Archive de l’étiquette jeunes

[Dans la presse] Binge drinking, pré-soirées : qu’en est-il de la consommation d’alcool chez les jeunes en Belgique ? (RTBF)

consommation d'alcool chez les jeunes

Bien que le binge drinking ne soit plus un nouveau phénomène [1], cette pratique liée à la consommation d’alcool continue d’inquiéter. Une pratique qui consiste à boire en un court laps de temps une quantité importante d’alcool et reste largement associée à la jeunesse.

Une association de thèmes qui continue à générer beaucoup d’angoisse et d’incompréhension pour les parents et les professionnels qui travaillent auprès des jeunes. Un sujet à propos duquel la RTBF nous a récemment consulté, dans un article disponible via ce lien.

[1] Nous en recensons les premières mentions dans la presse belge en 2005.

 

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Dans certains jeux vidéo, des jeux d’argent et de hasard à portée de tous

Les loot boxes, des jeux de hasard cachés dans des jeux vidéo ?Depuis quelques années, loot boxes et microtransactions sont devenues monnaie courante dans les jeux vidéo. Des mécaniques qui invitent les joueur·euses de tous âges à dépenser de l’argent dans leurs jeux préférés, parfois sans même savoir ce qu’iels obtiendront au final. Proche des jeux d’argents et de hasard, cette pratique plus que douteuse rapporte gros aux éditeurs de jeux vidéo, au détriment des joueurs.

De FIFA1 à Star Wars en passant par Fortnite, les loot boxes, ou coffres à butin en français, sont présents dans de nombreux jeux vidéo malgré la controverse qui les entoure depuis leur apparition. Sorte de pochette surprise, les loot boxes sont des avantages et améliorations qu’un·e joueur·euse peut acheter dans le jeu. Problème : impossible de savoir à l’avance ce que contiendront effectivement ces packs. C’est le hasard qui décide.

Afin d’obtenir ces boites, lea joueur·euse peut explorer méticuleusement le jeu, mais iel peut également les débloquer instantanément en dépensant son argent bien réel. Dans certains cas, il est même impossible de gagner la partie sans mettre la main au portefeuille. Cela fait partie de ce qu’on appelle les microtransactions, des achats de contenu supplémentaire à celui proposé dans le jeu de base. Des petites sommes qui peuvent vite s’accumuler et faire grimper l’addition. Les éditeurs l’ont bien compris et en profitent très largement. En 2020, les loot boxes ont à elles seules rapporté à l’industrie du jeu vidéo près de 15 milliards d’euro2.

Pour Infor-Drogues, tout comme l’OMS et l’ensemble du secteur toxicomanie, les jeux de hasard et les jeux vidéo comportent des risques d’addiction, au même titre que la consommation de drogues légales ou illégales. Rapprocher ces deux pratiques est donc particulièrement préoccupant. Car les jeux vidéo et coffres à butin jouent en effet sur un besoin fondamental de tout être humain : celui de valoriser son identité. Pour bon nombre d’adeptes, le jeu vidéo est un mode d’expression, une façon de montrer qui iels sont. C’est particulièrement vrai dans les jeux en ligne, ou lea joueur·euse est visible des autres. Pour être lea meilleur·e, avec le meilleur équipement, la meilleure équipe ou les meilleures statistiques, certain·es cèdent aux raccourcis que sont les loot boxes. A travers son succès virtuel, lae joueur·euse se sent valorisé·e. Une sensation qui peut facilement faire oublier le prix à payer pour l’obtenir.

Car les loot boxes sont extrêmement proches des jeux d’argent et de hasard. En effet, on parle bien ici de dépenser de l’argent pour avoir une chance de gain, sans savoir en quoi il consistera, ni quelles sont les chances d’obtenir un gain intéressant. Il peut y avoir du bon ou du mauvais, il peut aussi y avoir des doublons. Dans le cerveau des joueur·euses ce sont les mêmes systèmes de récompense qui s’activent, la même montée d’adrénaline et de dopamine qui se produit qu’au casino ou sur les sites de jeu en ligne.

Des connexions cérébrales qui se font aussi chez les joueur·euses les plus jeunes. Pourtant actuellement, aucune restriction d’accès n’est mise en place pour protéger les mineurs. Une facilité d’accès qui peut avoir de lourdes conséquences. Selon une étude de Sheldon Evans, professeur de droit à l’université St. John de New-York3, les plus jeunes ont davantage de difficultés à se représenter la valeur réelle des sommes qu’iels dépensent dans ces jeux. De l’argent qu’iels tendent à dépenser en plus grande quantité et de plus en plus tôt. De leur côté, les éditeurs de jeux vidéo encouragent ces pratiques en rendant ce contenu plus attirant.

