontre l’existence de ce risque, à aucun moment l’IBSR ne tente de le réduire par des mesures non-discriminantes. Deux types de mesures nous viennent spontanément à l’esprit: des mesures éducatives pour mieux gérer les consommations d’alcool d’une part, des mesures pour diminuer l’incitation à la consommation et pour diminuer ce que l’étude de l’IBSR appelle « la prise de risque et la recherche de sensations » liées à l’alcool. A cet égard, « Jeunes, Alcool & Société » rappelle aux autorités que les jeunes font l’objet d’un matraquage publicitaire constant de la part des producteurs d’alcool et que toute politique un tant soit peu cohérente passe par l’arrêt de cette propagande incitatrice.

D’autre part, il nous semble que l’application d’un taux de 0,2 pour les jeunes conducteurs risque de se traduire sur le terrain par des contrôles de police « au faciès ». En effet, à 0,2 g d’alcool, l’imprégnation alcoolique n’influence pas les comportements habituels mais les raisonnements complexes liés à l’évaluation du risque d’accident. Dès lors, la police ne pourra plus se baser sur les signes habituels de consommation d’alcool (conduite en zigzag, élocution hasardeuse, odeur d’alcool…) qui présidaient au choix des conducteurs à contrôler.

ParInfor Drogues & Addictions

L’école doit-elle organiser des contrôles anti-drogues ?

panneauecoleLa question des contrôles anti-drogues dans les écoles reprend aujourd’hui du poil de la bête (si l’on peut dire) en France via la nouvelle Présidente de la Région Ile-de-France, Madame Valérie Pécresse.

Selon Infor-Drogues et d’autres associations regroupées au sein de la Concertation Réflexion Écoles-Police, quelques éléments importants ne doivent pas être perdus de vue…

  1. Les drogues sont, en général, peu présentes dans les écoles, en tout cas en Belgique. À cet égard, selon le Ministère de l’Intérieur lui-même, les résultats des opérations policières « coup-de-poing » avec chiens-drogues et fouilles ne saisissent en moyenne que 2 grammes de cannabis par opération. Notre analyse relative à ces opérations.
  2. A contrario, faire passer des tests-drogues n’empêchera rien, bien au contraire. Un peu comme le mythe de la « prison sans drogue ». D’une part, la focalisation des adultes sur la drogue va exciter certains adolescents à en consommer pour une image de rebelle, de caïd et d’autre part, il sera facile de ne pas se faire prendre en consommant des produits non-détectés comme par exemple du cannabis synthétique. Le problème étant que le cannabis synthétique est plus dangereux pour la santé que le cannabis naturel. Plus d’informations à propos du cannabis synthétique.
  3. Avec de tels tests et l’illusion de contrôle qu’ils procurent, l’éducation à cette thématique sera encore plus difficile. Or, c’est bien à un criant déficit éducatif à la question des consommation de drogues (légales et illégales) que nos jeunes sont confrontés. Plutôt que se mettre la tête dans le sable en faisant comme si on pouvait l’empêcher, il faut apprendre aux jeunes à comprendre plutôt qu’à subir. À ce titre, Infor-Drogues propose des pistes de solution exemplatives et des directeurs d’école témoignent d’autres pratiques intéressantes (page 18).
  4. Au final, les tests drogues ne vont servir selon nous qu’à punir et ne proposent rien de positif. Ils vont briser la nécessaire confiance entre l’école et ses élèves car leur mise en oeuvre part du principe que la parole et le comportement des élèves sont problématiques et doivent, à ce titre, être contrôlés. Ainsi, un élément essentiel pour favoriser la réussite scolaire sera atteint : la faculté d’identification à son école. Bref, si cette mesure se présente parfois comme une protection des plus faibles, elle sera au final répressive et excluante pour ces publics fragiles. Elle sera aussi antipédagogique pour tous les acteurs scolaires. L’école n’a rien a y gagner.
ParInfor Drogues & Addictions

Bonne année 2016

Drinky, le robot qui boitInfor-Drogues vous souhaite une excellente année nouvelle !

Comme souvent, le début janvier est l’occasion de prendre de bonnes résolutions. Ainsi, nous vous proposons de prendre la résolution de ne plus boire seul 🙂 Ben oui, c’est moins gai et on a parfois tendance à cafarder, voire à boire davantage… 😉 Pour vous aider à tenir cette bonne résolution, il existe à présent un magnifique robot-pour-ne-plus-boire-tout-seul. Il s’appelle Drinky et nous vient de Corée. Il trinque et avale son verre cul sec comme un véritable robot , euh non, humain.

Allez, l’année commence bien ! 😉

ParInfor Drogues & Addictions

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