Plus qu’on fume du cannabis, plus qu’on devient con !

Plus qu’on fume du cannabis, plus qu’on devient con !

Idiot

C’est, en résumé, le résultat d’une étude scientifique américaine qui vient de paraître et qui fait grand bruit médiatique (voir ici, ici, ici ou, entre autres, encore ici). Elle démontre la baisse de quotient intellectuel (QI) chez les fumeurs réguliers de cannabis à l’adolescence.

Le cannabis est régulièrement l’objet d’études scientifiques et il est d’ailleurs intéressant de remarquer que seules les études en sa défaveur méritent une telle couverture médiatique. C’est comme cela depuis longtemps et notre article « Le cannabis dans les médias : un phénomène de société en quête d’objectivité et de débats » pourra être utilement relu dans ce cadre.

Pour en revenir à l’étude sur les rapports cannabis / QI, il n’est peut-être pas inutile de se demander comment celui-ci est mesuré. Les questions reflètent en général une manière de penser et d’utiliser un langage très scolaire, très « habituel », très normé… Or, et ce n’est sans doute pas contradictoire avec l’étude, de nombreux consommateurs de cannabis nous disent fumer ce produit pour se sentir autrement, pour se détendre, mais aussi, justement, pour « réfléchir autrement », pour créer d’autres associations d’idées. Donc, même sans certitude absolue que le cannabis produirait de tels effets, ce qui semble intéressant à relever c’est qu’il existe d’autres façons de réfléchir que celle mesurée par les tests de QI. Il n’est pas impossible que les consommateurs de cannabis les utilisent davantage. D’où un biais possible dans l’étude.

D’autre part, une baisse de QI ne signifie nullement « un cerveau abîmé ». Aucune étude n’a démontré que le cannabis détruisait les cellules du cerveau ou les empêchait de fonctionner. Par contre, chez certaines personnes prédisposées, une consommation abusive de cannabis peut aggraver un certain nombre de troubles comme l’anxiété, la panique, la dépression,…

Enfin, comment en parler avec les jeunes consommateurs ? Seront-ils sensibles à ce nouvel argument scientifique ? Et bien, il y a beaucoup de chance pour que les arguments à propos de leur santé ne les touchent guère. L’âge adulte, c’est loin, et la prévention par la peur cela ne fonctionne pas. En fait, la consommation de cannabis est souvent liée à l’image qu’on veut donner de soi-même. Dès lors, ne faudrait-il pas plutôt changer radicalement l’image du cannabis en tant que produit dangereux (donc héroïque) plutôt que de sans cesse la renforcer et, de ce fait, en promouvoir paradoxalement l’usage ?

ParInfor Drogues & Addictions
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