Bien que, même parmi les adaptes des jeux vidéo, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer cette pratique, il est peu probable qu’elle disparaisse tant qu’elle rapportera autant d’argent. Face à ce constat, certains Etats tentent de prendre les choses en main. Ainsi en Belgique et aux Pays-Bas, les loot boxes sont interdites depuis plusieurs années4, mais cette interdiction est très difficile à faire respecter5. Quelques titres se sont bien pliés à l’exigence en retirant la mécanique visée pour certains, ou en ne mettant simplement pas le jeu en vente dans les pays concernés. Mais d’autres n’hésitent pas à braver l’interdit et sont disponibles sans aucune restriction ni avertissement. Pour les entreprises qui produisent ces titres, les profits générés par les loot boxes est simplement bien supérieur à l’éventuelle amende qu’ils encourent. Entre le profit et le bien-être des joueurs, le choix est visiblement vite fait.

 

1 Jules « Cael » Seigneur, FIFA 23 : pourquoi vous ne devez pas céder aux lootboxes, La Crème du Gaming (web), octobre 2022.

2 Maxime Pernet, « Loot boxes » dans les jeux vidéo : où en est leur régulation en France ?, Le Monde (web), juin 2022.

3 Sheldon Evans, Pandora’s Loot Box, St. John’s Legal Studies Research Paper No. 20-0015, George Washington Law Review, novembre 2020.

4 Jeux vidéo: la fin des « loot boxes » pour les joueurs belges, RTBF (web), février 2019

5 Interdiction des loot boxes en Belgique, pas vraiment appliqué selon une étude…, La Crème du Gaming (web), aout 2022.

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[TV Infor-Drogues] Avec Thomas Gaon, construire des nouveaux repères à l’ère de la transition numérique

Transition numériqueAujourd’hui, il y a entre six et sept écrans dans chaque foyer, et le télétravail est plus que jamais une réalité. De plus en plus présents dans nos vies, et en particulier dans celles des plus jeunes, les mondes numériques et les jeux vidéos offrent de nombreuses possibilités, aussi bien en matière de relation, que de divertissement, d’emploi, etc. Mais comme tout comportement, chaque pratique peut vouloir dire différentes choses pour différents individus et peut commencer à prendre plus de place. Comme toute nouveauté technologique, elle peut susciter la crainte de ceux qui ne la connaissent pas.

Qu’est ce qui pousse certains à autant s’investir dans le virtuel ? Comment savoir quand et s’il prend trop de place, ou juste assez ? Est-ce que ce que vous pensez savoir de ces espaces et ses pratiques est faux ? Comment s’adapter à ces nouvelles pratiques et construire ensemble de nouveaux repères où la société prend en compte cette transition numérique ? Thomas Gaon, Psychologue clinicien à l’hôpital Marmottan à Paris, en discute avec Sarah Uijt Den Bogaard, formatrice au sein de notre service prévention.

 

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Interventions policières « anti-drogues » dans les écoles : HALTE AU MARKETING SCOLAIRE !

Fouilles policières dans les écoles

« Mais pourquoi les écoles font-elles appel à la police en matière de drogues ? » C’est la question qu’Infor-drogues a demandé d’étudier à son stagiaire en sociologie de l’ULB Etienne Hanssens. Après avoir rencontré une bonne dizaine de directions d’établissements scolaires de tous types, il vient d’en livrer le résultat.

Tout d’abord, il est important de souligner qu’il s’agit là d’une vraie question. En effet, plusieurs études et/ou articles scientifiques ont des conclusions perplexes voire critiques quant à la pertinence des effets des interventions policières dans les écoles, que ces interventions soient du type « fouilles musclées avec chiens » ou du type « sensibilisation aux effets / rappel de la norme »[1].

En clair, selon ces études, ces interventions ne sont pas efficaces pour prévenir la délinquance et les autres comportements problématiques mais, de plus, elles comportent de nombreux effets négatifs comme la stigmatisation d’élèves déjà précaires. Autre effet mis en exergue : les interventions « éducatives », en se centrant sur la peur de la sanction et du casier judiciaire, empêchent paradoxalement que l’école s’empare de ces questions et mette en place une approche réellement éducative.

Alors que toutes les écoles reconnaissent la présence d’élèves consommateurs de cannabis, cela ne semblent paradoxalement pas trop les inquiéter car « c’est un phénomène de société » pour lequel l’école ne se sent d’aucune responsabilité. Bien sûr, « si la situation devient problématique, alors là oui on intervient ». Une question qui se pose d’emblée est d’identifier vers quels acteurs se tourner pour orienter les élèves consommateurs.

Par rapport aux interventions policières, le premier critère discriminant semble être le niveau socio-économique des élèves. Dans les écoles « pauvres », faire appel à la police semble inenvisageable car totalement contre-productif car cela amènerait une perte d’autorité et du lien de confiance. En effet, si éduquer c’est apprendre à vivre ensemble, il faut travailler le rapport aux autres, l’insertion dans les groupes et à l’école. Cela demande la construction d’un lien de confiance solide entre l’élève et l’école. Le respect des règles ne viendra que dans un second temps quand l’insertion aura eu lieu. Pour ces écoles, la consommation est le signe de quelque chose qui doit être travaillé en interne « il va pas bien, on va voir ce qui se passe. […] Ce n’est pas la police qui va régler le problème ». Ces écoles préfèrent agit en prévention par l’attention portée aux élèves.

Par contre, les écoles ayant un indice socio-économiques plus favorables sont davantage tentées par le recours à la police notamment en cas de flagrant délit. L’école se base en général sur des indices peu spécifiques comme les yeux rouges ou une attitude « nonchalante », parfois se sont des propos d’élèves entendus dans le rang… Néanmoins, un éventuel recours aux forces de l’ordre n’est presque jamais la première réponse de l’école. Si le dialogue avec l’élève est privilégié, il s’agit en fait souvent d’un rappel à l’ordre devant déboucher sur la contrition du fautif. Si le fait est jugé suffisamment grave, l’école applique alors une sanction d’exclusion dans le but de « lui faire prendre conscience de la gravité de ses actes ». Majoritairement, les écoles souhaitent que ce type de problème soit réglé en interne.   Ce qui effraye les responsables des écoles, c’est « la tache d’huile[2] », l’effet sur les autres élèves… et sur la réputation de l’école.

Au final, ce qui ressort des interviews c’est l’impression que les interventions policières sont demandées pour des questions essentiellement d’image. Image et réputation de l’école tout d’abord : en améliorant ou maintenant une image « safe » ou « tolérance zéro » vis-à-vis de la consommation. D’autre part, la police cherche également à améliorer son image à travers des opérations plus « soft » comme des rencontres d’élèves centrées sur la prévention des drogues. Certaines directions sont sensibles à ces arguments car elles considèrent tant l’école que la police comme des garants de l’autorité collective : « en miniature, c’est ce qu’on fait dans les écoles ».

Cette influence sur l’image de l’école semble l’explication majoritaire pour comprendre la persistance des interventions policières malgré les effets négatifs de ces dernières relevés par les articles scientifiques mais aussi par de nombreux acteurs scolaires. Pour Infor-Drogues, comme pour les autres intervenants regroupés au sein de la « Concertation Réflexion Ecole Police »[3], il est temps de cadrer davantage de telles interventions, voire de les interdire totalement. Halte au marketing scolaire sur le dos des élèves !

 

[1] Blais, E. (2008). L’effet des programmes policiers sur la délinquance en milieu scolaire : une synthèse systématique des études évaluatives. Revue Internationale de Criminologie et de Police Technique et Scientifique. 61. 321-344.

Merini, Corinne & Peretti, C.. (2002). Partenariat externe et prévention en matière de substances psychoactives : dans quelle position l’école met-elle ses partenaires ? Santé Publique, 14.

Wuilleumier, A. (2016). Chapitre 10. La police à l’école. Quelle réalité, pour quel pouvoir d’agir ? Dans :  É. Debarbieux, L’école face à la violence: Décrire, expliquer, agir (pp. 154-169). Paris: Armand Colin.

Ajoutons à ces références la brochure « Les fouilles policières ‘’anti-drogues’’ dans les écoles : il est urgent… d’arrêter », Infor-Drogues et La Ligue des Droits Humains, 2014. Cette publication décrit les effets contre-productifs de ces opérations et en interroge également l’aspect légal.

[2] Infor-Drogues n’a trouvé aucune étude validant cette théorie faisant du premier consommateur une sorte d’incitant automatique à d’autres consommateurs.

[3] Le groupe Concertation Réflexion Ecoles-Police Bruxelles est composé du Centre Bruxellois de Promotion de la Santé, du Délégué général aux droits de l’enfant, d’Infor-Drogues, de Prospective Jeunesse,  de la Liaison Antiprohibitioniste, de la Ligue des droits de l’Homme, du le Service Droit des Jeunes, de Bruxelles Laïque et du Fonds des Affections Respiratoires.

 

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[TV Infor-Drogues] Entretien avec Nicolas Ancion, auteur et intervenant dans les écoles

TV Infor-Drogues: Entretien avec Nicolas AncionSi les enfants ne consomment pas de drogues, ce n’est pas pour autant qu’ils ne s’interrogent pas ou ne sont pas confrontés à certains comportements qui s’y rapportent. C’est pour coller à cette réalité qu’Infor-Drogues a collaboré avec avec un auteur jeunesse afin de leur proposer des livres et supports pédagogiques qui traitent ces sujets de manière adaptée à leur tranche d’âge.

C’est ainsi que sont nés les livres J’arrête quand je veux et En mille morceaux il y a près de 10 ans, et qu’ils continuent à être mis au programme de nombreuses classes de primaire et de secondaire. Leur auteur, Nicolas Ancion, était avec nous afin de discuter de ces romans – qui abordent le sujet des dépendances – et de ses nombreuses interventions auprès des jeunes qui les lisent.

 

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